Jubilé des 100 ans de la canonisation du Curé d'Ars
Cette année exceptionnelle se clôturera le 1er novembre 2025. Elle s'inscrit également dans le Jubilé universel voulu par le Pape François.
Les deux jubilés « se complètent admirablement puisqu'avancer sur le chemin du ciel, c'est être pèlerin d'espérance » explique le sanctuaire, qui accueille chaque année près de 350 000 visiteurs.
Une année de festivités en l'honneur de l'humble curé
La messe d’ouverture sera célébrée en l’église Notre-Dame de Miséricorde à Ars, et sera présidée par Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne, assisté de Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars et du P. Rémi Griveaux, curé-recteur de la paroisse. Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris, sera présent ces 2 et 3 novembre pour continuer à célébrer l’ouverture du Jubilé.
Des festivités en l’honneur du saint prêtre seront organisées tout au long de l’année jubilaire. Prêtres, religieux ou laïcs de tous âges seront invités à participer à des célébrations, des pèlerinages, des retraites ou processions, ainsi qu’à des spectacles ou des concerts. Quelques événements majeurs marqueront l’année, tels que la célébration de l’arrivée du saint curé le 9 février 2025, la journée anniversaire du centenaire de sa canonisation le 31 mai 2025, et sa fête le 4 août 2025. À noter, une grande retraite sacerdotale nationale sera prêchée du 12 au 18 octobre 2025 par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Confesseur exceptionnel, le curé d’Ars a consacré l’essentiel de son ministère à guider les cœurs des pénitents sur le chemin de la conversion.
Pour peu que l’on connaisse l’histoire des saints, on sait que le curé d’Ars a été un confesseur exceptionnel : exceptionnel par le nombre des heures passées à célébrer ce sacrement ; exceptionnel par l’acuité de son regard qui allait jusqu’à percer le secret des consciences ; exceptionnel par le rayonnement de sa sainteté vers laquelle affluaient les foules en attente.
Pas moins de cinq confessionnaux en service, chaque jour, dans cette minuscule église de village. Dès deux heures du matin, les files de pénitents se pressaient… jusqu’au soir. Pendant près de trente ans, ce fut l’essentiel du ministère de ce curé.
Au-delà de « l’exploit » physique et moral, la pastorale de Jean-Marie Vianney dit quelque chose de profond sur la nature du prêtre. Le prêtre fait passer les hommes en Dieu. Non seulement, il « montre le chemin du ciel » comme le disait le jeune prêtre nouvellement nommé à Ars au petit berger qui lui indiquait le village perdu dans le brouillard , mais il apporte les moyens de tenir la route et de poursuivre dans la bonne direction. Le prêtre, d’une certaine façon, travaille au service d’une « agence de voyage » ! Bernanos écrivait que l’on « peut parfaitement imaginer l’Église ainsi qu’une vaste entreprise de transport, de transport au paradis, pourquoi pas ? Eh bien, je le demande, que deviendrions-nous sans les saints qui organisent le trafic ? » (Les prédestinés).
Jean-Marie Vianney a su très tôt, avec une évidence jamais remise en cause, que le champ de bataille où se livrent les combats les plus décisifs, c’est le cœur humain. Vatican II rappelait opportunément, dans Gaudium et Spes, que « les déséquilibres qui travaillent le monde sont liés à un déséquilibre plus fondamental qui prend racine dans le cœur de l’homme ». C’est là, dans l’intériorité du cœur humain, que doit agir la grâce du sacrement. Par lui, la conscience est mise sur le chemin de la conversion.
Aujourd’hui, plus que de la « confession », on parle du « sacrement de la miséricorde », sans doute sous l’influence du message de sœur Faustine. Cette religieuse est morte en 1938, c’est-à-dire au carrefour des deux idéologies totalitaires du XXe siècle. La violence se déchaînait alors à un degré inouï. Si Dieu a providentiellement permis que ce message, si ancré dans l’Évangile, soit rappelé à ce moment précis de l’histoire, c’est sans doute pour indiquer que la miséricorde est le seul rempart opposable au mystère du mal. Elle donne un coup d’arrêt à sa propagation. Le sacrement dépose cette grâce dans le cœur qui demande pardon.
Jean-Marie Vianney avait saisi que l’expérience faite, par le pénitent, de la miséricorde de Dieu le mettait en profondeur sur le chemin de la conversion. Avec la conversion du cœur, c’est le monde qui commence à changer !
À Ars, c’est tout le village qui a changé !
Mgr Guy Bagnard
Évêque émérite de Belley-Ars
Source : Église catholique en France/CEF
Curé d'Ars, un modèle ?
Monseigneur Roland, évêque du diocèse de Belley-Ars, nous dit pourquoi le Curé d'Ars, Saint Jean Marie Vianney, a été donné comme modèle à tous les prêtres du monde...
Un rayonnement de son vivant
Saint Jean-Marie Vianney a passé une quarantaine d’année dans sa paroisse rurale d’Ars. Lui qui désirait « gagner beaucoup d’âmes au Bon Dieu » a déjà été exaucé de son vivant. Vers 1830, sa renommée de sainteté et ses nombreux miracles ont généré un afflux massif de visiteurs. Pendant les dernières années de sa vie, jusqu’à 80 000 personnes venaient chaque année pour se confesser à lui : il pouvait passer jusqu’à 17 heures par jour au confessionnal. Depuis sa mort le 4 août 1859, à l’âge de 73 ans, le rayonnement du prêtre a dépassé les frontières. En 1905, saint Pie X l’a béatifié en le donnant comme modèle à tous les prêtres de France. Quelques années après, le pape Pie XI a approuvé deux miracles liés à son intercession – le pain et le blé – et l’a canonisé le 31 mai 1925. Dans son homélie de canonisation, Pie XI a décrit « la frêle silhouette de Jean-Marie Vianney : cette tête aux longs cheveux blancs qui lui font comme une éclatante couronne ; ce mince visage creusé par les jeûnes, mais sur lequel se reflétaient si bien l’innocence et la sainteté d’un cœur très humble et très doux, ce visage dont le seul aspect suffisait à ramener les foules à de salutaires pensées ». En 1929, ce même pape le proclamait « Patron céleste de tous les curés de l’univers ».
Source : Jubilé des 100 ans de la canonisation du Curé d’Ars | ZENIT - Français