Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Homélie du dimanche 16 juillet 2023 - 15ème dimanche ordinaire (Année A)

(Isaïe 55, 10-11 ; Psaume 64 ; Romains 8, 18-23 ; Matthieu 13, 1-23)

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Jésus parle en parabole… Qu’est-ce qu’une parabole ?

La parabole est dans sa forme la plus simple une comparaison tirée de la nature ou tout simplement de la vie courante. Dans l’enseignement de Jésus, la parabole est une comparaison entre un fait ou un évènement, connu de ses auditeurs, et une Réalité invisible : celle du Royaume de Dieu.

Jésus appartient bien à cette culture orientale qui cultive, depuis des siècles, ce goût de la comparaison et du conte populaire. Il reprend d’ailleurs volontiers des images déjà utilisées par les prophètes, transmises de génération en génération, chargées dans la mémoire populaire d’un héritage historique, affectif et religieux telles que celles de la vigne ou du pasteur.

Comme tout bon conteur, Jésus sait admirablement utiliser ce qu’il observe dans la nature, les faits divers, les évènements exceptionnels et même le récit à la limite du vraisemblable pour capter l’attention de ses auditeurs. Ses paraboles manifestent une étonnante complicité naturelle avec la création et surtout le monde des hommes. Le moindre geste humain, un arbre, un enfant, un grain de blé, tout le renvoie à ce Dieu qui l’habite et qu’il veut révéler.

Oui, ses paraboles jaillissent toujours du spectacle de la vie quotidienne de l’homme. Son unique préoccupation est de révéler le « Mystère du Royaume de Dieu ». Toutes les paraboles ne parlent de rien d’autre !

Que veut nous dire Jésus, à travers cette parabole ? Jésus raconte cette parabole à un moment où il n’a pas un bon accueil. Le semeur sème largement, au risque de perdre de la graine. Les grains de blé sont la « Parole de Dieu » et le Semeur, Dieu lui-même. Il veut que tous aient accès à la vie du Christ. Personne n’est exclu. Il n’y a pas de semence perdue, Dieu donne une chance à tous.

« Semer la Parole » à la manière de Dieu est un devoir pour l’Église et pour chacun de nous. Nous n’avons pas à choisir la « terre » facile, en vue d’un succès immédiat. Jésus sème abondamment, il en perd de la graine, mais peu importe !

Et voilà que Jésus, c’est rare, explique en détail la parabole à ses disciples. Il donne la clé pour identifier à qui correspond chaque type de terrain. « C’est l’homme ! » affirme-t-il à chaque fois. Dans tous les cas, l’homme entend la Parole, mais elle peut ne pas grandir ou agir en lui lorsque quelqu’un ou quelque chose y fait obstacle.

L’homme est aux prises avec « le Mauvais » qui s’empare de ce « qui est semé ».

L’homme de ce monde manque de racines, nous vivons souvent au gré du vent, des médias, de la publicité, des modes du moment. Mais dans le « manque de racines », ne faut-il pas voir une pauvreté spirituelle qui affecte beaucoup de nos contemporains. Il faudrait parler de ceux qui sont très superficiels. Beaucoup vivent dans le « zapping », si caractéristique de notre temps, ou bien encore une « vie à tiroirs » au gré des circonstances !

L’homme contemporain peut se reconnaître dans « les soucis du monde et les séductions des richesses » sa vie agitée, ses rythmes fous, les pièges du plaisir, son immersion dans le matériel…

La différence est là : l’homme qui porte du fruit est celui qui « entend et comprend la Parole ». Comprendre, étymologiquement « prendre avec soi » ; cela veut dire qu’on est habité par la Parole de Dieu, qu’elle nous guide et change notre regard ou notre manière de vivre.

Finalement, ne cherchons pas à nous classer dans l’une ou l’autre « terre ». Nous sommes tous les terrains à la fois ou tour à tour…

Ayant « compris la Parole, soyons-en les semeurs… sans compter ! »

Maurice B.