L'orgue de Franois

À Franois, nous avons la chance de pouvoir admirer ce bel instrument qui ne passe pas inaperçu. Il aurait été construit au milieu du XIXème siècle. En 1844, le château de Franois servait de maison de repos pour les chanoines du Chapitre ; l'instrument aurait été transféré depuis la cathédrale Saint-Jean de Besançon où il était utilisé comme orgue de choeur. Il est décrit ainsi dans l'inventaire du 9 mars 1906 : « Un orgue mobile non élevé sur maçonnerie, à huit jeux, deux claviers, vingt sept tuyaux, hauteur six mètres, largeur trois mètres, avec soufflet, déjà ancien, et un banc en sapin pour l'organiste, longueur 0,60 mètre.»

Il subit plusieurs modifications ; en 1911, 1927 et 1954. Le soufflet était actionné à la main, puis fut électrifié. En cas de panne, quelqu'un se chargeait alors de « pomper » au risque de laisser retomber le soufflet au plein milieu d'un chant !

En 1974-1975, l'orgue se trouvait à la tribune, la solidité de la balustrade était douteuse, l'espace étroit pour les choristes et propice à la dissipation.

^{(Photo prise en 1965 par Thérèse Mesnier, organiste)}

Une restauration s'imposait, mais un tel orgue ne s'installe et ne se déplace pas comme n'importe quel autre meuble. Sous l'impulsion de l'abbé Bourdier, le travail fut confié au facteur A. Kern. L'instrument fut démonté, les tuyaux rangés dans des caisses et transporté à Strasbourg. La commune supprima la tribune, ce qui mit en valeur l'architecture du fond de l'église.

Après plusieurs mois, l'orgue fut réinstallé à sa place actuelle dans le transept nord de l'église et inauguré le 11 octobre 1975 sous la présidence de Mgr Lallier. Les paroissiens de Franois et Serre-les-Sapins ont fait face au coût élevé des travaux grâce au bénéfice de plusieurs kermesses.

L'orgue à tuyaux est très sensible aux variations de température et à l'hygrométrie. Il nécessite d'être entretenu. Un accord partiel a été effectué en 2016 par M. Cl. Jaccard. L'orgue, cela fait « religieux », mais pas seulement : l'église de Franois a été choisie quelques fois pour des concerts pendant le festival de Musique de Besançon, ou actuellement dans le cadre de « Orgue en ville », en raison de la qualité de cet instrument.

Grâce à sa transmission mécanique, dite suspendue, permettant un toucher très précis, ses neuf cents tuyaux, douze jeux aux claviers manuels et trois au pédalier, il est adapté à la plus grande partie de la littérature d'orgue.

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Quelle chance nous avons de posséder un si bel instrument dans un village ! Merci à ceux qui nous l'ont légué et à ceux qui, par la suite, ont su en prendre soin.

Thérèse Mesnier et Florence Skana
^{(Source : Reflets du Val de l'Ognon, n° 147, mars 2021)}

L'orgue, comment ça marche ?