Edito >14/06/2020 : «Sentir la faim»

EDITO

Aujourd’hui, tant de pays encore sont soumis à la faim. Même dans nos sociétés dites évoluées, des hommes, des femmes, des enfants ne mangent pas à leur faim. Contre ces situations les pouvoirs publics, des associations se mobilisent pour tenter de lutter contre ce fléau.

Dans la lecture du Deutéronome Dieu ose dire à son peuple, par l’intermédiaire de Moïse, que la longue traversée du désert avait aussi pour but de faire éprouver la faim à son peuple. Durant cette longue période de confinement nous avons été éprouvés par la faim de l’Eucharistie. Éprouver la faim ! Je ne sais pas si cela vous est arrivé. C’est une expérience dure. C’est une expérience que bien des chrétiens n’ont plus guère l’occasion de connaître car le jeûne est devenu rare. C’était jadis le sens du jeûne qui précédait la communion. Pour communier, il fallait être à jeun. Il fallait avoir faim.

Le jour où, pour la première fois, il a célébré la fraction du pain, le Jeudi Saint, Jésus a dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous ».

Lorsque nous partageons le corps et le sang du Christ c’est d’abord à son désir à lui que nous répondons. Car ce qu’il a dit ce soir-là a ses disciples, il nous le dit encore aujourd’hui. Nous approcher de l’autel, au moment de la communion, pour recevoir le pain consacré, c’est combler ce désir de Jésus qui veut toujours partager cette Pâques avec nous. Comme il le dit dans l’Apocalypse, Jésus se tient à notre porte et il frappe. Il attend que nous lui ouvrions la porte pour partager le repas avec nous.

Pascal HUGUENIN, Diacre