Méditation du père Bruno Doucet
Méditation du 4ème dimanche du Temps ordinaire
Dès le début de l’Évangile de Marc, nous voyons Jésus, enseignant dans la synagogue de Capharnaüm, être affronté à un homme possédé du démon.
Ce qui me frappe dans cette scène, c’est que le premier qui confesse que Jésus est le Messie, l’envoyé de Dieu, est un homme possédé. Les paroles de Jésus menacent directement l’empire du mal. Ce combat, Jésus le mènera, jour après jour, jusqu’au bout, jusqu’à la croix.
Il arrive parfois qu’on nous dise, à nous prêtres et diacres, que nous faisons trop de morale dans nos homélies dominicales. C’est certainement vrai ! Ce jour-là, à la synagogue de Capharnaüm, l’enseignement de Jésus n’est pas une philosophie nouvelle ni un discours moraliste. C’est une force spirituelle, celle de l’Amour, qui va disputer au diable – la personnalisation du mal - la possession du monde. Et ce langage est relativement nouveau pour les contemporains de Jésus qui se disaient : « Il enseigne aux hommes avec autorité, et non pas comme les scribes. » Ne l’est-il pas encore plus pour nous qui ne nous sentons pas vraiment menacés par le diable ? Je me demande si je mesure suffisamment l’enjeu dans notre monde occidental, qui a réussi à reléguer toutes les réalités spirituelles au rayon de l’accessoire. Le mal est encore bien présent. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas toutes ces guerres, il n’y aurait pas besoin de toutes ces manifestations de désespoir sur nos routes et dans les rues de nos cités. Il ne faut pas minimiser le mal en nous et autour de nous.
« QUE NOUS VEUX-TU, JÉSUS DE NAZARETH ? ES-TU VENU POUR NOUS PERDRE ? » Eh bien oui ! Jésus est venu pour que le mal n’ait pas le dernier mot : « TAIS-TOI ! SORS DE CET HOMME ! » Jésus est venu sauver l’homme ! et le Prince de ce monde sait bien que Jésus est venu pour le perdre.
Mais moi, nous, savons-nous assez dans quel combat, celui de Jésus, nous sommes engagés et quelle responsabilité est la nôtre ?
Bruno, votre frère prêtre