Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 5 mars 2023 – 2ème dimanche de Carême – Année A

(Genèse 12, 1-4a ; Ps. 32 ; Timothée 1, 8b-10 ; Matthieu 17, 1-9)

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Dimanche dernier, nous avons vu Jésus, tenté comme chacun de nous. Et Jésus a refusé de montrer sa divinité, en restant un homme comme nous, éprouvant la faim,

Ce 2ème dimanche de Carême, nous contemplons Jésus sous son aspect divin. À travers son corps d’homme, une lumière divine transparaît : c’est la scène de la transfiguration, l’évangile de ce jour.

Je me pose souvent la question : en quel Dieu croyons-nous ? En effet, ils sont nombreux, parmi nos contemporains, d’affirmer « croire en Dieu ». Mais cette expression ne veut pas forcément dire que l’on croit au Dieu de Jésus-Christ !

Les juifs ou les musulmans croient en Dieu sans être chrétiens.

Vous avez remarqué, quand nous récitons le « Je crois en Dieu », 2 lignes pour dire « Je crois en Dieu » et 13 pour dire « je crois en Jésus-Christ », Jésus qui est Dieu fait homme. Oui, Jésus est un homme comme nous, c’est cela qui nous distingue des autres croyants et qui nous identifie comme chrétiens.

Or voici qu’un jour, ce Jésus si humain, prit avec lui ses amis intimes, Pierre, Jacques et Jean, et sur une haute montagne, il laissa transparaître sa divinité. Jésus voulait peut-être préparer ces 3 apôtres à sa résurrection ! Ça nous renvoie à la théophanie sur le mont Sinaï où Dieu avait convoqué Moïse pour lui donner la Table des Lois en manifestant sa gloire, Élie ayant eu lui aussi la révélation de Dieu, dans une brise légère… : tous ces signes qui révèlent symboliquement le monde divin : la montagne, la métamorphose, la lumière, la nuée… et puis la voix qui vient du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! ».

« Cette voix venant du ciel, nous l’avons entendu nous-mêmes quand nous étions sur la montagne sainte » (2 Pierre, 1, 16-18), écrira plus tard Pierre.

Oui, il fallait la confiance. Demandez à Abraham ! C’est la confiance qui l’habitait quand il quittait son pays sur un simple ordre de Dieu. Dieu lui promet tout ce qui, à cette époque-là, fait le bonheur d’un homme : une descendance nombreuse et la bénédiction de Dieu pour miser toute sa vie sur des promesses, il faut avoir une totale confiance.

Le philosophe Kierkegaard (19ème siècle) écrivait : « Le contraire du péché, ce n’est pas la vertu, le contraire du péché, c’est la foi, c’est-à-dire la confiance ».

La transfiguration de Jésus annonce la nôtre. Ce que Jésus veut, c’est que nous aussi, ses enfants, nous soyons transfigurés. Pourquoi Dieu s’est-il incarné, si ce n’est pour nous faire vivre de sa vie. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », écrivait saint Irénée, évêque de Lyon en l’an 198.

L’homme est destiné à être transfiguré en Dieu. « Nous attendons le Seigneur Jésus qui transfigurera nos pauvres corps, à l’image de son Corps glorieux » écrivait saint Paul aux Philippiens (3, 20). De plus, le baptême nous incorpore à la vie de Jésus ressuscité.

Chaque messe nous le rappelle, quand le prêtre verse une goutte d’eau dans le calice, à l’offertoire : « Comme l’eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité ».

Il nous arrive d’être bien, heureux dans nos célébrations, un peu comme les apôtres sur la montagne avec Jésus. « Faisons 3 tentes… ». Oui, mais la vie appelle ailleurs. Et ils sont invités à retourner dans la vallée… Nous aussi, à chaque Eucharistie, le célébrant nous invite à rejoindre nos lieux d’humanité : « Allez dans la paix du Christ ».

C’est là que nous vivons notre vie de chrétiens, mais dans la confiance. Ce sont les paroles du psaume qui nous accompagnent : « Oui, elle est droite la Parole du Seigneur… Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour ». Sur ce chemin vers Pâques, ensemble nous marchons vers la Résurrection, vers la vie et le bonheur promis.

Juste un mot sur la lettre de Paul à Timothée, écrite de sa prison de Rome, peu avant son martyre. Paul précise que l’appel de Dieu ne repose pas sur nos mérites, mais sur la seule grâce de Dieu, cette grâce qui permet de supporter l’épreuve de la persécution, cette même grâce, ajoute-t-il, qui nous permet de découvrir les signes du Christ dans le monde.

Maurice BEZ