28 novembre 2021 - 1er dimanche de l'Avent — Paroisse de Gray

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28 novembre 2021 - 1er dimanche de l'Avent

L'année s'ouvre à nouveau, ce, quels que soient les vents.
Avec elle, l'attente du retour du Seigneur.
Ainsi s'écrit l'histoire de Dieu avec les hommes. Inutile de chercher la date de son retour. Il nous faut simplement veiller, faire confiance, et vivre dans la joie, chaque jour s'accueillir.(Fiches dominicales 2020)

MESSE À LA BASILIQUE À 10h00
Quête pour la catéchèse et l'aumônerie dans l'enseignement public et l'enseignement catholique

L'OUVERTURE DU COEUR : Tel est le thème proposé par « Pax Christi », pour le temps de l'Avent et jusqu'au 1er janvier 2021.

Né en France en 1945 à l’initiative de chrétiens français et allemands, PAX CHRISTI devient en 1950 “Mouvement catholique international pour la paix”, reconnu par l’Église catholique et aujourd’hui présent dans plus de 50 pays sur les 5 continents. Pax Christi est reconnu comme ONG, Organisation Non Gouvernementale (ONG) consultative auprès des institutions internationales de l’ONU et de l’Union Européenne.
Pax Christi rassemble des hommes et femmes, de toutes nationalités, de toutes conditions, des laïcs, de toutes professions, des prêtres, des religieux, des religieuses. Ils agissent seuls ou en équipe et se rassemblent pour prier ensemble (messes et retraites), réfléchir ensemble (lors de groupes de travail, de webinaires, de colloques ou de congrès) et agir ensemble (lors de pèlerinages, de marches, d’activités proposées pour éduquer à la paix).

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S'HABILLER LE COEUR
Mgr. Hubert Herbreteau, évêque d'Agen, Président de Pax Christi

À Pax Christi nous avons cette conviction : la paix, don de Dieu, se répandra partout dans le monde à condition que chacun mobilise toute son intelligence, sa sensibilité, ses actions au service du bien commun, au service de « notre maison commune ». Comme le dit saint Ignace dans les Exercices, il s’agit d’avoir un coeur large et généreux ».

Avant toute chose, il faut commencer par la prière. Le Mahatma Gandhi disait : « Il vaut mieux mettre son coeur dans la prière sans trouver de paroles, que de trouver des mots sans y mettre son coeur. » Dans la tradition confucéenne, Mencius un penseur chinois ayant vécu 340 ans avant Jésus Christ disait d’une autre manière : « Perdre son coeur et ne pas chercher à le retrouver, que c’est malheureux ! Une poule ou un chien s’échappent ; on sait bien les chercher. On perd son coeur, et on ne cherche pas à le retrouver. Le chemin de la sagesse, c’est de se mettre à la recherche de son coeur perdu et rien d’autre. »
Cela trouve un écho dans la parole de Jésus : « Là où est ton trésor, là est ton coeur » ou encore dans le psaume 107 : « Mon coeur est prêt, mon Dieu, je veux chanter, jouer des hymnes, ô ma gloire ». Que signifie cette ouverture du coeur, cette disposition au début de la prière, avant de prendre une décision ou avant d’entreprendre une action en faveur de la paix ?

• « Mon coeur et prêt » !
C’est un peu comme au moment de partir en voyage. Je fais les préparatifs. Je choisis d’emporter avec moi tel ou tel vêtement, tel livre ou tel objet. Je ne peux pas tout emporter de ce que je possède. Qu’est-ce qui est essentiel, indispensable, utile ? Pour faire la rencontre de Dieu, pour travailler au service de la paix, il est nécessaire de se désencombrer. Il faut s’habiller le coeur.
• « Mon coeur est prêt » !
C’est se préparer à faire l’expérience de l’imprévu, c’est vivre la surprise d’une rencontre, de l’inattendu. C’est comme un champ de blé prêt à être moissonné pour la récolte. La vie spirituelle consiste à disposer ma vie pour une fécondité de l’Esprit Saint.

