Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 5 novembre 2023 - 31ème dimanche ordinaire (année A)

(Malachie 1, 14b -2, 2. 8-10 ; Ps. 130 ; 1 Thessaloniciens 2, 7… ; Matthieu 23, 1-12)

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Voilà des lectures qui nous renvoient à nos responsabilités que nous pouvons avoir, les uns et les autres, dans nos communautés, aujourd’hui.

La première lecture et l’évangile s’en prennent à certains responsables religieux. Les paroles sont dures, les propos virulents. Il s’en prend aux scribes et aux pharisiens, ce que dit Jésus peut nous choquer. Mais Jésus sait que le pharisaïsme est l’obstacle le plus redoutable pour sa mission. N’est-ce pas les pharisiens et les plus hautes autorités de Jérusalem qui ont refusé son message et qui l’ont condamné.

Mais ne restons pas à juger les scribes et les pharisiens du temps de Jésus. Ce que leur reproche Jésus nous concerne tous, aujourd’hui.

Aujourd’hui, on peut dire que le pharisaïsme existe aussi : car il consiste à appliquer aux autres les condamnations que font ces pharisiens. Il est facile de condamner, par exemple, ceux et celles qui « chargent les épaules des gens », les gens d’Église qui « agissent pour se faire remarquer » …

Regardons quel peut être notre pharisaïsme :

« Dire et ne pas faire ». Ça nous arrive tous de dire et de faire le contraire… Parfois quelle distance entre nos principes et nos actes… « Oui, ils disent et ne font pas ». Qui, en effet, peut prétendre à une totale cohérence entre notre idéal et notre conduite ?

« Vouloir dominer ». Il n’y a pas que les scribes de ce temps-là à faire preuve d’autoritarisme, à enseigner « dans la chair de Moïse ». Il nous arrive souvent d’être sûrs de détenir la vérité, d’avoir raison, d’imposer nos points de vue… Mieux, il nous arrive d’être parfois des redresseurs de torts, des autres...

« Se faire remarquer ». Voilà une attitude qui nous guette tous… Chercher la première place, ou encore la tenue vestimentaire… ne sont pas seulement des défauts des notables de Jérusalem… Il nous arrive de chercher les honneurs, les privilèges… Nous n’avons plus « les phylactères, des franges très longues... » mais ça peut-être le standing, la voiture, la maison… Ou,encore le look, le désir de paraître…

Mais Jésus ne se contente pas seulement de mettre en garde, il donne des attitudes positives face aux défauts décrits plus haut.

« La fraternité ». « Vous êtes tous frères ». Voilà une invitation, de la part de Jésus, qui nous bouscule. Pourtant, c’est une formule que l’on connaît bien, mais Jésus nous demande de regarder l’autre, non pas différent, mais comme notre égal, de l’aimer comme un frère.

« Simplicité ». « Ne donnez à personne le titre de Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux ». Oui, seul Dieu mérite ce titre, car lui seul est au dessus de tout.

C’est aussi vivre dans une certaine humilité : être humble, c’est aussi savoir recevoir, tout ne dépend pas de nous.

« Le service ». « Le plus grand parmi vous, sera votre serviteur. Qui s’abaissera, sera élevé ». Il faut une certaine humilité ; être humble, c’est savoir recevoir, ou donner. C’est l’échange. Le sens du service n’est pas du tout aliénant, ni humiliant, mais ça nous rend heureux et nous témoignons par là de notre amour pour l’autre, les autres.

Je terminerai par la lettre de Paul qui se réjouit que les chrétiens de Thessalonique aient accueilli la parole proclamée non pas comme une parole d’hommes, mais comme la Parole de Dieu.

Pour nous chrétiens, la Parole de Dieu n’est pas d’abord un texte, mais une personne, Jésus qui est lui-même Parole de Dieu faite chair. Accueillir la Parole de Dieu, c’est déjà accueillir le Christ, c’est lui qui nous parle, et quand le dimanche je proclame cette Parole, je prête ma voix au Christ qui me parle.

St Paul ajoute que, pour que la Parole soit accueillie, elle doit être annoncée avec beaucoup d’humilité, s’effacer derrière la Parole pour qu’elle soit reconnue comme Parole de Dieu, car dit encore Paul, si la Parole est accueillie, ce n’est pas en raison de ses mérites, mais en raison du Christ.

C’est ainsi que la lecture de la Parole de Dieu devient une lecture priante.

Maurice BEZ