Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 11ème dimanche ordinaire - Année A

(Ex 19, 2-6a ; Ps 99 ; Rm 5, 6-11 ; Mt 9, 36 – 10, 8)

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Dans le livre de l’Exode au chapitre 3 verset 14, lorsque Yahvé envoie Moïse parler au peuple d’Israël, Moïse lui dit : « le Dieu de nos Pères m’envoie vers vous, mais ils vont me demander son nom, alors que dois-je leur dire ? » Cette question de Moïse est une question récurrente pour tout croyant, celle de savoir qui est Dieu pour lui, comment l’approcher, comment le nommer, en qui croire ! Un peu plus loin au chapitre 34 du même livre de l’Exode, Yahvé se présente comme « un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité ». Et nous en avons l’expérience cette semaine en fêtant le Sacré Cœur de Jésus. Nous pouvons donc dire que la première Qualité de Dieu c’est d’être compassion.

Et on le voit aujourd’hui dans l’évangile : Jésus se soucie des foules, « parce qu’elles sont comme des brebis sans berger. » Un peuple qui a besoin d’un guide, un peuple qui a besoin d’un nouvel avenir, un peuple qui a besoin de l’annonce d’une nouvelle Alliance, un peuple qui a besoin de la venue du Royaume. Et cette venue se manifeste non par des paroles, mais par des actes : « guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. » C’est ce signe de compassion que nous devons être, le signe du passage de Dieu dans la vie des plus déshérités.

Et nous sommes les ouvriers envoyés dans le champ à moissonner. Nous ne sommes pas les planteurs, nous ne sommes que des disciples et nous ne sommes pas à l’origine des bienfaits que nous constatons. Nous arrivons quand tout a été fait, le grain est prêt à moissonner, mais nous ne l’avons ni semé, ni fait pousser, ni fait mûrir ; c’est l’action de Dieu dans le monde qui nous fait porter du fruit, à nous et « aux brebis perdues de la maison d’Israël ». Ce que nous avons reçu gratuitement, nous devons le donner gratuitement, car nous n’en sommes pas les maîtres.

Jésus appelle douze apôtres, ce nom veut dire « envoyé ». Nous voyons bien que cela ne concerne pas que les douze dont le nom est donné dans ce passage, mais tous ceux qui par le baptême sont devenus prêtres, prophètes et rois, et sont envoyés comme annonciateurs de la bonne nouvelle. Cela concerne tout chrétien digne de ce nom.

Mais avant d’être envoyé, il faut prendre le temps d’être disciple et de se former à l’école de la Parole de Dieu , de la prière et de ses frères, sinon le disciple n’annonce que lui-même. C’est le problème de la systémie qui annonce une Église, alors qu’il est question d’annoncer l’amour de Dieu pour son peuple, le peuple de toute la terre, y compris les pécheurs comme le dit la lettre aux Romains. Et puis après avoir pris le temps de devenir disciple à l’école du maître, il faut accepter d’être envoyé par l’Église au nom de Jésus-Christ, c’est pourquoi les lettres de mission sont toujours données au cours d’une Eucharistie.

Devenons donc ce que le baptême a fait de nous, comme le rappelait notre synode diocésain, des disciples missionnaires.

Michel Naas