Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 1er janvier 2023 - Sainte Marie, Mère de Dieu

(Nb 6, 22-27 ; Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8 ; Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21)

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Comme moi vous avez remarqué qu’en cette fête de la Vierge Marie, Mère de Dieu, comme dans tant de fêtes de la Vierge, il est peu fait mention de Marie, mais que tout est centré sur le Christ. Saint Paul lui-même ne la mentionne pas, mais il parle « d’une femme ».

Que retenir de cette fête, cette phrase de ‘l’Alma redemptoris mater’ que nous récitons à Complies : « tu as enfanté ô merveille celui qui t’a créée » peut nous en donner quelque sens. Elle est la « Theotokos », celle qui porte le Fils de Dieu, et le fait advenir à ce monde. Saint Paul dans la lettre aux Galates, en disant du Christ, qu’il est « né d’une femme, né sujet de la loi », nous fait comprendre l’enracinement humain de Jésus.

Il naît à une époque bien précise, dans un pays bien précis, dans une famille bien précise, avec une religion bien précise, celle du peuple juif, soumis à la loi de Moïse. Et nous mêmes nous ne pouvons faire abstraction de cette tradition. Dans les années 50 le Pape Pie XII disait que nous étions ‘spirituellement des sémites’ ; c’est-à-dire que nous entrons dans cette Alliance conclue entre Yahvé et Abraham, il y a si longtemps et mis en code par Moïse. Tout cela pour dire que le peuple juif joue encore le rôle de témoin particulier. Il rend concrète une relation à un Dieu qui s’incarne et qui parle.

Jésus, selon la tradition juive est circoncis le 8ème jour après sa naissance, et sa famille dévoile alors son nom. Petit détail qui souligne que la mission de Jésus s’inscrit depuis l’origine dans l’alliance entre Dieu et le peuple juif, puisqu’il est dit à Abraham que l’Alliance doit être inscrite dans ta chair, mais qu’elle va aussi avec la venue du ‘Verbe fait chair’ prendre une autre tournure : il deviendra possible à des non-juifs de se sentir appelés à une telle alliance. Si Jésus est pleinement juif, et le demeure (il ne remettra jamais en cause la loi de Moïse, ce qu’il remet en cause, c’est la manière dont Sadducéens, Pharisiens ou Docteurs de la Loi s’en servent à leur profit et la dénaturent), sa mort et sa résurrection ouvrent les temps nouveaux qui permettent aux païens d’entrer dans l’alliance avec Dieu.

Et le texte du livre des nombres ne nous dit rien d’autre. Il s’agit de la prière de bénédiction que dit le père de famille le soir du Sabbat, ou quand il veut bénir quelconque. Il l’enveloppe dans son voile, le Talith, et dit du bien de lui en le confiant à son Seigneur. Et notre baptême nous permet d’être associé, en Jésus-Christ à cette bénédiction portée encore par le peuple d’Israël.

La fête de Marie mère de Dieu, nous fait entrer à notre tour dans cette ancienne alliance qui restera toujours d’actualité jusqu’à la fin des temps, jusqu’à l’avènement du Royaume. Que cette bénédiction du livre des nombres nous rappelle que chaque jour de l’année doit être pour nous l’occasion de voir briller le visage de Dieu et qu’il nous donne sa paix.

Michel Naas