Méditation du père Maurice Bez - Veillée de Noël - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Maurice Bez - Veillée de Noël - Année B

Veillée de Noël - 24 décembre 2023

(Isaïe 9, 1-6 ; Psaume 95 ; Tite 2, 11-14 ; St Luc 2, 1-14)

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Pendant le temps de l’Avent, nous avons chanté : « Peuples qui marchez dans la longue nuit, le jour va bientôt se lever ». Aujourd’hui, nous pourrions chanter :  « Peuples qui marchez dans la longue nuit, aujourd’hui, Jésus est né ». Oui, c’est Jésus notre lumière. C’est la raison qui a fait choisir le 25 décembre comme date de naissance de Jésus. L’Église, depuis le 2ème siècle, a choisi le solstice d’hiver, le moment où le soleil est victorieux des ténèbres, pour fixer la date de l’Incarnation. Noël est une fête de lumière que l’on célèbre à minuit, dans la nuit, comme Pâques !
Rappelons-nous : la Bible commence par le récit de la création avec ce refrain : « Il y eut un soir, il y eut un matin ». L’ordre est important : le soir, puis le matin. C’est la logique, car c’est la lumière qui succède aux ténèbres et non l’inverse.
Vous avez remarqué, nous célébrons toujours, la veille au soir, la Nativité de Jésus ou la fête de la Résurrection de Jésus. C’est quand nous sommes dans les ténèbres que nous fêtons la lumière.
Dans nos vies, il en va de même, des nuits traversent nos vies ou notre monde. Nous savons bien que ça ne durera pas. Il y a inscrit en nous cette attente et ce désir de jours meilleurs. Péguy fait dire à Dieu et il a raison : « La foi qui m’étonne le plus, dit Dieu, c’est l’espérance, et je n’en reviens pas que les gens voient tous les jours, comment ça se passe, et que tous les jours, ils recommencent à croire que demain, ça ira mieux ».

« En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste… »

Ainsi commence l’annonce de la Bonne Nouvelle, de la naissance de Jésus, dans l’Évangile de Luc.
À dire vrai entre la Syrie, la Galilée, Nazareth et Bethléem, cela ressemble à une leçon de géographie.
Quant à l’empereur Auguste, Quirinius, de la descendance de David, cela fait un peu cours d’histoire. Et on se demande un peu où est Dieu là-dedans ! Eh bien justement, la nuit de Noël, Dieu entre dans l’histoire des hommes. Dieu se fait homme et comme tous les nouveaux nés, il va naître à un moment de l’histoire du monde et à un endroit donné de la terre.
Tout de suite, en entrant dans l’histoire, Dieu est embarqué dans les évènements, il est pris dans le flot de l’actualité. Il part avec ses parents pour être recensé… Ensuite, il faudra fuir Hérode qui veut supprimer l’enfant, croyant à un messie politique…
Noël, c’est la fête de l’incarnation, d’un Dieu qui vient à nous, sous la forme surprenante, inhabituelle d’un enfant, là où nous sommes. Un Dieu « qui se fait homme tout en sachant que l’homme est fragile, vulnérable »…
Oui, Dieu n’est plus là-haut, il est ici-bas, il n’est pas derrière les nuages, il est en nous.
Dieu est amoureux de l’homme. C’est un regard d’amour sur la création qui est à l’origine de l’incarnation : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ».
« Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu ». Quand Dieu vient visiter l’homme, ce dernier a tout simplement oublié d’être présent. Il n’est pas au rendez-vous. Le jour de la visite, Dieu ne trouve personne. Voilà bien le grand raté de l’histoire.
Quand on attend, on est déjà habité par celui que l’on attend, l’absent. Attendre rime aussi avec DÉPENDRE : pendu au téléphone, suspendu aux lèvres… L’issue de tout amour sera toujours la dépendance.
Cette nuit, c’est votre fête, à vous les enfants. C’est le miracle de l’enfant. Qui ne s’est pas trouvé changé devant un enfant ?
Un enfant, c’est l’innocence, c’est la fragilité. Il a besoin de tous, mais c’est l’avenir ouvert, un nouveau possible.
Oui, j’aime les enfants, dit Dieu, parce qu’ils sont en train de grandir, de s’élever. J’aime les enfants, parce que mon image, en eux, n’est pas ternie, et quand, doucement, je me penche vers eux, je me retrouve en eux.
Noël, jour de naissance du Christ, mais aussi jour de naissance pour nous. Noël : un nouveau commencement dans la foi, pour chacun de nous !

Maurice BEZ