Edito >13/09/2020 : «Par-don ?»
Par-Don ?
« Souviens-toi de l’Alliance du Très haut et passe par-dessus l’offense » dit le dernier verset du livre de Ben Sirac le Sage dans la liturgie du jour.
Nous avons là sans doute une belle définition du Pardon, qui dit bien la réalité : nous ne pouvons pas effacer une offense…les coups d’éponge n’existent pas, mais nous pouvons « passer par-dessus », comme le dit Ben Sirac.
Après une blessure physique, on garde une cicatrice ; pour une blessure morale, c’est la même chose : rien ne pourra faire qu’elle n’ait pas eu lieu. Rien ne pourra effacer la calomnie, le geste de mépris, les gestes de violence.
Le pardon consiste, non pas à ignorer le passé, mais à passer par-dessus, à reproposer son amitié, sa confiance ; à accepter qu’il y ait encore un avenir possible. Le mot « par-don » veut bien exprimer cela ; en deux mots il nous dit de passer par-dessus le don, par-delà l’offense.
Et dans l’évangile, Pierre, dans un excès de générosité n’hésite pas à voir large « Dois-je pardonner jusqu’à 7 fois ? » et Jésus de lui répondre « Jusqu’à 70 fois 7 fois ». Cette invitation qui bouleverse nos pratiques, nos habitudes, nos logiques humaines, nous demande à nous décentrer et à reconnaître que pour l’homme seul, cela n’est pas possible mais pas pour Dieu. Aucun homme fut-il mort, n’est définitivement perdu. Tel est la passion de Dieu pour l’homme. Il nous demande de marcher, de marcher encore, jusqu’à lui ressembler, lui qui ne sait qu’aimer et pardonner.
Devant cette démesure de l’amour et du pardon n’avons-nous pas à nous interroger « Quel premier pas le Seigneur m’invite-t-il à faire ? En famille, entre frères et sœurs, entre parents et enfants, dans le quartier, dans la vie professionnelle, quel premier pas pour ne faire qu’un avec Jésus ? »
Père Pascal