31 décembre - La Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph
Aujourd’hui, elle est célébrée par l’Église catholique le premier dimanche de l’octave de Noël, c’est-à-dire celui qui suit immédiatement la fête de la Nativité, ou à défaut, le 30 décembre.
DIMANCHE 31 JANVIER - BASILIQUE - 10h00 - MESSE
De nos jours, cette dévotion s’est largement répandue. Le pape François lui-même invite dans son exhortation apostolique Amoris laetitia à la prendre comme modèle. En France, un sanctuaire comme celui de Cotignac dans le Var lui est dédié. Après les apparitions reconnues de la Vierge à l’Enfant il y a cinq cents ans puis de Joseph, cent cinquante ans plus tard, Cotignac est devenue un lieu de dévotion populaire où de nombreux pères et mères de famille se rendent pour demander des grâces à la Sainte Famille et la prendre comme modèle.
Pourtant, si la famille que composent Jésus, Joseph et Marie est instituée dès les premiers chapitres des quatre Évangiles, sa figure comme « Sainte Famille » est une construction relativement tardive, en particulier parce qu’elle est tributaire du culte de saint Joseph, qui ne s’est développé qu’au XVe siècle.
Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que la Sainte Famille est réellement instituée comme un modèle à suivre. Le pape Léon XIII, par le bref Neminem fugit de juin 1892, a établi à Rome l’Association de la Sainte-Famille, dans le but d’unifier toutes les confréries instituées sous le même vocable. L’année suivante, il a décrété que la fête de la Sainte Famille serait célébrée partout où elle était honorée, et il l’a dotée d’une messe nouvelle et d’un office dont il a lui-même composé les hymnes. Enfin Pie XI, en 1921, a rendu cette fête obligatoire dans toute l’Église.
Source : Pax Christi
Extrait de la lettre du Pape François
Ma première pensée va aux familles, appelées à une mission éducative première et incontournable. Elles constituent le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l’amour et de la fraternité, de la convivialité et du partage, de l’attention et du soin de l’autre. Elles sont aussi le milieu privilégié pour la transmission de la foi, en commençant par ces simples gestes de dévotion que les mères enseignent à leurs enfants. Pour ce qui concerne les éducateurs et les formateurs qui, à l’école ou dans les différents centres de socialisation infantile et juvénile, ont la tâche exigeante d’éduquer des enfants et des jeunes, ils sont appelés à être conscients que leur responsabilité regarde les dimensions morales, spirituelles et sociales de la personne. Les valeurs de la liberté, du respect réciproque et de la solidarité peuvent être transmises dès le plus jeune âge. (Fratelli tutti, 114)
Pour réfléchir
Nos familles aujourd’hui sont mises à rudes épreuves, mais n’oublions pas que Joseph a protégé Marie en lui faisant confiance et en se refusant à la répudier, ce qui l’aurait mise elle et Jésus au ban de la société de l’époque. Par amour sûrement, parce que son coeur a accepté cet enfant, cadeau de Dieu. Avec Marie, il a su créer un foyer qui a permis à Jésus de grandir « rempli de sagesse », entouré d’affection et de sécurité afin qu’il puisse s’épanouir pleinement. N’oublions pas non plus la précarité des conditions de la naissance du Christ que nous venons de célébrer. La fuite en Egypte rapporte également un fait dramatique, et toujours Joseph qui fait confiance à Dieu, guide et protège la sainte Famille. Marie a également donné toute sa tendresse à sa famille. « Elle gardait tout cela en son coeur. »
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PRIÈRE
Seigneur,
Toi qui fais de la paix un don de Dieu pour les hommes,
accorde à notre famille cette paix qui vient de Toi.
Chasse loin de nous l’esprit de colère et de rancune.
Apprends-nous à être à l’écoute les uns des autres.
Que notre maison soit un havre de paix au milieu des tensions de ce monde.
À l’image de ton Église, que le Christ soit la source et le sens de notre vie pour qu’il règne sur notre famille, Lui, le Prince de la paix. Pour cela, apprends-nous, Seigneur, à être assez maîtres de nous-mêmes
pour ne pas imposer aux autres la fatigue et la mauvaise humeur qui viennent de l’extérieur.
