5 mai - 6ème dimanche de Pâques - "Aimez-vous les uns, les autres" — Paroisse de Gray

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5 mai - 6ème dimanche de Pâques - "Aimez-vous les uns, les autres"

L’Église est née de la Pentecôte et l’Esprit souffle où il veut. C’est pourquoi Pierre proclame cette ouverture à tous les hommes : l’Église ne peut se refermer sur elle, elle doit aller à la rencontre de tous car tous sont sauvés par le mystère pascal du Christ, par sa victoire sur le mal et la mort. Saint Jean précise alors que l’Église est fondée sur l’amour, fondée sur Dieu qui est amour. Tel est donc le vrai critère de l’appartenance à l’Église du Christ : aimer, à son exemple, vivre en amis de celui qui a donné sa vie pour tous nos frères. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 5 MAI - 10h00 - MESSE À LA BASILIQUE
(Messe à 10h30 à Autrey-lès-Gray et à Pesmes)

 

CLÉS DE LECTURE (PRIONS EN ÉGLISE)

 

PREMIÈRE LECTURE | Actes des Apôtres 10, 25-26. 34-35. 44-48
« Même sur les nations, le don de l’Esprit Saint avait été répandu. » 
Après la Pentecôte de Jérusalem (don de l’Esprit aux Apôtres), voici la Pentecôte de Césarée : l’Esprit est donné aux nations païennes. Reconnaissant cette action de l’Esprit en eux, Pierre leur ouvre l’accès au baptême du salut : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, tous ont droit au pardon des péchés.

Césarée, ville maritime et ville forteresse, était un haut lieu de la présence romaine en Palestine. Des centuries de soldat y étaient assignées et la ville était le lieu de résidence du procureur romain, Ponce Pilate en l’occurrence. C’était donc, aux yeux des Juifs comme des premiers chrétiens, une ville païenne. Or, on assiste ici à la rencontre de Pierre et de Corneille, ce dernier étant centurion. Corneille fait les premiers pas et manifeste déjà un grand respect pour Pierre. Ce dernier l’accueille très cordialement. Le discours de Pierre est interrompu par l’intervention de l’Esprit : c’est une « mini » Pentecôte en territoire païen, et Pierre juge que Corneille et les siens peuvent être baptisés.

Lecture du livre des Actes des Apôtres (10, 25-26.34-35.44-48)
« Même sur les nations païennes, le don de l’Esprit Saint avait été répandu »
Comme Pierre arrivait à Césarée chez Corneille, centurion de l’armée romaine, celui-ci vint à sa rencontre, et, tombant à ses pieds, il se prosterna. Mais Pierre le releva en disant : « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. » Alors Pierre prit la parole et dit : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial : il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes. » Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole. Les croyants qui accompagnaient Pierre, et qui étaient juifs d’origine, furent stupéfaits de voir que, même sur les nations, le don de l’Esprit Saint avait été répandu. En effet, on les entendait parler en langues et chanter la grandeur de Dieu. Pierre dit alors : « Quelqu’un peut-il refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous ? » Et il donna l’ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ. Alors ils lui demandèrent de rester quelques jours avec eux.
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PSAUME 97
« Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations. »

Le psalmiste chante la Bonne Nouvelle : Christ est vainqueur de la mort ! Christ était mort mais le voilà vivant : victoire de la vie, victoire de l’amour. C’est notre louange, enracinée dans notre foi que nous aimons proclamer dans la joie.

Le psaume est un pur chant de louange célébrant de manière globale la « victoire » (en hébreu : le « salut ») de Dieu. Il est tout à la gloire « des merveilles », la « justice », la « fidélité » et « l’amour » révélés tout au long de l’histoire du salut. On reconnaît en sourdine l’évocation de la sortie d’Égypte rendue possible grâce à l’intervention du « bras très saint » et de la « main puissante » de Dieu. La révélation du salut et de la justice de Dieu « aux nations » confirme par ailleurs une annonce faite par Isaïe : celle de la libération prochaine de la captivité à Babylone (Is 52, 10). « La terre tout entière » est dès lors invitée à entrer dans ce concert de louange en l’honneur du ­Seigneur.

