2 mars - Mercredi des Cendres - Entrée en Carême
L’origine du mercredi des Cendres remonte à l’Eglise ancienne. Depuis le XIème siècle, l’imposition des cendres est accompagnée de ces paroles : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Marc, 1, 15)
« Recevoir les cendres signifie prendre conscience que le feu de l’Amour de Dieu consume nos péchés. Consumés par la miséricorde de Dieu, ils sont « de peu de poids » (Frère Enzo Bianchi, prieur de la Communauté de Bose (Italie)
Le nombre 40 a une valeur symbolique : il représente le remplacement d’une période par une autre.
40, c’est le Temps dans la Bible pour faire un bon disciple, un disciple selon le cœur de Dieu.
C’est le Temps de façonnage du cœur par Dieu.
40 jours pour le jeûne, la prière, le don. Le mercredi des Cendres, entrée du Carême, nous invite à prendre la route pour 40 jours.
40 jours rythmés par les dimanches, où l’on fête les « petites victoires » vécues au fil du chemin de conversion.
(CCFD-Terre Solidaire)
CÉLÉBRATION DES CENDRES - 10h00 - BASILIQUE NOTRE-DAME
DANS LE SECRET …
Prier, jeûner, faire l’aumône « dans le secret » :
c’est l’invitation du mercredi des Cendres pour le Carême.
Une invitation à l’humilité et à la discrétion, le contraire d’un exploit.
Le Carême nous propose une attitude spirituelle qui se concrétise dans des gestes, des actes, des paroles,
mais vécus « dans le secret ».
Peut-être une résolution de Carême pourrait-elle justement être de ne pas parler de ce que nous proposons de « faire » pour pouvoir mieux le vivre en face de Dieu : prière, offrande, privations diverses, et surtout une charité « qui se donne de la peine » (1 Th 1,3). Vivre cela « dans le secret » sera un magnifique chemin d’intimité renouvelée avec le Christ.
Père Alexis Helg
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ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU (6, 1-6. 16-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
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VIVRE SOUS LE REGARD DE DIEU
Jésus invite chacun à s'interroger sur les motivations qui le conduisent à mettre en oeuvre ces activités hautement valorisées par la Torah que sont l'aumône, le jeûne, la prière. Toutes trois impliquent la relation à autrui, à soi-même et à Dieu.
La 1ère étape consiste à se connecter avec soi pour être attentif aux impulsions qui traversent le coeur : désir de briller à ses propres yeux ou à ceux d'autrui ou désir authentique (même maladroit) de répondre au plus près à l'amour de Dieu ? L'enjeu est bien de se libérer de la mauvaise dépendance à l'égard du regard d'autrui et du sien propre pour vivre comme des "justes", autant dire dans cette vérité qui crée l'espace où Dieu peut être rencontré. Il s'agit donc bien "de veiller sur son coeur" car c'est de lui que jaillissent le sources de la vie, ces sources si facilement ensablées ou polluées par les illusions, la quête éperdue de reconnaissance, les échelles de valeurs qui n'ont rien à voir avec l'Évangile.
LE TEMPS DE LA MÉDITATION
Comment vivre ces paroles de Jésus qui nous invite tous et chacun à répondre de nos actes et cela de manière éminemment personnelle ? Comment être suffisamment sûrs d'être aimés pour ne pas nous asservir à notre besoin de nous justifier, de nous leurrer, de paraître ? Peut-être en nous enfouissant dans notre vulnérabilité, notre misère, et en nous exposant au travail purificateur de l'Esprit. Peut-être, aussi et surtout, en nous enfouissant en Dieu, dans une relation qui irrigue de sens et d'amour notre quotidien et nous fait expérimenter la joie de lui appartenir, y compris dans les revers de l'existence.
Mais ne nous décourageons pas de nous découvrir encore ligotés. La liberté intérieure est un don de Dieu et la préparation du terrain s'inscrit dans un temps plus ou moins long en fonction de ce que nous sommes, de notre capacité à lâcher prise, et à nous laisser visiter. Sachant aussi que, "parmi les justes, aucun n'a recueilli de fruit précoce" (homélie d'un anonyùe du IIme sièccle)
Soeur Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église
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« La beauté sauvera le monde », écrivait Dostoïevski.
A travers leur art, les musiciens, les peintres, les sculpteurs nous réconcilient avec notre beauté intérieure parfois enfouie.
Ils nous font sentir aussi pressentir les rivages insoupçonnés du Ciel.
« Ainsi, lorsque l'Esprit de Dieu venait sur Saül, David prenait la cithare et en jouait. Alors Saül se calmait et se trouvait bien : l'esprit mauvais s'écartait de lui.» (1 Samuel 16,23)
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Source : Eglise catholique en France
Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. En 2022, il est fêté le mercredi 2 mars.
On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.
Un symbole de renaissance
Tous, nous faisons l’expérience du péché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du péché quand nous aurons appris par l’Evangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage.
La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité. La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.
Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». L’évangile de ce jour est un passage de saint Matthieu – chapitre 6, versets 1 à 6 et 16 à 18 – qui incite les fidèles à prier et agir, non pas de manière orgueilleuse et ostentatoire, mais dans le secret de leur cœur :
"Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que te donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais en secret.
Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret.
Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dans le secret."
Sur mon front ou dans mes mains,
la cendre dit la terre, la terre d’où je viens, celle que j’habite pour la changer, la transformer, n même temps transformer mon cœur.
Mes mains,
couvertes de cendres, marquées de mon péché et de choses ratées
devant toi, Seigneur, je les ouvre, pour qu’elles redeviennent capables de construire et pour que tu en ôtes la saleté.
Mes mains,
crispées sur mes possessions et mes idées toutes faites,
devant toi, Seigneur, je les ouvre, pour qu’elles laissent échapper mes trésors.
Mes mains,
prêtes à lacérer et à blesser devant toi, Seigneur, je les ouvre pour qu’elles redeviennent capables de caresser.
Mes mains
fermées comme des poings de haine et de violence
devant toi, Seigneur, je les ouvre : tu y déposes ta tendresse.
Mes mains,
se séparant de leur péché,devant toi, Seigneur, je les ouvre, j’attends ton pardon.
Au creux de mes mains ou sur mon front,
la cendre pour me dire : reviens au terre à terre de tous les jours, sans pour autant oublier le rêve.
La trace de la cendre sur mon front ou dans mes mains, me montre un chemin :
c’est en revenant à Dieu que je peux revenir à moi et me réconcilier avec moi-même.
Père Charles Singer