Homélie du père Maurice Bez - La Sainte Famille de Jésus, Marie, Joseph
Dimanche 31 décembre 2023 – La Sainte Famille de Jésus, Marie, Joseph
(Genèse 15, 1-6 ; 21, 1-3 ; Ps 104 ; Hébreux 11, 8… ; St Luc 2, 22-40)
Quelques jours après Noël, l’Évangile de ce dimanche nous invite à continuer d’admirer un Dieu qui se fait homme : en tournant nos regards vers la Sainte Famille : Marie, Joseph et l’enfant. C’est une fois de plus l’humanité de Jésus que nous découvrons : il est né, il a grandi, il a appris à parler, à marcher, à aimer, comme tous les enfants du monde.
Et voilà que les textes de ce jour, pour nous parler de la famille, nous présentent des couples, un peu hors du commun.
Le premier, celui d’Abraham et Sarah, avancés en âge, sans enfant, 2 000 ans avant notre ère. La grande souffrance d’Abraham, c’est de ne pas avoir d’enfant. Dieu lui promet une descendance aussi nombreuse que les étoiles. Impossible ! Mais si, et aujourd’hui des millions de juifs, de musulmans, de chrétiens, honorent Abraham comme leur père. Mais une seule chose tracasse Abraham : il était vieux, sa femme était stérile, et ils n’avaient pas d’enfant.
Les années passent, et l’enfant promis par Dieu ne vient pas. « Mais Abraham eut foi en Dieu ». Voilà la persévérance d’Abraham et Dieu le déclara « juste ». Il fera même alliance avec lui.
Le deuxième, celui de Joseph et Marie, très jeunes, mais qui, eux aussi, après une promesse et avant d’habiter ensemble, attendent un enfant.
Jésus, aussitôt né, selon la coutume, ses parents le présentent au Temple pour le consacrer au Seigneur. C’est l’Évangile de ce jour.
Et 2 000 ans après, le jour où Jésus est porté au Temple par ses parents, il y a là un homme, poussé par l’Esprit, pour révéler que cet enfant, de la lignée d’Abraham, vient réaliser une ancienne promesse : réaliser le Salut, pour toutes les familles de la terre, tous les peuples : il est la lumière pour éclairer les nations.
D’ailleurs Jésus le sait, puisqu’à l’âge de 12 ans, il restera dans le Temple et quand ses parents, après l’avoir cherché, le retrouvent, Jésus leur dira : « Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » Elle n’en a pas fini cette maman, Marie, avec son enfant… « Un glaive te percera un jour ton cœur… » ce sera au pied de la Croix.
« Vos enfants ne sont pas vos enfants » écrit le poète chrétien libanais.
Dans une famille, quand les époux se marient à l’Église, qu’ils consacrent leur foyer au Seigneur, ils font une démarche d’humilité, de pauvres. Ils signifient qu’ils ne sont pas propriétaires de leur amour, mais un amour donné par Dieu qu’ils auront à cultiver, à faire grandir, comme des gérants pour le service du monde et de l’Église. Ils deviennent « une cellule d’Église » pour vivre leur part d’humanisation et d’évangélisation.
Quand des parents présentent leur enfant à l’Église pour qu’il soit baptisé, ils vivent quelque chose de la démarche de foi des parents de Jésus quand ils viennent le confier à Dieu selon la loi de Moïse, ils s’en dépossèdent un peu.
Il y a une belle icône qui représente Marie à la crèche. Elle tourne le dos à l’enfant comme si elle s’en désappropriait ; Il n’est pas à elle, il est au monde. Et la crèche a intentionnellement la forme d’ « une patène », le lieu du pain offert pour la vie du monde, lors de chaque Eucharistie.
À la veille d’une nouvelle année, faisons nôtre la foi d’Abraham : « Il partit sans savoir où il allait... grâce à la foi... » et par 3 fois, l’Esprit Saint est nommé. C’est lui qui conduit les évènements et habite le vieillard Syméon.
Je vous souhaite une belle année sous la conduite de « l’Esprit Saint ».
Maurice B.