Psaume 97
Refrain :  Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante, il s’est assuré la victoire. 
Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël. 
La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez ! 
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DEUXIÈME LECTURE | 1 Jean 4, 7-10
« Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. »
Il nous semble impossible de définir Dieu, de l’enfermer dans une définition… Saint Jean ose pourtant le faire, en disant simplement : « Dieu est amour. »Ces mots contiennent tout, ces mots disent tout. L’amour du Créateur, le salut en son Fils, la miséricorde du Père, le Royaume, où il veut rassembler tous les hommes… Ces mots sont denses, écoutons-les avec attention.

Dans ses lettres comme dans son évangile, Jean insiste sur l’amour de Dieu et sur l’amour du prochain comme étant au cœur de l’existence chrétienne. La conviction que nous sommes aimés de Dieu induit l’obligation d’aimer notre prochain, quel qu’il soit. Cette conviction de Jean découle de sa compréhension du mystère de l’incarnation du Fils unique. Mystère qui est la manifestation de « l’amour de Dieu […] parmi nous ». Ce « nous » ne vise pas uniquement la communauté des croyants, mais ultimement « le monde », auquel le Fils a été envoyé. Comme Jean le dira si bien, plus tard dans son Évangile : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16).

Lecture de la première lettre de saint Jean (4, 7-10)
« Dieu est amour »
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés.
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ÉVANGILE | Jean 15, 9-1
« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »
Le christianisme est la religion de l’amour, l’alliance avec Dieu qui est amour. Jésus dit l’importance de « demeurer dans l’amour » comme lui demeure en l’amour du Père, et comme nous demeurons en communion avec lui. Faisons nôtre ce « commandement » de l’amour, lui seul procure la vraie joie et nous permet de donner du fruit au quotidien.

Ce discours de Jésus est un véritable testament spirituel et on ne pourrait espérer discours plus inspirant pour définir ce qui fait l’essentiel de la vie chrétienne. Pour Jésus, tout part de l’amour du Père, auquel lui-même communie parfaitement et en tout temps, sans toutefois le garder pour lui seul. C’est ce même amour qui l’incite à aimer ses disciples. Le mouvement ne s’arrête pas là : les disciples sont priés à leur tour de s’aimer « les uns les autres » et de demeurer dans l’amour du Christ. Se savoir aimé par le Père et par son Fils qui a donné sa vie pour nous, voilà de quoi rendre parfaite notre joie et fructueuse notre vie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (15, 9-17)
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Jonathan Guilbault, directeur éditorial de Prions en Église Canada

LA JOIE DU NOMBRE

Peut-être est-ce une conséquence des années pandémiques, au cours desquelles les rassemblements, même familiaux, étaient rarissimes : mon fils de 5 ans est toujours étonné lorsque je lui annonce que le soir même, nous recevrons un grand nombre de convives. Son émerveillement lorsqu’il prend conscience de l’envergure de la fête m’émeut à chaque fois. « Il y aura Mimi, mais aussi Grand Pierre ? et même Tatie Mili ? et Liano également ? ! » La bonne nouvelle qu’il vient d’apprendre, à savoir qu’on « va tous pouvoir jouer ensemble », le rend joyeux en proportion du nombre de personnes avec lesquelles il pourra la partager, le temps d’une soirée. La joie de saint Pierre, lorsqu’il prit conscience que l’Esprit Saint se répandait dans toutes les nations, devait être du même type. Dieu lui faisait une bonne surprise, se donnant au-delà des horizons auxquels Pierre était habitué. Les siècles ont passé, et les gens d’Église n’ont pas toujours honoré la pureté de la joie de l’Apôtre. On a érigé des clôtures pour délimiter le périmètre du salut. Bien sûr, Dieu offrait son amour à tous, pour autant qu’on entre dans l’enclos des brebis. On ne peut certes pas renoncer à tout marqueur identitaire. Être catholique, ça ne veut pas dire tout et n’importe quoi. Cependant, notre posture spirituelle de base devrait être celle de Pierre : un émerveillement mêlé d’humilité devant la générosité et l’ingéniosité de Dieu, dont les voies de communication sont innombrables.