Accorde à chacun de nous un coeur qui comprenne, une oreille qui écoute, une main qui aide.
Qu’en désamorçant les conflits, la paix ait toujours le dernier mot entre nous.
Que tous ceux qui viennent dans notre famille fassent l’expérience de la paix qui vient de Toi.
Rappelle-nous toujours l’importance de prier pour la paix sans laquelle il n’y a pas d’avenir ni d’amitié possible entre les hommes.
Offre à nos enfants, par l’exemple de notre unité et de notre pardon en famille,
l’expérience de la paix qui feront d’eux des témoins confiants et unifiés
PRIÈRE de Rodhain Kasuba (Prions en Église)
Seigneur Jésus Christ,
comme la plupart d'entre nous, tu es venu dans notre monde au sein d'une famille sans histoire.
Comme plusieurs enfants, migrants, réfugiés et apatrides, tu as éprouvé l'adversité humaine ;
tu t'es retrouvé réfugié en Egypte afn d'échapper à la folie d'Hérode.
Comme certains parents aujourd'hui, les tiens ont été étreints par l'angoisse quand,
en rentrant du pèlerinage annuel à Jérusalem, ils ont constaté que tu n'étais plus dan la caravane.
Le récit de ta fugue, Seigneur Jésus, nous fait découvrir qui tu es : le Fils bien-aimé du Père.
Garde-nous du désir de te posséder, fais-nous entrer dans ta grande famille.
PRIÈRE OFFICIELLE DES FAMILLES POR LA RENCONTRE MONDIALE DES FAMILLES 2018
Dieu notre Père,
Nous sommes frères et sœurs en Jésus ton Fils, et nous formons une famille dans ton Esprit d’amour.
Bénis-nous dans la joie de l’amour.
Rends-nous patients et aimables, Doux et généreux, accueillants à ceux qui sont dans le besoin.
Aide-nous à vivre ton pardon et ta paix.
Protège toutes les familles, dans ton amour prends soin d’elles, en particulier celles pour qui nous prions maintenant :
[en silence, nous prions pour les membres de nos familles et pour nos frères et sœurs en humanité].
Augmente en nous la foi,
Renforce notre espérance
Garde nous en paix dans ton amour,
Donne nous de rendre grâce pour le don de la vie partagée.
Nous demandons cela, par le Christ, notre Seigneur,
CLES DE LECTURE - PRIONS EN EGLISE
PREMIÈRE LECTURE | Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3
Obéissant à l’ordre du Seigneur, Abraham poursuit son pèlerinage sur la terre de Canaan. Dieu lui a déjà promis une descendance nombreuse, mais il constate que la promesse tarde à se réaliser, car il n’a toujours pas eu d’enfant avec Sara. Il ne craint pas d’exprimer ses doutes au Seigneur, qui lui promet maintenant une descendance aussi nombreuse que les étoiles. Abraham ne se défie plus, et voilà que « le Seigneur visita Sara comme il l’avait annoncé » : Sara connaît enfin la joie d’être mère. Le nom donné à l’enfant par Abraham, Isaac, signifie « Il (Dieu) rira ». Pour Dieu, ainsi que pour Abraham et Sara, Isaac est l’enfant du bonheur.
Lecture du livre de la Genèse (15, 1-6; 21, 1-3)
« Ton héritier sera quelqu’un de ton sang » En ces jours-là, la parole du Seigneur fut adressée à Abram dans une vision : « Ne crains pas, Abram! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande. » Abram répondit : « Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Damas. » Abram dit encore : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. » Alors cette parole du Seigneur fut adressée à Abram : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang. » Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. Le Seigneur visita Sara comme il l’avait annoncé; il agit pour elle comme il l’avait dit. Elle devint enceinte, et elle enfanta un fils pour Abraham dans sa vieillesse, à la date que Dieu avait fixée. Et Abraham donna un nom au fils que Sara lui avait enfanté : il l’appela Isaac.
