23 juin - 12ème dimanche du temps ordinaire - "Jésus dit à la mer : Silence, tais-toi !" — Paroisse de Gray

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23 juin - 12ème dimanche du temps ordinaire - "Jésus dit à la mer : Silence, tais-toi !"

Quand survient la tempête, quand les éléments se déchaînent, nous nous sentons perdus et « dans l’angoisse, nous crions vers le Seigneur » (cf. psaume
de ce dimanche). Pourtant, notre appel au secours doit être sincère, nourri par une foi de tous les jours. Et lorsque le Seigneur nous semble indifférent, il nous invite à mieux croire en lui. Il est le Sauveur de tous les hommes.

DIMANCHE 23 JUIN - 10h00 -  MESSE À LA BASILIQUE,
présidée par Mgr. Jean-Luc Bouilleret, suivie par l'inauguration de la salle Notre-Dame
(10h30 - Messe à Champlitte et à Pesmes)

Toutes les lectures de ce dimanche nous invitent à célébrer, jusqu’au cœur de nos tempêtes, la victoire du Christ ressuscité.
Elles interrogent notre foi au milieu des épreuves :
Croyons-nous lorsque Dieu est silencieux ? Croyons-nous qu’il soit toujours présent à son Église ?
Croyons-nous en la puissance du Christ qui, « mort et ressuscité pour nous », fait surgir un monde nouveau ?

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CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

PREMIÈRE LECTURE | Job 38, 1.8-11
« Qui donc a retenu la mer ? »
Dieu rappelle à Job son pouvoir, non pas pour le dominer mais pour le rassurer, lui apporter de l’espérance et lui redonner confiance. À travers Job, c’est à nous qu’il s’adresse ! En ouvrant nos cœurs à sa confiance, nos peurs reculent : diffusons la confiance reçue de lui à ceux qui en ont besoin.

Le livre de Job ne manque pas d’audace ! Ici, il met en scène un Dieu qui non seulement ne répond pas à la question de Job mais, en plus, se dérobe en poussant en avant sa seule autorité. Job veut savoir pourquoi il souffre alors qu’il est innocent et qu’il est toujours resté obéissant à son Seigneur. Il s’entend dire en quelque sorte : « Tais-toi, je suis le plus fort ! C’est moi qui commande… » Mais cette audace de Job a une saveur théologique. Le cri de Job s’est inscrit dans la Bible. On ne comprend pas tout de l’attitude divine, mais au nom même de la foi, au nom même de la confiance et de l’amour qu’on lui porte, il est légitime de crier, de s’interroger, de l’interroger. « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Lecture du livre de Job (38, 1.8-11)
« Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! »

Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : « Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ? Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” » 

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PSAUME | 106
« Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes. »

Après la première lecture qui nous a appelés à la confiance, le psaume évoque la manière dont Dieu vient à notre secours. L’été est une saison propice à la contemplation des merveilles de Dieu. En contemplant sa Création, faisons mémoire de ses manifestations d’amour pour nous.

Le psaume rejoint la foi qu’exprime le livre de Job. Le juste est souvent balloté comme un bateau par les vagues dans la tempête. Il s’interroge, veut comprendre, veut s’expliquer avec son Seigneur. La foi n’empêche pas de demander des comptes au Seigneur à propos des malheurs, de la souffrance, des épreuves qui mettent à mal notre confiance. Parce que Dieu est notre Seigneur, qu’il nous aime, qu’il veut notre libération, il nous accompagne. Nous pouvons lui faire confiance, il ne peut nous abandonner et nous conduira à bon port, malgré tout.

Psaume 106 
Refrain : Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles parmi les océans.
Il parle, et provoque la tempête, un vent qui soulève les vagues :
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes, leur sagesse était engloutie.
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues. 
Ils se réjouissent de les voir s’apaiser, d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes. 
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DEUXIÈME LECTURE | 2 Corinthiens 5, 14-17
« Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine. »

Créatures nouvelles connaissant de quel amour le Christ nous a aimés, nous sommes appelés à aimer. Comme Paul, regardons nos prochains comme des frères et sœurs pour lesquels le Christ est mort. Regardons-les avec le regard d’amour du Christ.

Tout est changé depuis Pâques : « Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » Paul témoigne de sa foi auprès des jeunes chrétiens de Corinthe. Et c’est Jésus, le Christ, qui réalise ce basculement inouï, par sa mort et sa résurrection. Il le réalise pour tous. Il nous entraîne tous. « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » Paul entend que ses destinataires le comprennent et se conduisent en conséquence : « Désormais, nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine » et, d’abord, Jésus lui-même, devenu le centre de nos vies.

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (5, 14-17)
« Un monde nouveau est déjà né »
Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. 
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ÉVANGILE | Marc 4, 35-41
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

Le Seigneur nous exhorte à la foi et à la confiance en lui. La peur nous fait perdre cette confiance. Laissons le Christ nous guider sur l’autre rive, celle où nous pouvons contempler la victoire du Christ ressuscité sur le mal.

Jésus dort. Les disciples luttent contre une tempête violente. Ils réveillent Jésus : « Maître nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » La réaction de Jésus est violente, elle aussi : « N’avez-vous pas encore la foi ? » Bien sûr, l’épisode est à relire avec la foi de Pâques. Malgré les tempêtes, les communautés chrétiennes ont à se raccrocher au Seigneur. C’est leur foi au Christ ressuscité qui leur permet de surmonter les coups durs. La peur est bien le signe d’une foi affaiblie. Les tempêtes, les épreuves, la mort elle-même n’existent pas dans le royaume de Dieu, notre destination.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (4, 35-41)
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » 

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Benoît Gschwind, évêque de Pamiers, Prions en Église

QUI DONC EST-IL ?

Qui n’a jamais fait l’expérience de la tempête qui, par moments, bouscule toute notre existence, au point même que notre foi peut vaciller, à la manière de la flamme d’une bougie manquant de s’éteindre au moindre courant d’air ? Le temps du doute, des questions et des récriminations ne manque guère, non seulement pour savoir ce que fait Dieu, mais aussi pour comprendre ce que nous avons bien pu lui faire pour nous trouver ainsi au cœur de la tourmente, avec le sentiment terrible d’être perdus, abandonnés. Le seul cri que nous risquons est alors une sorte de complainte : « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » L’évangile de ce jour nous plonge dans la tempête et, dans le même mouvement, nous invite à retrouver la confiance, à mettre notre foi en celui qui fait taire les vents contraires. Dans la barque, Jésus interpelle ses amis qui viennent de le réveiller. « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Au cœur de la tempête, Jésus dormait, mais il était bien présent, dans la barque, aux côtés des siens. Présent, le Ressuscité l’est aussi au cœur des tourmentes qui agitent nos vies, nous tirant de la détresse pour nous ouvrir un avenir, faisant de nous des créatures toujours nouvelles. Qui donc est-il pour faire toutes choses nouvelles ? Un monde inédit ne cesse de naître. Le règne de Dieu avance. Joie et paix profonde de la contemplation. Dieu est bien présent !