Homélie du père Michel Naas pour la messe du jour de Noël - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour la messe du jour de Noël - Année C

Homélie de la messe du jour de Noël

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« Seigneur montre-nous le Père » telle est la question que Philippe pose à Jésus dans l’évangile de Jean. Et la réponse de Jésus est « qui me voit voit le Père ». Bien sûr que nous voudrions voir Dieu face-à-face ; mais la tradition du Premier Testament nous dit que nous ne le verrons qu’une fois mort ! Nous avons Jésus qui est le rayonnement de la gloire de Dieu ; et toujours dans la tradition, « la gloire » c’est le poids qu’un homme a au sein de sa communauté. Et si la gloire de Dieu s’est manifestée à son peuple, c’est juste pour dire qu’en Jésus-Christ, Dieu révèle ce qu’il est en lui-même : Amour et Miséricorde. Ainsi comme le dit Saint Jean, croire en Jésus-Christ, c’est croire au Père.

Que nous dit encore la lettre aux Hébreux ? Que si depuis la nuit des temps Dieu a parlé par les prophètes, aujourd’hui « il nous a parlé par son Fils ». Et ainsi avec cet « Emmanuel », Dieu au milieu des hommes, il se fait présent parmi nous. Pour Jean, la naissance de Jésus est l’arrivée au monde de la Parole de Dieu Ultime. Nous aurions bien aimé entendre encore la belle histoire de la naissance de Jésus en Saint Luc. Mais le Liturge est intelligent, au-delà de la belle histoire, il nous donne à penser avec ce chapitre 1 de l’évangile de Jean ; ou plutôt, il veut donner un sens à ce que nous avons entendu hier. C’est comme dans le livre des Chroniques : au retour d’exil, lors d’une grande fête où la Parole de Yahvé est rendue au peuple, les scribes lisent la Parole de Dieu en Hébreux, Esdras la traduit et en donne le sens en Araméen.

C’est ainsi que Dieu nous parle aujourd’hui, par la naissance d’un enfant, c’est-à-dire par une annonce d’avenir toujours possible qui va se réaliser grâce à lui !

Comme pour les parents à la naissance d’un enfant, on peut se poser la question : « quel sera cet enfant ? » Jean nous en donne la clef de lecture.

♦ Il est le « Verbe de Dieu » , qui vient d’auprès de Dieu. À la différence des idoles païennes, notre Dieu n’est pas un Dieu muet. En Jésus-Christ il est même Parole Incarnée.

♦ Il est « la vraie Lumière qui éclaire tout homme venu en ce monde ». Malheureusement, les hommes préfèrent les stars qui brillent de mille éclats, plutôt qu’un petit enfant sans défense, couché dans une mangeoire.

Mais si on le reçoit pour ce qu’il est, on devient « enfant de Dieu », c’est-à-dire qu’une nouvelle existence nous est donnée dans un demain toujours possible. Car Dieu, par ce qu’il fait pour son peuple, nous montre sa sainteté et nous invite à la partager.

Chaque homme est voulu pour lui-même : « je te connais par ton nom » nous dit Yahvé en Isaïe 43 ; et il veut le bonheur de tous. C’est pourquoi il met cette lumière sur notre route, les pas du messager d’Isaïe « qui annonce la paix et qui porte la Bonne nouvelle » d’un monde qui peut être juste et plein d’espérance.

Alors à Noël, nous fêtons la venue d’une enfant. Pourquoi un enfant ? Parce qu’il a besoin de grandir pour donner tout son potentiel et peut-être aussi parce qu’il a besoin de grandir dans nos cœurs, de se sentir attendu parce qu’il est important pour nous .

Michel Naas