Mai 1871, la Commune : persécutions religieuses en représailles
Le 11 mars 1871, une partie de la population parisienne se révolte contre le tout nouveau gouvernement républicain qui entérine la défaite de la France face à la Prusse. Mélange d’utopie libertaire et de revendications égalitaires, le mouvement de la Commune sombre immédiatement dans l’anarchie et la violence.
Au début du mois d’avril, le gouvernement français, installé à Versailles, entame la reconquête de la capitale insurgée. Les fédérés de la Commune décident alors de prendre des otages pour s’assurer un moyen de pression : « Toutes les personnes prévenues de complicité avec le gouvernement de Versailles (…) seront les otages du peuple de Paris. » Il est stipulé plus loin qu’à chaque exécution d’un prisonnier fédéré, la Commune, en représailles, fusillera trois otages tirés au sort. Tout de suite après la promulgation de ce décret, la rafle commence.
Il y a 150 ans, la Commune de Paris se soulève, provoque une persécution religieuse sanglante et se sert du clergé comme monnaie d’échange. Mais ces otages ne représentent rien aux yeux du pouvoir versaillais, aussi anticlérical que les Communards… (1/3)
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Vers 20 heures, le 24 mai 1871, les communards décident, pour l’exemple et pour prouver que l’on ne plaisante pas, de fusiller immédiatement six otages et pas n’importe lesquels. Parmi eux, Mgr Darboy, archevêque de Paris, qui se savait promis au martyre. (2/3)
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Après l’exécution de Mgr Darboy et de ses cinq compagnons, la Commune de Paris est emportée par sa folie meurtrière. Ce seront les tueries des 25 et 26 mai avenue d’Italie et rue Haxo, où meurent dans la confusion mais dignement seize autres prêtres et religieux, avec une quarantaine d’otages. (3/3)
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