16 juin - 11ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Paroisse de Gray Paroisse de Gray

16 juin - 11ème dimanche du temps ordinaire

Qu’il est bon de chanter le Seigneur ! Toute la Création dit la toute-puissance de son amour, demeurons donc dans la confiance. Le Royaume croît au milieu de nous. Revêtons l’humilité du semeur, accueillons dans nos vies l’espérance de la moisson, efforçons-nous de vivre la joie féconde de l’Évangile. Ainsi, l’amour portera du fruit

DIMANCHE 16 JUIN - 10h00 - 11ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
10h30 - Messe à Autrey-lès-Gray et à Valay : Communion et profession de foi)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

Le prophète Ézékiel utilise l’image du cèdre pour symboliser le Messie : tous pourront trouver refuge en lui. Le psaume prolonge cette image que Jésus lui-même va développer dans l’évangile : Dieu sème en nous sa parole comme la plus petite des graines et va lui-même nous aider à la faire fructifier pour que nous puissions vivre et annoncer le Royaume. Saint Paul nous rappelle que Dieu trouve sa joie dans la manière dont nous répondons à son amour. Si nous lui faisons confiance, son royaume grandira au cœur de notre monde.

 

PREMIÈRE LECTURE | Ézékiel 17, 22-24
«  Je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. »

Le rameau de cèdre planté au sommet de la montagne est l’image du Messie qui étendra son règne sur toute la Création. Tous pourront s’abriter en lui. Les autres arbres, c’est-à-dire les puissants de la terre, ne l’emporteront pas sur lui. Mais tous les petits – les arbres renversés – seront relevés par le Seigneur. 

Ézékiel affectionne particulièrement les images, les métaphores et les allégories. On se croirait ici au pays des fables de La Fontaine ! Ce serait « la fable du grand cèdre et de la tige toute jeune ». De quoi ou de qui Ézékiel parle-t-il ? L’interprétation n’est pas évidente, mais le contexte est clairement celui de la tragédie sanglante de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor et de l’exil de ses élites et d’une partie de sa population à Babylone. Autre certitude : Dieu prend soin de la jeune tige et lui promet un avenir magnifique. Cette jeune tige n’est autre que le peuple d’Israël, présentement ravagé et décimé : loin d’abandonner son peuple, Dieu entend le faire revivre et prospérer.

Lecture du livre du prophète Ézékiel (17, 22-24)
« Je relève l’arbre renversé »
Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. » – Parole du Seigneur. 
_______________________

PSAUME | 91
«  Le juste grandira comme un palmier. »

Le psaume prolonge les images de la nature évoquées par le prophète Ezékiel. Celui qui écoute le Seigneur et devient juste grâce à lui grandira et portera du fruit tout au long de sa vie. 

Le titre hébreu de ce psaume est « Chant pour le sabbat ». C’est une hymne d’action de grâce en l’honneur du Dieu révélé à Moïse (Yahweh), mais qu’on invoque aussi sous le nom ancien d’une divinité phénicienne : le Très-Haut (Elyôn). Le ton est festif et définit l’ensemble des prières du sabbat, du matin comme du soir. En accord avec la lecture d’Ézékiel, la liturgie a choisi par ailleurs deux strophes qui reprennent l’image d’un arbre et de sa croissance. Cet arbre, c’est le juste, mais on peut aussi penser qu’il s’agit de la communauté qui célèbre le sabbat. Il est « planté dans les parvis du Seigneur » et « il grandira dans la maison de notre Dieu ».

Psaume 91 
Refrain : Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce !
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits. 
Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban; planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.
Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur pour annoncer :
« Le Seigneur est droit! Pas de ruse en Dieu, mon rocher! » 

____________________________________________

DEUXIÈME LECTURE lecture | 2 Corinthiens 5, 6-10
« Notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. »

Plaire au Seigneur, c’est en fait essayer de discerner ce qu’il attend de nous dans le quotidien de nos vies. Le but n’est pas d’accomplir des actes qui nous seraient imposés dans le seul but de faire plaisir à Dieu, mais plutôt de réaliser que notre Dieu n’est pas un être impassible. De la même manière qu’il peut regarder avec tristesse l’homme pécheur, il se réjouit de la vie de celui qui répond à son amour.

