Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de Carême - 6 mars 2022 - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de Carême - 6 mars 2022 - Année C

Homélie du 1er dimanche de Carême - Année C

(Dt 26, 4-10 ; Ps 90 ; Rm 10, 8-13 ;Lc 4, 1-13)

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Chose étrange, c’est juste après le baptême qu’apparaît ce récité des tentations ; au baptême s’ouvre le ciel, et la voix de Dieu reconnaît en Jésus le Fils bien-aimé qu’il faut écouter. Et ici tout ce que Jésus est, est tenté pas le « diable », celui qui divise, celui qui distille le doute en nous et nous empêche d’être nous-mêmes. C’est contre ce diviseur qu’il faut lutter jour après jour quand il cherche à nous couper de Dieu ou de la meilleure part de nous-mêmes, lui qui nous fait céder à cette petite voix qui nous chuchote à l’oreille : « tu vaux mieux que cela », ce que le « diable » distille à Jésus en lui murmurant : « si tu es le fils de Dieu ».

Cette expérience vécue par Jésus se déroule au désert, lieu de l’éternelle solitude, de l’aridité du face-à-face avec soi-même, lieu du dépouillement total et de l’épreuve, celle en particulier vécue par le peuple d’Israël pendant 40 ans au désert du Sinaï. Dans ce récit de tentation, « le diable » ne fait que renvoyer Jésus au pouvoir qu’il peut acquérir, s’il abandonne sa quête de Dieu, s’il n’est plus « aux affaires de son Père » comme il le dit au temple de Jérusalem quand Joseph et Marie le retrouvent après l’avoir perdu lorsqu’il était adolescent.

Le combat de Jésus ouvre notre carême et nous renvoie à nos propres combats, combats déjà esquissés dans l’évangile des cendres, en particulier combat contre le paraître. « Le diable » propose à Jésus d’être le « fils de Dieu » autrement, en faisant éclater ses pouvoir de fils. Jésus lui réplique par des citations bibliques. Et ce n’est sans doute pas pour rien que la deuxième lecture de ce dimanche est un passage de la lettre de Saint Paul aux Romains : « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole c’est le message de la foi que nous proclamons. » Comme le Fils proclame son amour inconditionnel du Père et ne se laisse pas tenter, le carême nous demande à nous aussi de redire en qui nous croyons et qui nous aimons.

Le carême, est, nous le disons chaque année, le temps de la conversion. Mais qu’est-ce que la conversion ? C’est d’abord d’accepter de ne plus voir et de ne plus savoir, mais accepter de se mettre en marche autrement, avec confiance. Car comme la sainteté, la conversion c’est un chemin, un chemin qu’il faut prendre chaque jour, car sainteté et conversion ne sont jamais acquises. La liturgie nous propose en première lecture un passage du livre du Deutéronome : « mon Père était un araméen errant qui descendit d’Égypte », profession de foi d’un peuple qui n’est pas un peuple installé.

Ainsi nous est ouvert le chemin de la Pâque où la Passion apparaît comme l’ultime combat de Jésus contre le mal (jusqu’au moment fixé), ce « diable » qui jusqu’au bout veut l’obliger à prendre l’autre chemin, que celui fixé par son Père.

À nous aussi, il nous est proposé de résister dans tous les domaines de nos existences où tentation de pouvoir et de domination sont très fortes. À nous de nous mettre en marche comme le peuple d’Israël au désert pour devenir des marcheurs de salut pour nous-mêmes et pour le monde.

Michel Naas

 

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