Commentaire de Bernadette Gruet autour des lectures du 25ème dimanche du temps ordinaire, année A — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Commentaire de Bernadette Gruet autour des lectures du 25ème dimanche du temps ordinaire, année A

Célébration de la Parole à l'église de Miserey-Salines

Commentaire des lectures du 25ème dimanche du temps ordinaire, année A

(Is 55, 6-9 ; Ps 144 ; Ph 1, 20c-24.27a ; Mt 20, 1-16)

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Si je devais trouver aux textes de ce dimanche un dénominateur commun, je choisirais l'adjectif "juste".

Non pas ce qui est "conforme à la justice", mais ce qui est conforme à la loi de Dieu et fidèle à sa volonté. Aujourd'hui, les lectures attirent notre attention sur la nécessité, pour nous, de nous "ajuster" aux chemins et aux désirs de Dieu.

“Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver” nous dit le prophète Isaïe. Et il ajoute : “Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins”. Il y a un grand écart entre nos chemins et ceux de Dieu. Mais cet abîme n’est pas insurmontable car c’est toujours Dieu qui fait le premier pas vers nous. Il se fait proche et se laisse trouver, à condition que nous fassions tout pour nous ajuster à Lui.

L’apôtre Paul a bénéficié de la générosité de Dieu. Sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas a été pour lui le point de départ de sa conversion. Il est prêt à mourir pour sa foi, mais s'il peut se rendre utile aux communautés chrétiennes, il est prêt à continuer à vivre. Il renonce à ses désirs pour s’ajuster à ceux de Dieu.

Dans l'Évangile, nous ouvrons aujourd'hui le cycle des 3 paraboles de Jésus sur la vigne.

La vigne a une signification profonde dans toute la Bible. Elle est le symbole de l’Alliance entre Dieu et son peuple. Jésus s’est défini lui-même en disant : « Je suis la vigne ». Être invité à la vigne du Seigneur, à y travailler, signifie que nous sommes destinés à profiter, tôt ou tard, de l’intimité de Dieu, pour vivre avec lui.

« Allez à ma vigne », signifie la même chose que « Entre dans la joie de ton maître. »

Cette parabole des ouvriers de la onzième heure, nous la connaissons bien. Et dans un petit coin de notre tête, nous sommes tentés de réagir comme les ouvriers du matin. Si l'on applique le fameux « travailler plus pour gagner plus ! », on peut logiquement penser que travailler moins implique forcément gagner moins ! Pourquoi les ouvriers de la première heure se rebiffent-ils ? Ils ne veulent pas davantage… Ils veulent que les autres aient moins. Ils sont dans la comparaison, la compétition…

Cet Évangile est une réponse à des gens qui n’ont rien compris au vrai Dieu. Quand Jésus fait bon accueil aux pécheurs et aux publicains, les pharisiens et les chefs religieux sont scandalisés. Ces derniers se considèrent comme bien plus méritants. Ils espèrent recevoir plus que les ouvriers de la dernière heure.

Mais Dieu appelle tous les hommes à travailler à la construction de son Royaume. Il les appelle à toutes les heures de la journée et à tous les âges de la vie, car il n'est jamais trop tard pour entrer dans le Royaume de Dieu. Le bon larron en sait quelque chose, lui qui, de dernier, devient premier à entrer au paradis à la suite de Jésus !

Ici, Jésus nous révèle un Dieu qui ne demande qu’à donner tout son amour, et pas seulement la part qui reviendrait à chacun selon son mérite. Le salaire proposé, c’est la Vie Éternelle. Et l'éternité ne se compte pas en petites tranches selon une grille des salaires !

D'ailleurs, si on veut bien regarder la vérité en face, elle devrait nous faire plutôt plaisir, cette parabole ! Qui peut se vanter d'être un ouvrier de la première heure ? Ne sommes-nous pas tous des ouvriers de la onzième heure ? C'est quand nous oublions de corriger nos manques de générosité, de solidarité, que notre regard devient mauvais : "Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?"

Tout comme lorsqu'il s'adresse à ses disciples dans la parabole, Jésus nous invite à sortir de notre niveau mesquin de comptabilisation des mérites respectifs de chacun. Dans le Royaume de Dieu, pas de compétition ni de classement, pas de taux horaire ni d'échelle des mérites, et pas de place pour l'égocentrisme, "c'est moi le meilleur !". Laissons donc le Père nous donner ce qui lui paraît juste, c'est-à-dire nous aimer tous d'un amour inconditionnel, de tout temps et pour toujours !

Bernadette Gruet
Déléguée pastorale du Val des Salines