Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie de la Sainte Trinité - Année A 2

(Exode 34, 4-9 ; Ps. Dn 3 ; 2ème Cor. 13, 13-11 ; St Jean 13, 16-18)

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La Trinité est au cœur même de notre action liturgique, puisqu’à chacune de nos célébrations ou prières, nous nous marquons de son signe. Mais pourquoi donc notre Dieu est-il Trinité ? Sans aucun doute pour nous faire sortir de la verticalité des Dieux païens tellement transcendants qu’ils ne peuvent que faire peur.

Si nous regardons les textes que la Liturgie nous propose aujourd’hui :

► Le livre de l’Exode nous présente Yahvé comme un Dieu proche que l’on peut appeler par son nom : « le Seigneur ». Dans le texte il n’a pas une posture de supériorité puisqu’il « descend vers Moïse » qui le présente comme un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et qui pardonne les fautes et les péchés de son peuple à la nuque raide ».
Il donne la Loi à Moïse pour aider son peuple à vivre dans la droiture et dans la vérité. Il n’est pas celui qui donne de bons ou mauvais points comme un certain jansénisme nous le fait encore croire ; mais au contraire, il nous fait sortir de cette logique de culpabilité dans laquelle on s’enferme et dans laquelle on enferme les autres, en croyant et en leur faisant croire que nous ne sommes jamais assez bien pour Dieu.

► Ce passage de la deuxième lettre aux Corinthiens de Paul, se finit par cette bénédiction eucharistique : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous tous ». Cette bénédiction trinitaire correspond au geste trinitaire que nous faisons quand nous nous marquons du signe de la croix. Il nous montre qu’il y a convergence entre le récit biblique et le geste liturgique, qu’il y a convergence entre Dieu et son peuple et cette inscription corporelle depuis notre baptême.
Qu’est-ce que cela nous dit ? Que notre Dieu n’est pas un Être hiératique perdu dans les nuages comme beaucoup de dieux païens, qui regarderaient les hommes de haut. Non, le Dieu révélé par Jésus-Christ est en perpétuel mouvement, un mouvement d’amour qui va du Père au Fils en passant par le Saint-Esprit.

► L’évangile de Jean : Dans cet évangile, Jésus cherche à nous faire sortir de ce rapport de crainte et de domination entre Dieu et ses créatures que certains font prévaloir. Il suffit de croire pour échapper au jugement, ce que nous faisons avec le signe de la croix.

Ce geste si simple que nous faisons et inscrivons sur nos corps depuis notre baptême, ce geste trinitaire inscrit sur nos corps l’amour du Père et du Fils et du Saint Esprit. Il nous rappelle que comme la Torah de Dieu ne servait pas à juger mais à révéler Dieu comme créateur, nous sommes nous-mêmes chaque jour de notre vie créés par un Dieu Père, sauvés par un Dieu Fils et sanctifiés par un Dieu Esprit.

Michel Naas