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PSAUME | 104
Ce psaume est une véritable symphonie de la Création. L’extrait qui nous est proposé en est le premier acte, en quelque sorte. Le chœur qui rend grâce à Dieu, proclame « son nom », annonce « ses hauts faits », joue « pour lui » et redit « ses merveilles » est le chœur des « cœurs qui cherchent Dieu ». C’est en fait celui de la grande famille spirituelle d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de leurs descendants, qui trouve sa joie à faire mémoire des bienfaits et des merveilles accomplis par le Dieu de l'Aliance
Psaume 104
Refrain : Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ; il s’est toujours souvenu de son alliance.
endez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles.
lorifiez-vous de son nom très saint : joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face.
Souvenez-vous des merveilles qu’il a faites, de ses prodiges, des jugements qu’il prononça, vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis.
Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham, garantie par serment à Isaac.
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DEUXIÈME LECTURE | He 11, 8.11-12.17-19
L’histoire d’Abraham et de Sara est joliment racontée dans les chapitres 12 à 25 de la Genèse et souvent évoquée dans le reste de l’Ancien Testament. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous en donne à son tour une version à la fois condensée et très puissante. S’il s’en tient seulement à trois moments décisifs de leur vie – départ d’Abraham vers un pays inconnu, annonce de la naissance d’Isaac, épreuve du sacrifice d’Isaac –, il démontre que leur vraie grandeur réside dans leur foi inconditionnelle en Dieu et en ses promesses. La plus grande nouveauté de l’auteur consiste à voir dans l’obéissance d’Abraham à la demande du sacrifice de son fils « une préfiguration » de la capacité de Dieu « de ressusciter les morts ».
Lecture de la lettre aux Hébreux (11, 8.11-12.17-19)
La foi d’Abraham, de Sara et d’Isaac Frères, grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses. C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort, a pu naître une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, une multitude innombrable. Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses et entendu cette parole : C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom. Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là une préfiguration.
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ÉVANGILE | Lc 2, 22-40
Marie et Joseph respectent à la fois « le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification » de la mère et « le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur » pour la présentation de leur premier-né. Le récit décrit très sobrement l’accomplissement du rite et s’attarde plutôt sur les révélations faites par Syméon et sur les louanges de la prophétesse Anne. Syméon est un homme de grande espérance : comme tant de ses compatriotes, il « attendait la consolation d’Israël ». Il voit enfin exaucée son attente : Jésus sera « salut » et « lumière » non seulement pour Israël mais aussi pour les nations. On comprend l’étonnement de Marie et Joseph devant tant de révélations. Ils apprennent aussi de la bouche de Syméon que leur fils sera « un signe de contradiction » : leur grande foi ne sera pas exempte d’épreuves.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2, 22-40)
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Benoît Gschwind, prêtre assomptionniste, Prions en Église
DIEU FAIT MERVEILLE
Une terre, une famille, un peuple, des coutumes, une religion, voilà ce que Dieu veut pour son Fils. À la fois le meilleur et le plus simple pour signifier l’incarnation. Joseph et Marie vont fuir Bethléem pour rentrer chez eux par un autre chemin. En passant par l’Égypte, ils offrent un cadeau merveilleux à leur enfant : parcourir le chemin du peuple de Dieu arraché à une terre d’esclavage pour aller vers la Terre promise. La fête de la Sainte Famille nous rappelle tout cela. Marie et Joseph vont au Temple accomplir leur mission de parents et présenter à Dieu leur enfant. Par le don total de sa vie, l’enfant sera Lumière pour tous les peuples. Les mots de Syméon peuvent étonner et surprendre, mais ils s’inscrivent déjà dans la dynamique pascale qui éclaire à jamais les ténèbres de l’humanité.
Voilà Syméon comblé par la présence de celui que son peuple attendait. Au Temple, l’offrande de Joseph et Marie nous indique déjà le don total que le Christ va faire de sa vie. Toute sa vie va s’inscrire dans la promesse faite à Abraham, dans la foi d’Abraham, une foi qui rend toute chose possible pour Dieu et avec Dieu. C’est la foi de Marie, celle de Joseph ou la nôtre. Quand Jésus est présenté au Temple, nous sommes nous aussi invités à offrir à Dieu notre vie, la vie de nos enfants, la vie de nos proches. Un chemin d’émerveillement s’ouvre à nous. Dieu ne cesse de faire merveille en notre humanité. Magnificat !