Homélie du père Michel Naas pour la messe de la nuit de Noël - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Michel Naas pour la messe de la nuit de Noël - Année C

Homélie de la messe de la nuit de Noël

(2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16 ; PS 88 ; Lc 1, 67-79)

Télécharger l'homélie

 

Je n’avais à première vue, saisi la signification des textes que nous venons d’entendre ! Ils nous donnent tout le sens de l’incarnation, c’est-à-dire de la présence de Dieu au milieu des hommes en Jésus-Christ.

♦ « J’ai vu la misère de mon peuple ». Les hommes que Dieu a créé « à son image et à sa ressemblance », esclaves de leur égoïsme et de leur désir de gloire, Dieu veut les délivrer et donner un sens à leur nouvelle vie.

♦ « Je te comblerai de bénédictions ». Dieu veut leur donner une descendance sainte qui marchera à la suite de son Dieu.

♦ « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Il met comme la nuée qui marchait devant le peuple d’Israël à la sortie d’Égypte un phare sur notre route. C’est l’histoire de cette étoile qui guidait les mages sur la route de Jérusalem.

Alors Luc va nous raconter la belle histoire de la naissance de Jésus. Il vient au monde dans un endroit précis, il s’incarne dans l’histoire d’un peuple ; il vient au monde dans une famille bien précise, il s’incarne dans l’histoire de ses parents. Ainsi Saint Luc nous dit-il que Dieu accompagne la naissance du divin au monde en l’inscrivant dans les mailles serrées de l’histoire des hommes.

Que dit encore Saint Luc : « il vous est né un sauveur ». La naissance de Jésus, dans la ville de Bethléem ne nous concerne pas seulement, elle concerne tous les hommes.

Alors qu’est-ce que cette incarnation de Dieu ? Dans le chant ‘il est né le divin enfant’, nous proclamons « de la crèche au crucifiement. Dieu nous livre un si grand mystère ». Et ce mystère nous est révélé dans ce passage de l’évangile de Luc : par trois fois dans le récit, il nous est précisé que l’enfant repose dans un mangeoire, à Bethléem, la maison du pain. Il nous ouvre, comme le chant, une autre compréhension de la vie de Jésus, pain de vie pour l’humanité. Ainsi dans ce récit de Noël brille déjà la lumière de Pâques, celle dont parle le prophète Isaïe.

Il ne nous reste qu’à faire le pas de la foi en un Dieu qui se fait petit enfant donné aux mains de tous. Nous avons du mal à nous satisfaire de ce Dieu-là qui a vécu humilité, faiblesse et précarité, car nous lui préférerions un Dieu de toute-puissance, de gloire et de domination, un Dieu que le sacré met à l’écart de la profanation, un Dieu que l’on ne peut toucher.

Nous fêtons ce soir la naissance du « petit Jésus », couché dans une mangeoire. Cela veut dire que nous devons nous rappeler que Dieu n’a pas choisi le monde de la grandeur et de la puissance, mais celui de la faiblesse et de la petitesse, d’un Dieu présent à notre humanité de la manière la plus fragile qui soit. Cela révèle que ce salut offert à tous est d’abord à l’œuvre dans la relation que chacun peut instaurer avec Jésus et avec ses frères.

Michel Naas