Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 26 février 2023 - 1er dimanche de Carême (Année A)

(Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a ; Ps. 50 ; Romains 5, 12.17-19 ; Matthieu 4, 1-11)

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Le Carême est de retour… un peu comme une institution bien rodée. Nous avons commencé ce temps de Carême au mercredi des Cendres. Le rite des Cendres rappelle tout ce que le feu de l’Amour doit brûler en nous, jusqu’à ce qu’il ne reste que… l’Amour.

Et chaque année, le 1er dimanche de Carême nous donne d’entendre le récit des tentations de Jésus. Les tentations ont jalonné la vie de Jésus jusqu’à la croix. Elles sont concentrées dans ce récit qui suit ceux de son baptême au Jourdain et de son jeûne au désert. Là, à 3 reprises, le diable (en grec : diabolos : celui qui divise) a voulu détourner Jésus de sa mission.

La tentation, mise à l’épreuve, renvoie aux 40 ans du peuple de Moïse dans le désert. On peut lire, dans le livre de l’Exode : « Afin de te mettre dans la pauvreté, Dieu t’éprouvait pour savoir ce qu’il y avait dans ton cœur, savoir si tu allais observer les commandements ». Et puis 40 ans, c’est la durée de vie d’un homme à l’époque. C’est 40 jours de marche du prophète Élie pour aller à la montagne du Sinaï. C’est aussi pendant 40 jours que Jésus, ressuscité, va se montrer à ses apôtres jusqu’à la Pentecôte.

Ce temps de tentation a permis de vérifier l’attachement de Jésus à son Père. C’est dans l’épreuve que se manifeste le mieux ce à quoi nous tenons le plus, ce qui nous fait vivre, et ceux à qui nous sommes profondément attachés. Il a aussi pour objectif d’aider le Christ à se situer clairement et fermement face à son destin. C‘est au désert que Jésus a préparé son passage à la vie publique. Les croyants de toutes les religions vont au désert pour étreindre l’unique réalité, la leur et celle de Dieu.

Nous avons à prier le Notre Père, demandant à Dieu de ne pas nous laisser entrer en tentation.

Peut-être faut-il admettre que la tentation fait partie de la vie et même, parfois entrer dans le plan de Dieu sur nous. Job a été tenté. Les prophètes, les saints, même les disciples de Jésus l’ont été aussi.

Comme le Christ, nous sommes tentés : tentés de donner plus d’importance aux biens terrestres qu’aux réalités spirituelles, tentés de nous servir de Dieu plutôt que de nous mettre à son service, tentés d’adorer les réalités du monde…

Face à la tentation, Jésus a combattu. Son combat est le modèle des combats que nous avons à livrer.

Le Christ a résisté en remettant constamment devant ses yeux les paroles de son Père qui lui rappelaient ce qu’il attendait de lui. « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre… » « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras ».

On sait la place de la Parole de Dieu. Elle nous permet de nous donner des balises, des repères dans notre recherche de la vérité et du bien. Elle nous dit l’idéal à poursuivre pour répondre au mieux aux attentes de Dieu sur nous.

La Parole est aussi un moyen d’accueillir la force Dieu, car il se communique dans sa parole : « Ma Parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux ».

Prenons quelques décisions pour vivre ce carême : ne serait-ce que lire chaque jour la Parole de Dieu ! Ce sera un temps d’intense intimité avec Dieu. Le carême est toujours un combat. Jésus, confronté à la tentation, a livré un rude combat. Il a mobilisé toutes ses énergies pour se resituer devant Dieu et renouveler sa volonté de lui être fidèle en tout ce qu’il attendait de lui.

Le Carême nous appelle au combat contre tout ce qui nous éloigne de Dieu. Nous sommes tentés de « diviniser » tant de choses. Elles sont nombreuses nos idoles… Tout ce qui pousse à prendre la place de Dieu : l’argent, le confort, le prestige, la domination, le pouvoir, le plaisir, les idéologies… ou bien telle ou telle bagatelle à laquelle nous attachons tant d’importance !

Dieu seul est Dieu ! Ce carême nous est donné pour nous libérer des faux-dieux !

Quels combats sommes-nous prêts à livrer pour demeurer et être toujours plus d’authentiques disciples du Christ ?

Maurice Bez