Le temps de Noël est une invitation à ouvrir son coeur. L’actualité avec ses violences de toutes sortes nous conduit à développer une éducation à la paix. Comment canaliser cette violence ? Quelles sont les causes ?

Au Rwanda, le Cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali nous donne un exemple d’ouverture du coeur, dans un pays qui a connu un génocide en 1994 : « Nous avons appris à pardonner au voisin qui a tué nos proches. Nous savons combien ça coûte et combien c’est nécessaire de pardonner. » Le pardon est le moyen par excellence de mettre fin à la spirale de la vengeance et à l’escalade de la violence.

Nous les chrétiens, nous demandons souvent à Dieu la grâce de la paix. Dans les prières eucharistiques, par exemple la troisième : « Étends au monde entier le salut et la paix » ; « Donne au monde la paix ». La paix est don de Dieu, mais elle a besoin de nos mains, de notre coeur, de notre intelligence, de nos actions. La paix est un fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5) en bonne compagnie avec la patience, la bonté, la bienveillance, la douceur, la maîtrise de soi.

Chers amis de Pax Christi, que l’année 2022 soit une année de l’ouverture du coeur !
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1er DIMANCHE DE L'AVENT
« Restez éveillés et priez en tout temps » (Luc 21, 36)



S'ASSEOIR POUR ÉCOUTER

Extrait de la lettre du Pape François :
S’asseoir pour écouter une autre personne, geste caractéristique d’une rencontre humaine, est un paradigme d’une attitude réceptive de la part de celui qui surmonte le narcissisme et reçoit l’autre, lui accorde de l’attention, l’accueille dans son propre cercle. Mais « le monde contemporain est en grande partie sourd. […] Parfois, la rapidité du monde moderne, la frénésie nous empêchent de bien écouter ce que dit l’autre. Et au beau milieu de son dialogue, nous l’interrompons déjà et nous voulons répondre alors qu’il n’a pas fini de parler. Il ne faut pas perdre la capacité d’écoute ». Saint François d’Assise « a écouté la voix de Dieu, il a écouté la voix du pauvre, il a écouté la voix du malade, il a écouté la voix de la nature. Et il a transformé tout cela en un mode de vie. Je souhaite que la semence de saint François pousse dans beaucoup de coeurs ». (Fratelli tutti, 48)

Pour réfléchir
Prier c’est être aussi complètement présent devant son créateur.
Ecouter, c’est être disponible et s’oublier pour donner à l’autre toute sa place en prémices à l’échange fructueux et au dialogue où on ne cherche pas systématiquement à s’imposer.
L’écoute prépare la réponse qui construit, tout comme la prière structure et ancre l’action qui libère.
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Prière

Seigneur, je me présente devant toi comme une maison vide, une maison qui attend, une maison bien pauvre.
Loué sois-tu Seigneur pour cette pauvreté !
Si mon plafond est défoncé, il peut laisser filtrer la lumière ;
si mes murs sont délabrés, ils peuvent laisser passer ton souffle;
si ma maison est vide, elle peut t’accueillir.
Seigneur, voici ma maison. Je te l’offre avec sa pauvreté: remplis-la de ta présence.
Toi, le Dieu qui pardonne, tu ne dis pas: « Faites le ménage et je viendrai ! »
Non, tu viens chez moi et mon désordre ne te fait pas peur.
Viens Seigneur; depuis si longtemps ma maison t’attend. Elle sera toujours vide tant que tu n’y seras pas.
Maranatha : Viens Seigneur Jésus.
Georges Madore
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Source : PRIONS EN ÉGLISE



ÉVANGILE DU JOUR : LUC, 21, 25-28. 34-36)
"On verra le Fils de l'homme venir dans une nuée."
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

