30 juin - 13ème dimanche du temps ordinaire - "Jeune fille, je te le dis, lève-toi !" — Paroisse de Gray

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30 juin - 13ème dimanche du temps ordinaire - "Jeune fille, je te le dis, lève-toi !"

C’est la vie que nous célébrons ce dimanche ! Toutes les lectures nous rappellent que Dieu n’a pas fait la mort. Il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il n’est pas responsable de la mort. Au contraire, il vient nous apporter la vie par son Fils.
Incarné, Jésus Christ vient nous toucher, toucher nos corps, nos âmes et nous transmettre sa vie. Dieu nous a créé pour que nous vivions ! (Prions en Eglise)

DIMANCHE 30 JUIN - 10h00 - MESSE - BASILIQUE 
(Messe à 10h30 à Arc-lès-Gray et à Valay)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

 

PREMIÈRE LECTURE | Sagesse 1, 13-15 ; 2, 23-24
« Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. »

Dieu est la vie. Il a façonné l’homme à son image donc pour la vie. La mort ne vient pas de lui mais du diable qui a persuadé l’homme de se défier de Dieu pour être son propre maître. Pour revenir à Dieu qui nous veut vivants, soyons lui fidèles : laissons-nous ajuster à lui, en marchant selon ses voies.

« Dieu n’a pas fait la mort » et « ce qui naît dans le monde est porteur de vie ». Ces deux affirmations de l’auteur marquent, dans la Bible, une percée significative quant à la croyance en une vie après la mort. La croyance en une résurrection des morts était apparue environ deux siècles plus tôt, dans le livre de Daniel. L’auteur du livre de la Sagesse fait appel, quant à lui, à des concepts hellénistiques tels que l’immortalité et l’incorruptibilité. Il s’appuie fortement sur une théologie de la création (cf. Gn 1 – 3). Pour lui, la création est bonne, saine, et l’homme est créé « pour l’incorruptibilité ». C’est au « diable » et non à Dieu qu’il attribue l’apparition de la mort dans le monde.

Lecture du livre de la Sagesse (1, 13-15; 2, 23-24)
« C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde »

Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. 

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PSAUME | 29
« Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. »

Face à la mort, il est difficile de garder la foi et l’espérance. C’est douloureux. Le Seigneur ne nous laisse pas seuls dans l’abîme. Il vient nous chercher pour nous ouvrir à sa vie, à son don et à son amour. Il nous fait revivre : ouvrons-nous à sa vie.

La perspective de la mort est très présente dans les psaumes. Le psaume 29 évoque la mort avec une multiplicité d’images : « l’abîme », « la fosse », « les larmes », « le deuil » et « les habits funèbres ». Autant d’images qui traduisent les angoisses et les peurs que la mort peut susciter. Même si l’au-delà a mis du temps à se préciser dans la pensée biblique, les psalmistes ne voient pas la mort comme une fin absolue. On peut, grâce à Dieu, « remonter de l’abîme » et « revivre ». Loin de s’apitoyer sur son sort, le psalmiste « exalte » le Dieu qui l’a « relevé » de l’emprise de la mort. Il en apprécie d’autant plus la vie, qui devient fête, danse et action de grâce perpétuelle.

Psaume 29 
Refrain  Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé.
Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé, tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie.
 Avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.
Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie. 

Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! ℞
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DEUXIÈME LECTURE | 2 Corinthiens 8, 7.9.13-15
« Ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins. »
La générosité à laquelle saint Paul appelle est la générosité du Christ. Ce n’est pas nous qui donnons, c’est le Christ, source de vie et d’abondance, qui nous donne. Avec lui et en lui, nous pouvons partager de notre abondance.

Les propos « égalitaristes » de Paul ont quelque chose d’étonnant. S’agit-il d’égalité économique ou d’égalité de statut social ? Ou est-ce une autre manière d’annoncer la mise en commun des biens dont les Actes des Apôtres font état ? L’une n’exclut pas l’autre. Mais les premiers mots de Paul parlent d’un partage des richesses spirituelles, « la foi, la Parole, la connaissance de Dieu », qu’il a lui-même transmises avec « empressement » et « amour ». Or ce partage provient, en amont, du « don généreux de notre Seigneur Jésus Christ ». Ce don du Christ, comme jadis le don de la manne, n’est pas réservé à quelques privilégiés. La richesse même du Christ peut combler les besoins de tous.

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (8, 7.9.13-15)
« Ce que vous avez en abondance comblera les besoins des frères pauvres »

Frères, puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux! Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien. – Parole du Seigneur.
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ÉVANGILE | Marc 5, 21-43
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

Pour nous donner sa vie, Jésus a besoin de notre foi. C’est grâce à la foi qu’il peut nous toucher, nous sauver de la mort. Notre foi nous est donnée par Dieu. Cultivons la en entretenant quotidiennement notre relation à Dieu. Recherchons-le. 

Marc présente le premier récit évangélique de résurrection d’un mort – d’une jeune fille en l’occurrence –, accompli par Jésus. Or il a choisi d’y incorporer le récit de la guérison d’une femme dont les hémorragies semblaient incurables. Dans les deux cas, Jésus se fait le témoin et l’instrument de ce Dieu dont la première lecture dit qu’il n’a « pas fait la mort ». Il se montre sensible à la détresse de Jaïre et à celle de cette femme que les médecins n’avaient pas pu guérir. Le premier a fait confiance à la parole de Jésus : « Ne crains pas, crois seulement. » La seconde a fait preuve de courage pour se frayer un chemin jusqu’à Jésus à travers la foule, et c’est sa foi qui a rendu possible sa guérison : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (5, 21-43)
« Jeune fille, je te le dis, lève‑toi ! »

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Interruption de la lecture brève Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet: « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait: « Qui a touché mes vêtements? » Ses disciples lui répondirent: « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes: “Qui m’a touché ?”» Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors: « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme il parlait encore, 
Alors des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne; puis il leur dit de la faire manger.
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

ENTRE LES MAINS D'UN AUTRE

Que retenir des deux épisodes de guérison racontés dans le passage d’évangile de ce dimanche ? Deux femmes reviennent à la vie. L’une, malade depuis douze ans, perd son sang et ses biens, sans doute aussi sa fécondité et sa dignité. L’autre, dans l’entre-deux de l’adolescence, semble quitter la vie en même temps que l’enfance : elle a douze ans. Au départ, une demande de foi. Celle d’un papa désespéré, Jaïre, un notable qui tombe aux pieds de Jésus, son dernier recours devant la mort imminente de sa fille. Et la quête d’une femme sans nom, emportée par la foule autant que par sa maladie, dont la foi lui souffle un geste : toucher le vêtement de Jésus. Jésus se laisse toucher. Pas seulement par la main de cette femme, mais par la foi que nos deux personnages ont en lui, au point de tout attendre de lui, chacun à sa manière. Tout ? La vie. Il nous est souvent difficile de demander la vie à Jésus. Dépendre de quelqu’un, s’en remettre à un autre que soi-même sont des attitudes tellement à l’encontre des tendances du monde contemporain ! Pourtant, il y va de notre salut. Seul Jésus peut nous donner la vie, lui seul peut nous sauver. Déjà, commençons par identifier ce qui est vital pour nous physiquement, psychiquement, affectivement, spirituellement. Puis, inspirés par Jaïre et à l’invitation de Jésus, passons de la « crainte » à la foi.