10 décembre - Journée des droits de l'homme
En 2022,
la Journée internationale des droits de l'Homme célèbre le 74e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme,
adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948.
Il est incontestable que nous devons reconquérir l'universalité des droits de l'homme, leur caractère indivisible,
et retrouver un nouvel élan capable de motiver les jeunes du monde entier.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme
« Quand il s'agit des droits de l'homme, nous avons besoin que tout le monde soit de la partie », 17 octobre 2022
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La Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme, un document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. Cette déclaration est la première reconnaissance universelle du fait que les libertés et les droits fondamentaux sont inhérents à tout être humain, qu’ils sont inaliénables et s’appliquent également à tous, que nous sommes tous nés libres et égaux en dignité et en droits. Ce document fondateur - traduit dans plus de 500 langues différentes - continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l'exercice universel des droits de l'homme.
Thème 2022 : Dignité, liberté et justice pour tous
Rejoignez-nous pour une campagne d'un an visant à promouvoir et à célébrer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme sera célébré le 10 décembre 2023. En préparation de cet événement phare sera lancée le 10 décembre 2022 une campagne d’une durée d’un an pour mettre à l’honneur la Déclaration en mettant l’accent sur son héritage, sa pertinence et le militantisme qu’elle inspire.
Durant les décennies qui ont suivi l’adoption de la Déclaration en 1948, les droits de l’homme ont été davantage reconnus et garantis dans le monde entier. Elle a depuis servi de base à un système de protection des droits de l’homme en expansion, qui se concentre aujourd’hui également sur les groupes vulnérables, comme les personnes handicapées, les peuples autochtones et les migrants.
Cependant, la promesse de dignité et d'égalité des droits que porte la DUDH a fait l'objet de nombreuses attaques ces dernières années. Alors que le monde est confronté à de nouveaux défis - pandémies, conflits, inégalités croissantes, faillite morale du système financier mondial, racisme, changements climatiques - les valeurs et les droits inscrits dans la DUDH fournissent des repères pour que nos actions collectives ne laissent personne de côté.
Cette campagne, organisée sur une année, vise à faire évoluer la compréhension et l'action de la communauté vers une meilleure connaissance de l'universalité de la Déclaration et du militantisme qui lui est associé.
Cliquer ici pour en savoir plus sur la journée des droits de l'homme
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DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME
La Déclaration universelle des droits de l’homme consacre les droits de tous les êtres humains.
Du droit à l’éducation à l’égalité de rémunération, la Déclaration universelle des droits de l’homme a défini pour la première fois les droits indivisibles et inaliénables de toute l’humanité.
La Déclaration universelle des droits de l’homme, qui constitue « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations », sert de modèle mondial pour les lois et les politiques internationales, nationales et locales, et de fondation pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît explicitement qu’il se fonde sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et qu’il doit être mis en œuvre de manière à réaliser les droits de l’homme.
La Déclaration universelle des droits de l’homme a inspiré de nombreux combats pour renforcer la protection des droits de l’homme et a contribué à leur reconnaissance.
Au cours des (presque) 75 années écoulées depuis la proclamation de la Déclaration, les droits de l’homme ont progressé. Cependant, la réalisation de ces progrès ne signifie pas que la lutte pour les droits et l’égalité peut se terminer.
Chaque fois que les valeurs de l’humanité sont abandonnées, où que cela se produise, nous courons tous un plus grand risque. Les solutions aux plus graves crises actuelles sont ancrées dans les droits de l’homme.
Les violations des droits se font sentir au-delà des frontières et se répercutent de génération en génération. Nous pouvons et devons y faire face collectivement.
Nous devons défendre nos droits et ceux des autres.
La Déclaration universelle des droits de l’homme appelle chaque personne à défendre les droits de l’homme. Nous avons tous un rôle à jouer
Nous avons besoin d’une économie qui investit dans les droits de l’homme et fonctionne pour tout le monde.
Nous devons renouveler le contrat social entre les gouvernements et leur peuple et au sein des sociétés, afin de rétablir un climat de confiance et d’adopter une vision commune et globale des droits de l’homme en faveur d’un développement juste et durable.
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme - Edition illustréePour en savoir plus encore ...
L'Eglise catholique a d'abord refusé farouchement les droits de l'homme, puis elle s'en est réapproprié la tradition, jusqu'à les justifier. L'enseignement social de l'Eglise est désormais un support pour la cause des droits de l'homme dans le monde.
