♦ Paroisse Ste-Anne - Restauration d'un calvaire : une expérience catéchétique vivifiante ! — Doyenné 09 / Les plateaux de Vesoul

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♦ Paroisse Ste-Anne - Restauration d'un calvaire : une expérience catéchétique vivifiante !

Samedi 8 juin, nous avons invité les enfants de la catéchèse à une séance en plein-air, pour participer à la restauration d'un calvaire à Recologne-lès-Rioz. Une mise en pratique concrète de la foi, qui donne à ces jeunes l’occasion de s’inscrire dans la longue chaîne de sa transmission.

« On évalue le nombre de calvaires entre six et huit par commune... mais en réalité, on n’en sait rien, il y en a probablement davantage. On peut tomber sur un calvaire complètement par hasard, en défrichant un bois ou en faisant des travaux ! » avoue humblement Hervé, pilier de l’antenne haut-saônoise de l’association ‘’SOS Calvaires’’ (lire encadré). Ce paroissien, jeune retraité rencontré lors du pèlerinage des pères l’an dernier, n’a pas hésité une seconde à initier les enfants de la catéchèse à son ‘’hobby’’ de restaurateur de calvaires. Seul obstacle cette année, une météo pluvieuse qui a contrarié la plupart des occasions ! Mais le 8 juin, à la faveur d’une éclaircie, nous avons enfin pu concrétiser ce projet, en donnant rendez-vous aux enfants et aux parents bénévoles près de l’église de Recologne-lès-Rioz. « La restauration d’un calvaire nécessite l’accord préalable de son propriétaire. Quand il est situé sur le domaine public, nous nous adressons à la mairie, qui ne fait généralement pas de difficultés. », précise Hervé.

Témoignages de foi et héritage chrétien

« Le plus difficile, c’est de faire partir les lichens : il faut bien insister ! », détaille le spécialiste, fort de l’expérience de plusieurs dizaines de calvaires restaurés, en confiant des brosses métalliques aux enfants. Après avoir demandé au maire l’autorisation de remettre en état le monument, il a procédé à un débroussaillage en bonne et due forme et épandu un produit anti-mousse quelques jours avant la séance de restauration. « La forme et le matériau de la croix nous renseignent sur sa datation : celle-ci, de type roman et en pierre est probablement du XVIIème siècle ou antérieure. », explique-t-il. Patrimoine discret, parfois oblitéré par la végétation et les ravages du temps, les calvaires, croix de missions et oratoires balisent une antique géographie chrétienne du territoire. Participer à leur entretien et leur remise en valeur permet de s’inscrire dans la continuité de la transmission de ce patrimoine.
Effort, participation à une œuvre collective, remise en valeur de ce qui était caché... des gestes simples mais significatifs qui témoignent en actes et en vérité de notre engagement de foi. Les passants croisés ce jour-là ne s’y trompent pas, et tous manifestent par un signe de la main ou une parole d’encouragement leur approbation. Cette séance ‘’hors des murs’’ est aussi l’occasion d’apporter quelques précisions étymologiques sur l’origine du mot calvaire. Le terme, qui a pris aujourd’hui le sens courant d’épreuve douloureuse, provient de l’araméen gulgūltá : une éminence en forme de crâne (vraisemblablement un crâne chauve), transcrite calvaria en latin chrétien. C’est originellement le nom du lieu où Jésus a été crucifié, selon les Évangiles de St Marc, St Matthieu et St Jean. Après une heure et demie d’efforts, le calvaire apparaît sous un autre jour : il accroche la lumière et resplendit au loin.

Histoire biblique et actes de foi

Pourquoi nos ancêtres ont-ils ressenti le besoin de dresser des calvaires ? Les croix des carrefours jouaient un double rôle de guide et de protection. Elles jalonnaient une géographie chrétienne dans laquelle les distances se disaient en durées de trajets. Elles offraient des repères visuels et tangibles, des occasions bienvenues de pauses et de prières. Les calvaires pouvaient aussi exprimer une reconnaissance, une action de grâce, un souvenir ou un vœu. « Il n’est pas rare de trouver des calvaires érigés sur un endroit où la foudre est tombée, par le voyageur rescapé. » D’autres servent de bornes, de limites de villages...
Et aujourd’hui ? Enfermés dans nos ‘’bulles’’ automobiles, les yeux rivés sur nos écrans GPS et smartphones, prenons-nous encore le temps d’admirer la beauté de la création ? De rendre grâce pour les merveilles que nous avons sous les yeux ? Repérer les calvaires, les oratoires et les croix que nous croisons habituellement sans les voir peut nous donner l’occasion salutaire d’ouvrir nos cœurs à la présence de Dieu, et de prier... et même, de rejoindre, au moins par la prière, l’association SOS Calvaire ou la catéchèse !

Alexandre Coronel

Retrouvez quelques photos en cliquant ICI

Patrimoine


SOS Calvaires est une association d’intérêt général qui vise à inventorier, sauvegarder et valoriser les calvaires de France.
Des bénévoles œuvrent pour restaurer le petit patrimoine chrétien français, et plus spécifiquement les calvaires. Les « bâtisseurs » se regroupent en antennes départementales autour d’un chef d’antenne et de ses adjoints (responsable technique et communication), et font leur affaire de la restauration des calvaires de leur département, à raison d’une action minimum par mois. Une action va du simple débroussaillage à la restauration complète du calvaire en changeant la croix, quel que soit le matériau utilisé pour fabriquer la croix, bois, pierre, fer forgé. L’application de SOS Calvaire recense grâce à des randonneurs les calvaires des routes de France : plus de 12 000 calvaires ont ainsi déjà été inventoriés. Puis des campagnes de restauration sont menées, grâce à des levées de fonds privés.
Contact : soscalvaires70@gmail.com
 

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S.O.S. CALVAIRES - ANTENNE 70

S.O.S. Calvaires en Haute-Saône est parmi de nombreuses autres antennes départementales, rattachées à S.O.S. Calvaires, une association catholique loi 1901.