L’AVENT, L' AVENTURE DE L'ESPÉRANCE 
Deux évènements marquent ce premier dimanche de l’Avent : la nouvelle année liturgique qui commence et le début de la pratique de la nouvelle traduction du Missel romain qui se présente comme une opportunité pastorale pour les églises francophones. On le sait, chaque année liturgique apporte à notre vie chrétienne des repères pour éclairer notre route en nous tournant vers celui qui était, qui est et qui vient. Celui qui vient à nous est perçu par le prophète Jérémie comme « un germe de justice » et une promesse de bonheur qui se réalisera en plénitude à la fin des temps. Il n’y a pas lieu de se laisser envahir par la peur et la crainte, même si le ciel et la terre seront ébranlés et que la mer sera agitée. Ce qui importe, c’est de se mettre à l’écoute des paroles du Christ qui ne passeront pas. Notre monde finira un jour ; mais la parole de Dieu, faite chair en la personne de Jésus, demeurera pour toujours. Pour bien vivre le temps de l’Avent, laissons la parole du Christ envahir notre vie : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. » Nous sommes renvoyés à notre cœur : c’est là qu’il y a des soleils et des lunes à faire bouger. La venue du Christ dans notre monde nous libère de nos peurs et laisse entendre qu’il y a de l’avenir pour nous, qu’il y a quelque chose à attendre. Le temps de l’Avent n’est-il pas le temps de l’espérance ? Ce que Jésus annonce, c’est une ère nouvelle qui ne s’accomplira pleinement que lorsqu’il reviendra « avec puissance et grande gloire », à la fin des temps. Dans cette attente, veillons et prions !

Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église Afrique
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DE LA VENUE DU SEIGNEUR

Le temps de l’observation
Comment ne pas se courber sous le poids des événements évoqués par Luc et, avant lui, par les prophètes : bouleversements du monde extérieur ou intérieur avec ce qu’ils suscitent de peurs, d’affolement, de conduites irrationnelles ? Peut-être la femme courbée de l’Évangile (Lc 13, 10-17) est-elle la figure de tout être rivé à ses peurs et à son incapacité de faire face à ce qui le dépasse ? Et c’est dans ce contexte que retentit l’appel à se redresser et à relever la tête. Un appel qui résonne dans toute l’Écriture. Il suffit de penser à Isaïe adressant à Jérusalem la monition de se lever et de se revêtir de force en plein exil (Is 51, 17 ; 52,1), ou à la prophétie de Daniel selon laquelle les murs et les remparts de Jérusalem seront rebâtis, « mais dans la détresse des temps » (Dn 9, 25). L’attitude demandée exprime tout à la fois la confiance et l’espérance du croyant sûr que sa « rédemption » approche – autant dire son salut, sa réconciliation définitive avec Dieu.

Le temps de la méditation
La prise de conscience de notre incapacité à répondre à l’invitation de Dieu de nous redresser est une première étape. Si nous sommes équipés intérieurement pour faire confiance et espérer en celui à l’image de qui nous avons été créés, nous ne sommes cependant pas en mesure d’œuvrer par nos seules forces. La lettre aux Thessaloniciens parle en termes de don de Dieu, qu’il s’agisse de l’amour pour autrui ou de la sainteté. Le psaume implore de Dieu la connaissance de la voie juste, son aide à nous guider. N’est-ce pas cette conscience et la prière qui en résulte qui empêcheront nos cœurs de s’alourdir ? Un alourdissement dû à l’asservissement à nos convoitises, à nos fuites en avant, à l’illusion qui nous fait oublier le caractère passager de nos soucis, toute chose qui nous empêchent d’élever notre âme vers Dieu. Alors, prions et veillons pour pouvoir dire avec le psalmiste : « Comme un oiseau, nous avons échappé au filet du chasseur ; le filet s’est rompu, nous avons échappé » (Ps 123[124], 7).

Sœur Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Eglise