Méditation du père Bruno Doucet — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Bruno Doucet

Méditation 1er dimanche de l’Avent – Année B 2023
(Marc 13, 33-37)

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Nous voici à l’aube d’une nouvelle année liturgique. Après Matthieu pour l’année qui vient de s’écouler, l’Église nous donne à écouter et méditer l’Évangile de Marc. Et nous nous préparons à accueillir ce Dieu qui se rend proche de nous par son Fils Jésus né de Marie.

L’année commence déjà par une parabole de Jésus : « …Il en est comme d’un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller… »

Dieu est pour moi « comme un homme parti en voyage ». Il s’est révélé à moi dans les premières années de ma vie en contemplant la croix. Je ne manquais pas, enfant, de tracer sur moi ce signe de la croix quand, en famille, nous passions devant l’une d’entre elles qui jalonnent encore nos routes de campagne. Je ne savais pas trop ce que je faisais, mais c’était déjà comme un appel. Plus tard, j’ai cherché Dieu, dans le Livre, dans les sacrements, dans la prière… Je ne l’ai pas vraiment trouvé. Je l’ai cherché là où il y aurait pu avoir quelques traces. Ce furent Rome, Assise, le Mont Athos en Grèce et puis Jérusalem, Nazareth, Bethléem, la Terre Sainte, le désert… Je ne l’ai pas trouvé. Voyageant en stop, mendiant le gîte et parfois le couvert, je l’ai alors approché en ces hommes et femmes qui m’ont ouvert la porte de leur maison, de leur cœur : La fraternité universelle. Il n’est pas étonnant que la spiritualité de Charles de Foucauld, « Le frère universel » dont on fête ce vendredi 1er décembre l’anniversaire de la mort, m’ait touché. J’en vis encore aujourd’hui.

Dieu est pour moi « comme un homme parti en voyage ». L’expérience certainement la plus forte et la plus continue que je fais depuis toutes ces années est celle de l’absence confiante de Dieu. Il y a eu parfois du désarroi, de la révolte : « Reviens Seigneur pour l’amour de tes serviteurs » (Isaïe 63, 15). Aujourd’hui, je découvre peu à peu que cette absence confiante est une grâce : elle renouvelle en moi la foi, la confiance, la fidélité, l’espérance. Elle suscite en moi une dynamique de rencontre des hommes et des femmes d’aujourd’hui, une dynamique d’accueil comme celui dont j’ai bénéficié aux premières années de mon chemin vocationnel sur les routes d’Europe, en chemin vers Jérusalem. Ils sont toutes et tous le visage de Dieu.

C’est dans ma faiblesse, dans mon péché que Jésus de Nazareth m’a saisi un jour. Depuis, j’essaye d’être ce veilleur actif dans l’attente de l’aurore. Je demande la grâce de ne jamais céder à cet endormissement qui parfois me guette.

Je crois aujourd’hui que l’épreuve de l’absence a purifié ma foi. Je crois que mon cœur, ma vie, mon ministère sont plus attentifs à l’essentiel, aux signes du Royaume, aux lumières qui transparaissent au loin et parfois tout près de moi. Deo Gratias !

Bruno, votre frère prêtre