Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 16ème dimanche ordinaire - Année A 2
(Sagesse 12, 13… ; Psaume 85 ; Romains 8, 26-27 ; Matthieu 13, 24-30)

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Après la Parabole du Semeur de dimanche dernier, voici entre autre, celle du bon grain et de l’ivraie ; le mot ivraie en grec est le même que celui de zizanie et si nous ne savons pas vraiment ce qu’est l’ivraie, nous savons ce qu’est la zizanie. Mais revenons à notre parabole : celle-ci nous ouvre sur une des réalités premières de Dieu qui est la patience. Dans un monde qui ne sait plus attendre, qui veut que l’on réponde à son mail avant même qu’il ne soit envoyé, cette idée de la patience est une belle philosophie !

Le livre de la sagesse nous donne un début d’explication : Dieu est la Patience-même. Il pourrait par force, agir sans discernement ; mais c’est justement parce qu’il est fort qu’il peut patienter. La force de Dieu est le contraire de toute les forces humaines qui sont forces d’anéantissement – ne parle-t-on pas des forces armées – elle est patience, elle laisse le temps au bon grain et à l’ivraie de pousser ensemble, avant de faire un tri, peut-être que l’ivraie, force de zizanie, pourrait se convertir. Si on lui laisse du temps, l’ivraie de ce monde a une chance de devenir du bon grain.

En plus si Dieu est patience il prend aussi le temps du discernement, c’est-à-dire qu’il prend du temps avant de faire un choix, comme il faut du temps à la graine de moutarde pour pousser et devenir un arbre où les oiseaux peuvent faire leur nid. Il faut du temps pour juger, car comme le dit si bien le livre de la Sagesse, « le juste doit être humain ». On peut même dire que pratiquer la justice nous fait grandir en humanité.

Et c’est là qu’intervient le rôle de la prière, car elle dépasse nos seuls repères humains. Très souvent nos prières sont mal dirigées et c’est peut-être pour cela qu’elles semblent ne pas être exaucées. Saint Paul rappelle que seul l’Esprit nous inspire des requêtes justes. Nous devons demander à l’Esprit de se servir de nous pour que les gémissements du monde et la louange des hommes puissent monter de cette terre jusqu’au Père. Et c’est cette prière que Jésus nous enseigne dans le Notre Père, car elle semble être la plus ajustée, puisqu’elle demande l’accomplissement de sa volonté, la sanctification de son nom et la venue de son règne, et que les désirs des hommes viennent en second.

La prière rejoint la philosophie du semeur ; dans l’une comme dans l’autre il y a gratuité et espérance. Nous nous devons de prier pour ce monde, même s’il nous paraît mauvais, comme l’ivraie dans le champ de blé, car il y a toujours la possibilité qu’un homme se convertisse ; et nous devons semer l’évangile en abondance, car c’est par la mort et la résurrection du Christ que nous mettrons à bas les puissances des ténèbres ; il n’est pas question pour nous d’expliquer le mal, ce serait trop facile, car cela voudrait dire qu’il serait extérieur à nous ; non il est question pour nous de nous en libérer.

Michel Naas

Prochaine homélie le 15 août 2023