Homélie du père Maurice Bez pour la Solennité de l'Épiphanie du Seigneur - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour la Solennité de l'Épiphanie du Seigneur - Année C

Dimanche 2 janvier 2022 – Épiphanie du Seigneur

« Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’il fasse sur toi rayonner son visage, que le Seigneur te découvre sa face, qu’il te prenne en grâce et t’apporte la paix » (Livre des Nombres)

Peut-on rêver meilleurs vœux de nouvel an ? Meilleurs vœux pour 2022 !

(Isaïe 60, 1-6 ; Psaume 71 ; Éphésiens 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12)

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« Des mages venus d’Orient, guidés par une étoile, viennent adorer l’enfant… » C’est sur cette phrase de l’Évangile de Matthieu que s’appuie la fête de l’Épiphanie. Nous ne sommes pas en face d’un reportage, mais devant la foi de la première communauté chrétienne. Le mot « épiphanie » veut dire : « manifestation ». Les mages « venus de loin » montrent que Jésus est le Sauveur de toute l’humanité.

On dit de Pentecôte que c’est Pâques qui prend feu. L’Épiphanie, c’est Noël qui éclate, qui se déploie, qui prend toute son ampleur, qui dit ce qu’il a à dire, pour tous les hommes de tous les temps, de toute race, de toute culture, manifestant ainsi sa densité, l’universalité du salut.

Les Rois MagesLa tradition s’est plu à représenter ces mages comme appartenant à des races différentes. La légende en a fait des rois et leur a donné des noms : Melchior, roi des Perses, Balthazar, roi des Indes, et Gaspard, roi arabe. Ainsi, à la crèche, tous les peuples du monde étaient représentés. Ce récit, c’est celui de la manifestation de Dieu à toutes les nations. Les mages représentent toute cette humanité, dans toutes ses diversités, de cultures, de traditions, de croyances, de nations.

Cette manifestation, c’est un véritable tournant sur le chemin de la révélation. Jusqu’à maintenant, le peuple juif croyait en un messie libérateur du peuple juif seulement : le peuple élu, pour le libérer de l’oppression des autres peuples, des nations. C’est vrai qu’il s’agissait plus d’une libération politique que religieuse, plus temporelle que spirituelle.

Et cependant nous avons entendu Isaïe dans la première lecture : « Les nations marcheront vers ta lumière... » et le psaume : « tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront », déjà cette universalité du salut. Mais avec la visite des mages, il s’agit de libérer toute l’humanité et non plus seulement le peuple juif.

Les mages se laissent guider par l’étoile. Ils sont des païens, ils viennent au Christ par le biais de leur astrologie, de leur religion. Les mages d’aujourd’hui sont peut-être tous ces migrants, ces exilés qui cherchent une terre d’accueil, de survie, venant avec leur culture, leurs traditions, leurs croyances. « Lève les yeux alentour, et regarde ».

Nous nous appelons « catholiques ». Un titre parfois dévalué, à connotation de « boutique », « d’étroitesse d’esprit », de « ghetto »… difficile à porter devant certains de nos contemporains. Mais « catholique » veut dire « universel », « citoyen du monde », contemporain de tout homme et de tout l’homme, « accueil et ouverture au monde », « amour sans frontières » : notre fierté !

St Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, nous dit que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse : pas de différence entre les personnes aux yeux de Dieu. Le salut est offert à tous. C’est cette lumière qu’il faut transmettre à toutes les nations.

Les mages apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or, c’est pour exprimer la royauté du Christ, l’encens pour dire la divinité de Jésus, la myrrhe pour reconnaître l’humanité de Jésus et annoncer sa passion.

Pour éviter Hérode, « ils repartirent par un autre chemin ». Il en va ainsi pour chacun, chacune d’entre nous : après l’Eucharistie du dimanche, ou la méditation de ce texte d’Évangile, nous ne sommes plus les mêmes après, ou comme en arrivant à la messe : quelque chose a changé en nous, un autre chemin, une autre orientation de vie s’ouvrent à nous… Tout ce qu’il faut pour commencer une nouvelle année…

Notre étoile, c’est la Parole de Dieu, c’est notre GPS… Elle nous conduira à rencontrer Celui que Dieu nous a donné : son Fils : il est et il reste « l’Emmanuel », « Dieu avec nous ! ». Si nous gardons la parole de Dieu en nous, la Parole de Dieu nous gardera en Dieu.

Maurice BEZ

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