Homélie du père Maurice Bez - 4ème dimanche de l'Avent — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez - 4ème dimanche de l'Avent

24 décembre 2023 – 4ème dimanche de l’avent – Année B

(2 Samuel 7, 1… ; Ps 88 ; Romains 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38)

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Nous voici arrivés au 4ème dimanche de l’Avent… à quelques heures de fêter la venue de Celui que Dieu nous donne : son Fils. Dernière étape sur ce chemin de l’Avent, où le désir de Dieu est de venir habiter sur la terre des hommes, « y planter sa tente », comme le dit Saint Jean. Et c’est Marie, qui nous associe à sa foi, disponible, afin que nous puissions accueillir les visites imprévisibles de Dieu dans nos vies. Marie illumine notre « Noël 2023» en demandant au Seigneur que l’Esprit Saint nous « couvre de son ombre » afin que nous puissions incarner l’Amour au quotidien et « enfanter » une terre nouvelle.

2 mots reviennent plusieurs fois dans les textes de ce jour : maison (7 fois) et mystère (3 fois).

Le mystère : c’est une réalité qui nous dépasse, pas forcément incompréhensible, mais une réalité tellement riche qu’on n’a jamais fini de la découvrir.

Pour comprendre, lors de célébration de mariages, je dis souvent aux couples : « gardez entre vous une marge de mystère ! » L’autre est un mystère, on n’a jamais fini de le découvrir, de le connaître, de se comprendre et… de s’aimer.

Et la lettre de Saint Paul aux Romains se termine par une louange à la gloire de Dieu, où le mot mystère revient trois fois. Il désigne l’Évangile, la bonne nouvelle de Jésus Christ désormais portée à la connaissance de toutes les nations. Mystère de Jésus, « Le Seigneur sauve » : On n’a jamais fini de le découvrir, d’apprendre à le connaître, de l’aimer. Laissons Dieu être Dieu : la part de Dieu et notre part à nous !

Mystère annoncé à Marie : histoire merveilleuse, destinée non pas à faire un reportage historique, mais à délivrer un message. Il s’agit essentiellement d’accueillir un évènement de la foi, et non pas, de chercher à savoir comment ce fait de vie a pu se dérouler. Ce qui s’est passé est simple : Dieu a fait comprendre à Marie qu’il l’appelait à être sa mère : la mère de son fils. Et Marie, bien qu’elle n’ait pas réalisé où cette aventure allait la mener, elle a dit : « Oui » Elle a accepté en bloc. Elle a dit « oui », mais un « oui » rempli de stupeur, ce fut un « oui… mais ». « Je ne connais pas d’homme ! ». L’Ange la rassure et la nomme « comblée de grâce » : comme pour dire qu’il y a sa part à elle, d’accepter et la part de Dieu, qui reste mystère. Elle s’accepte « choisie », c’est l’art d’assumer les « annonciations » que Dieu nous réserve… Annonciation : l’autre mot de vocation !

Cette « obéissance de la foi », comme dirait Saint Paul, est la seule réponse que Dieu attend de nous pour mener à bien son projet : écoute et confiance !

La maison : David, Marie : 10 siècles les séparent. La liturgie de ce jour les réunit, dans le même mystère, pour le même salut, la même annonce.

David s’est fait construire un palais et à présent, il rêve d’une maison pour y loger l’Arche d’Alliance, et ainsi assurer la stabilité de son règne et de son peuple. Il voulait loger Dieu. C’était sécurisant. Ça partait d’un bon sentiment. C’était aussi une tentation de vouloir mettre la main sur Dieu, lui imposer ses idées, en être un peu propriétaire.

Mais il apprend par la bouche de Nathan que Dieu, lui, rêve d’une autre demeure dont il sera l’artisan, d’un autre temple qui ne sera pas fait de main d’homme ; d’un autre peuple, d’un autre Royaume. « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi ». Dieu veut une descendance qui aura un pouvoir stable. Ce sera Jésus, « dont le règne n’aura pas de fin ». Voilà pourquoi Marie, la mère de Jésus est fiancée à Joseph : un homme de la maison de David. À Marie, comme à David, Dieu rappelle que c’est lui qui a l’initiative du Salut.

À quelques heures de Noël, la maison de Marie à Nazareth nous invite à accueillir le mystère dans le silence. Écouter et accueillir dans le silence le mystère de Dieu et le mystère de l’autre. Alors nous deviendrons nous aussi, un peu comme Marie, la maison où Dieu vient au monde. En ce temps de Noël, nous pensons à ceux qui n’ont pas de maison…

Maurice BEZ

 

Marie : la Transparence

Qui donc est cette femme célébrée de génération en génération,
Depuis plus de 20 siècles !

Notre monde sait consommer les vedettes, les stars…
Mais ces vedettes brillent un temps pour s’éteindre et tomber comme des étoiles filantes !

Et voici, au contraire, que cette palestinienne de 16 ans,
défie le temps, la mode et les frontières ;

Chaque peuple, chaque race la revendiquant comme sienne :
La faisant blanche chez les blancs, jaune chez les jaunes, noire chez les noirs…

Marie, « Miss Univers », pour tous les temps et toutes les cultures,
est la même hier et aujourd’hui. Elle a toujours l’âge de cette annonciation.

Elle restera, pour tous les temps, Celle qui a donné son Fils.

La transparence a un nom : Marie. Son rôle fut,
Du début à la fin, de laisser apparaître, à travers elle,

Le visage humain de Dieu.
Mieux, elle ne cesse de le donner au monde.

Comme Marie, l’homme, dans la mesure
Où il devient transparence de Dieu, dit Dieu.

Il en transmet le rayonnement,
Il devient témoin de sa présence.

On comprend donc que Dieu, dès sa mort, donne à Marie
De partager sa vie, sa gloire,
Y compris avec son corps.

Maurice B.