Paul exprime souvent dans ses lettres le paradoxe de l’existence chrétienne, principalement la tension entre le présent – ce que nous sommes déjà – et ce que nous sommes appelés à devenir. Son discours n’est pas que théorique : il est lui-même tiraillé entre sa hâte de « demeurer près du Seigneur » et la nécessité d’assumer les limites d’un corps mortel. Il aimerait bien entrer déjà « dans la claire vision », mais il doit d’abord cheminer « dans la foi ». Il choisit donc de garder « confiance » et de vivre selon ce qui plaît « au Seigneur ». C’est ainsi qu’il pourra se présenter sans crainte devant le Christ glorieux, qui rendra manifeste ce que chacun aura fait dans son existence mortelle.

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (5, 6-10)
« Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur »

Frères, nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. Oui, nous avons confiance, et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur. Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. 
_______________

ÉVANGILE | Marc 4, 26-34
« La semence germe et grandit, il ne sait comment. »
Beaucoup attendaient un Messie victorieux et puissant. Jésus rappelle que le royaume de Dieu ne s’impose pas, mais qu’il est fait de la Parole qu’il sème en nous et des actes et des paroles, quelquefois très modestes, que nous pouvons poser à notre tour. Si chacun prend sa part à la construction du Royaume, alors il grandira au cœur de notre monde.

La première parabole rapportée par Marc au début du chapitre 4 est celle du semeur qui sème dans des sols de qualités différentes, produisant à des degrés divers. Voilà qu’il ajoute deux paraboles sur une semence dont la production est assurée quoi qu’il arrive. La leçon de ces deux paraboles est donc différente de celle de la première parabole rapportée par Marc, qui évoquait la réception plus ou moins fructueuse de la Parole chez les différents types d’auditeurs. Dans ces deux nouvelles paraboles, Jésus nous rappelle que le règne de Dieu n’est pas affaire d’efforts et de moyens spectaculaires : sa croissance se fait discrètement, mais sa maturité dépassera toutes les prévisions et les espérances.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (4, 26-34)
« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagèr
es »
En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. » Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier

________________________________________

COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Anne Da, xavière, Prions en Église

LA DISPROPORTION DU DON

La comparaison avec le travail du laboureur peut induire une représentation imaginaire du Royaume, qui se construirait quasiment sans la participation de l’homme, assistant tranquillement à l’émergence de la moisson, se contentant de semer et de récolter ! Jésus semble ignorer les dérèglements de la nature, les bourrasques de la vie qui rendent bien compliqué de croire à une surabondance qui adviendrait pendant notre sommeil. Dès lors, comment entrer dans un étonnement, aiguiser notre regard, entendre la surprise inscrite dans l’ordinaire de la vie ? Le Seigneur parle en paraboles et dévoile ainsi quelque chose du mystère. Cette croissance spectaculaire ne se fait pas sans le soin de tous pour labourer, entretenir, et coopérer de cette manière à ce travail silencieux d’une vie qui se donne dans la plus petite semence qui deviendra l’abri des oiseaux du ciel. Prenant appui sur une réalité visible au quotidien, Jésus nous conduit à la réalité invisible d’un Royaume qui advient. Le plus petit, le plus ordinaire de nos vies, comme la semence qui porte en elle une puissance de vie, devient l’arbre aux oiseaux ! Cette disproportion est bien la signature de Dieu qui ne connaît que la surabondance du don. Laissons-nous rejoindre par le mystère d’une vie qui ne vient pas de nous mais qui ne se donne pas sans nous, en nous disposant intérieurement à entrer plus avant dans la confiance.