Dimanche 15 septembre — Paroisse de Gray

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Dimanche 15 septembre

« Pour vous, qui suis-je ? » Cette question, Jésus ne l’adresse pas seulement à ses disciples. Il la pose aussi à chacun et chacune d’entre nous. Qui est Jésus pour nous ? Seulement un maître excellent, un sage hors pair, le meilleur guérisseur de l’histoire ? N’est-il pas d’abord le Fils de Dieu fait homme ? Venu nous rejoindre dans nos vies de joies et d’épreuves, il a partagé notre souffrance, notre mort, et il nous promet sa vie. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 2024 - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
Quête pour les frais d'hébergement des prêtres en retraite
(Messe à 10h30 à Champlitte et à Pesmes

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

La liturgie de ce dimanche nous interroge : mettons-nous notre foi en pratique et comment ? La première lecture nous présente le Messie comme le Serviteur souffrant. L’évangile insiste sur le passage par la Passion et la Croix. Renoncer à soi-même, à sa volonté et à ses vues pour se mettre à l’écoute de Dieu est essentiel pour découvrir la vraie vie.

 

LECTURE DU PROPHÈTE ISAÏE (50, 5-9a)
« J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient »
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi? Comparaissons ensemble! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice? Qu’il s’avance vers moi! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense; qui donc me condamnera ? 

Le prophète s’est laissé instruire et guider par la parole du Seigneur. Sa mission lui a pourtant valu de mauvais traitements et de multiples « outrages ». Face à tant d’épreuves, le prophète réaffirme sa confiance totale en Dieu. Il sait que son Dieu demeure « proche », qu’il ne l’abandonnera jamais et qu’il prendra « sa défense ». Les trois questions en finale de cet extrait induisent une réponse qui fait état de la confiance absolue du prophète en son Dieu. La phrase finale – « mon Dieu prend ma défense ; qui donc me condamnera ? » – anticipe celle de l’apôtre Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31).
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PSAUME 114 
Refrain : Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
J’aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière;
il incline vers moi son oreille : toute ma vie, je l’invoquerai.
J’étais pris dans les filets de la mort, retenu dans les liens de l’abîme, j’éprouvais la tristesse et l’angoisse ;
j’ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, je t’en prie, délivre-moi! » 
Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse. Le Seigneur défend les petits : j’étais faible, il m’a sauvé. 
Il a sauvé mon âme de la mort, gardé mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas.
Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants. 

Dans la tradition juive, ce psaume est récité à la fin du repas pascal avec d’autres psaumes axés sur la louange et l’action de grâce. Dans la première strophe, le psalmiste professe son amour pour Dieu. Dans la seconde, il invoque « le nom du Seigneur » pour qu’il le délivre de la mort. La troisième strophe est une profession de foi qu’on trouve souvent dans la Bible : « Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse. […] j’étais faible, il m’a sauvé. » Reconnaissant envers ce Dieu qui l’a « sauvé […] de la mort », le psalmiste conclut sa prière par une résolution ferme : « Je marcherai en présence du Seigneur. »
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LECTURE DE LA LETTRE DE SAINT JACQUES (2, 14-18)
« La foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte »
Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. »

Jacques prend position sur une question qui semble avoir été l’objet de vifs débats dans l’Église primitive : celle du rapport entre la foi et les œuvres. Paul avait déjà affirmé avec force que l’on est justifié « au nom de la foi » et non « des œuvres » (cf. Rm 3, 27-28). Cependant, on pourrait trouver de nombreux passages chez Paul qui mettent en valeur les œuvres ou les fruits de l’Esprit. Jacques a toutefois raison : l’exemple qu’il donne est tout à fait pertinent. À quoi bon la foi, si on ignore la charité envers le prochain ? Et, là-dessus Paul est d’accord : « J’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien » (1 Co 13, 2).

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ÉVANGILE DE JESUS CHRIST SELON SAINT MARC (8, 27-35)
« Tu es le Christ… Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup »
En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suisje ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie pour d’autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera."

La confession de foi prononcée par Pierre à Césarée-de-Philippe marque un sommet dans la première moitié de l’Évangile de Marc. Mais c’est aussi un commencement : « Il [Jésus] commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup. » Quel choc pour les disciples ! « Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. » Pierre et les disciples sont bien prêts à reconnaître Jésus comme Messie. Mais un Messie souffrant ? Cela leur paraît complètement impensable. Il faudra une conversion radicale des disciples. Car ce n’est pas seulement Jésus qui va souffrir : quiconque veut être son disciple devra, lui aussi, « renoncer à lui-même »
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

LA FOI, UNE RELATION VIVANTE 

Les disciples sont encore sous le choc. Ils ont vu quatre mille personnes manger avec sept pains et les restes de ce repas emplir sept corbeilles. Les disciples ne comprennent pas et Jésus, visiblement agacé, leur fait des reproches : « Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ? » (Mc 8, 17). L’ambiance est tendue. Le récit que nous écoutons ce dimanche se situe après cet épisode. La marche apaise les tensions et, chemin faisant, la véritable interrogation fait surface : « Qui suis-je ? » La foi ne peut pas se résumer à une simple opinion, aussi éclairée et documentée soit-elle. Elle n’est pas non plus seulement un ensemble de valeurs qui orientent les choix et les engagements. La foi est plus qu’une conviction, une certitude, un principe. La foi est l’adhésion au Christ. Elle se fonde dans une rencontre personnelle avec lui. La foi est une relation vivante, libre et originale entre le Christ et le croyant. C’est pourquoi cette réponse de Pierre change à jamais le lien entretenu jusque-là entre les disciples et leur Maître. Reconnaître en Jésus l’envoyé du Père, c’est entrer dans l’espérance de la vie éternelle, c’est naître à la vie de disciple. Avec Pierre, nous apprenons que la place du disciple est derrière son Maître, jamais devant. Cela interroge notre capacité à donner au Christ la première place, à apprendre l’humilité et à veiller dans le service.