Méditation du père Bruno Doucet
Méditation Évangile du 31ème dimanche du temps ordinaire
Ah ! il est sévère ce chapitre 23 de l’Évangile de Matthieu. Peut-être le plus sévère de tous. Les pharisiens en prennent pour leur grade, Jésus ne les ménage pas alors qu’Il manifeste par ailleurs la plus grande compréhension vis-à-vis des grands pécheurs, des publicains réputés voleurs et des prostituées. Évidemment, la réputation des pharisiens est excellente, mais Jésus leur reproche leur hypocrisie : « Ils disent, mais ne font pas ! » Il leur reproche d’avoir l’apparence de la perfection mais d’être en réalité des menteurs.
Bien sûr, seul Jésus peut se permettre de tels propos. Lui seul est fondamentalement « vrai ». D’ailleurs, les pharisiens eux-mêmes le reconnaissent : Il dit ce qu’ll fait, et Il fait ce qu’Il dit.
Je n’ai pas cette perfection. Si je me permettais ces paroles de Jésus, un rappel me serait vite fait de poutre et de paille. (Mt 7, 5).
Cette sévérité de Jésus me met, me semble-t-il, devant deux attitudes complémentaires : la charité et la vérité.
La charité consiste à aimer chaque personne de l’amour même, si possible, dont Dieu l’aime. L’aimer comme une personne aimée de Dieu. L’aimer malgré son péché car je crois que Dieu pardonne, que Dieu est miséricordieux.
Mais la vérité doit être honorée. Elle est lumière. Sa clarté souligne les ombres, elle dévoile des mensonges et parfois elle éblouit. Oui, elle peut faire mal. Mais ne serait-ce pas manquer à la vraie charité que d’accepter que soit trahie la vérité.
Il faut un sacré courage pour servir à la fois la vérité et la charité, pour aimer celui dont on dénonce la trahison de la vérité ou pour dire sa vérité à celui qu’on aime.
N’est-ce pas ce que Dieu fait avec les pharisiens ?
Seigneur, donne-moi la grâce de te suivre jusque sur ce terrain-là, donne-moi la grâce d’oser prendre ce risque !
Bruno, votre frère prêtre