DOCTRINE SOCIALE DE L'ÉGLISE - DROITS DE L'HOMME
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L'ÉGLISE SOUTIENT LES DROITS DE L'HOMME ET LEUR MISE EN OEUVRE
(Source : Église catholique en France)
C’est en 1963 avec l’encyclique Pacem in terris puis avec le concile Vatican II et particulièrement la Déclaration sur la liberté religieuse de 1965 que l’Eglise catholique ouvre la porte aux droits de l’Homme. Jusque-là, elle plaidait pour les droits de Dieu face auquel l’homme n’a que des devoirs.
L’encyclique s’engage d’entrée sur un chapitre relatif aux droits, droit à l’existence et à un revenu décent, droits relatifs aux valeurs morales et culturelles, droit d’honorer Dieu selon la juste exigence de la droite conscience, droit à la liberté dans le choix d’un état de vie, droits relatifs au monde économique, droits de réunion et d’association, droits d’émigration et d’immigration, droits d’ordre civique.
Le fondement est mis en avant par Jean XXIII avant cette liste : « Le fondement de toute société bien ordonnée et féconde, c’est le principe que tout être humain est une personne, c’est-à-dire une nature douée d’intelligence et de volonté libre. Par là même iI est sujet de droits et de devoirs, découlant les uns et les autres, ensemble et immédiatement, de sa nature : aussi sont-ils universels, inviolables, inaliénables. » (Pacem in terris, Chapitre I, 9).
Il est important de noter à notre époque l’affirmation immédiate du caractère universel des droits de l’Homme.
En juin 1980, à l’UNESCO, Jean-Paul II déclarait : «Le respect des droits inaliénables de la personne humaine est à la base de tout. Toute menace contre les droits de l’homme, que ce soit dans le cadre de ses biens spirituels ou dans celui de ses biens matériels, fait violence à cette dimension fondamentale ».
Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (2004) insiste sur la valeur et la spécification des droits de l’homme (Chapitre IV, 152-155).
Jean XXIII en 1963 commence par : « Tout être humain a droit à la vie, à l’intégrité physique et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence décente, notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement, l’habitation, le repos, les soins médicaux, les services sociaux. Par conséquent, l’homme a droit à la sécurité en cas de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse, de chômage et chaque fois qu’il est privé de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »
Dans Centesimus annus (1991), Jean-Paul II vise les pays sortants du communisme et les pays capitalistes et propose une liste des droits : « le droit à la vie dont fait partie intégrante le droit de grandir dans le sein de sa mère après la conception ; puis le droit de vivre dans une famille unie et dans un climat moral favorable au développement de sa personnalité ; le droit d’épanouir son intelligence et sa liberté par la recherche et la connaissance de la vérité ; le droit de participer au travail de mise en valeur des biens de la terre et d’en tirer sa subsistance et celle de ses proches ; le droit de fonder librement une famille, d’accueillir et d’élever des enfants, en exerçant de manière responsable sa sexualité. En un sens, la source et la synthèse de ces droits, c’est la liberté religieuse, entendue comme le droit de vivre dans la vérité de sa foi et conformément à la dignité transcendante de sa personne.
Même dans les pays qui connaissent des formes de gouvernement démocratique, ces droits ne sont pas toujours entièrement respectés. Et l’on ne pense pas seulement au scandale de l’avortement, mais aussi aux divers aspects d’une crise des systèmes démocratiques qui semblent avoir parfois altéré la capacité de prendre des décisions en fonction du bien commun. » (Chapitre V, 47)
L’Eglise étend les droits de l’Homme aux nations. La nation possède un droit fondamental à l’existence. L’ordre international requiert un équilibre entre particularité et universalité que toutes les nations sont appelées à réaliser ; leur premier devoir est de vivre une attitude de paix, de respect et de solidarité avec les autres nations (Compendium, Chapitre IV,157)
Dans Caritas in veritate (2009), Benoît XVI poursuit les chemins ouverts par Pacem in terris : « Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon prédécesseur Jean XXIII. Une telle Autorité devra être réglée par le droit, se conformer de manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité, être ordonnée à la réalisation du bien commun, s’engager pour la promotion d’un authentique développement humain intégral qui s’inspire des valeurs de l’amour et de la vérité. Cette Autorité devra en outre être reconnue par tous, jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité, le respect de la justice et des droits. Elle devra évidemment posséder la faculté de faire respecter ses décisions par les différentes parties, ainsi que les mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux. En l’absence de ces conditions, le droit international, malgré les grands progrès accomplis dans divers domaines, risquerait en fait d’être conditionné par les équilibres de pouvoir entre les plus puissants. Le développement intégral des peuples et la collaboration internationale exigent que soit institué un degré supérieur d’organisation à l’échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation et que soit finalement mis en place un ordre social conforme à l’ordre moral et au lien entre les sphères morale et sociale, entre le politique et la sphère économique et civile que prévoyait déjà le Statut des Nations Unies. » (67)
Denis Viénot / Justice et Paix – France