Edito >19/07/2020 : «La Force du Bon Grain"
La Force du Bon Grain
La parabole du bon grain et de l’ivraie se présente comme un drame : du bon grain a été semé et voici que l’ivraie pousse aussi. C’est aussi le drame de nos communautés, de nos familles, de nos associations. Nous vivions dans l’harmonie et voici que s’infiltre la zizanie, nous ne savons trop pour quelle raison (le mot grec « ivraie » se dit en grec « zizanie », d’où l’expression « semer la zizanie »). Tout était calme ; on se réveille un matin et c’est la dissension plus ou moins larvée, qui compromet le bel équilibre.
D’où cela vient-il ? La réponse donnée dans la parabole est simple : « C’est un ennemi qui a fait cela ». Elle est plus claire encore dans l’explication qui suit : « L’ennemi, c’est le diable ». Le mal est toujours là lorsque le bien se développe et il s’infiltre pour corrompre les plus belles choses. L’expérience est parfois désespérante. Nous voulons le bien et c’est le mal qu’il faut surmonter.
Que faire ? Arracher l’ivraie, c’est-à-dire retirer les fauteurs de trouble ? Jésus propose une manière d’agir plus souple, qui est en réalité plus forte. « Le bon grain et l’ivraie, laissez-les pousser ensemble ». La patience est une vertu qui suppose souvent plus de courage que la force des violents.
Et puis, nous le croyons : il y a suffisamment de force dans le bon grain pour qu’il se développe en présence de l’ivraie. La force du baptême ne s’épuise pas lorsque surgissent les obstacles : c’est qu’avant d’être notre force, elle est force de Dieu.
Père Jean-François BAUDOZ