Méditation du père Bruno Doucet
Méditation du 30ème dimanche du temps ordinaire
Matthieu 22, 34-40
Ah ! ils sont tenaces ceux qui veulent piéger Jésus ! C’est une question de spécialistes qu’ils lui posent ce jour-là, une question d’école, une question sur la Loi : « Dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus n’esquive pas. Il répond en allant à l’essentiel et en liant deux commandements de l’Écriture : L’un tiré du livre de l’Exode : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et tout ton esprit ». L’autre tiré du livre du Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et Jésus ajoute que le premier est « semblable » au premier. Oui, Jésus les met les deux sur le même plan et c’est à ce moment une sorte de révolution pour ses contemporains juifs.
Aimer Dieu ! Est-ce que j’aime vraiment Dieu ? Est-ce que je l’aime de toute mon intelligence, de toute ma volonté, de tout mon corps ? Rien d’autre ne m’est demandé que de considérer Dieu comme quelqu’un qui existe et qui est « aimable », malgré toutes les moqueries du monde, toutes les tentatives de dissuasion que nous affrontons tous les jours.
Aimer Dieu ! Pas si simple, mais Jésus va plus loin et me donne alors une clé : cet Amour, il me faut le montrer, et il n’a qu’une mise en œuvre : l’amour du prochain. Sûrement pas l’amour de l’humanité en général, mais cet amour concret que des actes, et non les seules intentions d’aimer, prouveront. C’est un mystique flamand qui disait à une religieuse : « Si vous êtes en extase dans la prière et que votre sœur a besoin d’une tisane, portez la tisane à votre sœur. Le Dieu que vous quittez est moins sûr que le Dieu que vous allez trouver. »
Je le constate souvent, rien n’est plus difficile que ces choses faciles à faire…
Je crois que le Seigneur n’exige de moi aucune attitude excentrique ni exceptionnelle. Il me demande seulement que je porte, tant sur ceux qui me sont proches que sur Dieu, ce regard bienveillant, regard d’affection, de compassion dont nous avons tous besoin pour vivre.
Bruno, votre frère prêtre