5 novembre - 31ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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5 novembre - 31ème dimanche du temps ordinaire

Peuple de Dieu, nous avons tous le même Père. Un seul Père, Dieu lui-même, un seul maître, le Christ. En Jésus, paroles et actes ne font qu’un. Le Christ dit et il fait. Ne nous décourageons pas en voyant nos distances entre le dire et le faire. « La Parole est à l’œuvre dans le cœur des croyants », nous dit saint Paul. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 5 NOVEMBRE - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 5 NOVEMBRE 2023

La Loi qui rend libre.
La Loi promulguée par Moïse est le rempart de la foi d’Israël.
Elle est instruction et non contrainte, liberté et non servitude, bonheur et non fardeau.
Il aura cependant fallu la vigilance des prophètes pour corriger toute dérive purement légaliste.
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PREMIÈRE LECTURE | Malachie 1, 14b – 2, 2b. 8-10
Le livre de Malachie aurait été rédigé vers l’an 450 av.J.-C. Le nom du prophète signifie tout simplement « mon messager, mon envoyé », et le titre donné à son livre, « Proclamation », annonce une critique, qui vise le sacerdoce lévitique. Les deux prophètes qui l’ont précédé – Aggée et Zacharie – avaient pourtant redonné vigueur et noblesse au culte pratiqué dans le temple de Jérusalem reconstruit. Mais l’esprit de l’Alliance avec les pères d’Israël s’est perdu et Malachie accuse les prêtres de l’époque d’avoir trahi le peuple et « fait de la Loi une occasion de chute ». Une accusation très semblable à celle que Jésus prononcera à l’endroit des pharisiens ! 

Lecture du livre du prophète Malachie (1, 14b – 2, 2b.8-10)
« Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute » J e suis un grand roi – dit le Seigneur de l’univers –, et mon nom inspire la crainte parmi les nations. Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement : Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon nom – dit le Seigneur de l’univers –, j’enverrai sur vous la malédiction, je maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez détruit mon alliance avec mon serviteur Lévi, – dit le Seigneur de l’univers. À mon tour je vous ai méprisés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n’avez pas gardé mes chemins, mais agi avec partialité dans l’application de la Loi.
Et nous, n’avons-nous pas tous un seul Père? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi nous trahir les uns les autres, profanant ainsi l’Alliance de nos pères ? – Parole du Seigneur. 

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PSAUME | Psaume 130
À l’opposé des fardeaux imposés par le clergé au temps du prophète Malachie, le psalmiste propose ici une spiritualité qu’on appellerait aujourd’hui de « simplicité volontaire » ou encore « de la petite enfance », telle que celle prônée et vécue ensuite par sainte Thérèse de Lisieux. Ce psaume fait partie d’un livret des « chants des montées », associés au pèlerinage à Jérusalem et à l’accueil des pèlerins par les lévites à leur arrivée aux portes du Temple. Le psaume 130 présente donc une alternative au type de religion, légaliste et partiale, que le prophète Malachie dénonçait avec tant de vigueur. 

Psaume 130
Refrain :  Garde mon âme dans la paix près de toi, Seigneur.
Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. 
Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. 
Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais. 

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DEUXIÈME LECTURE | 1 Thessaloniciens 2, 7b-9. 13
L’approche de Paul envers les Thessaloniciens, empreinte d’une « douceur » comparable à celle d’une « mère qui entoure de soins ses nourrissons », aurait de quoi réjouir aussi bien le prophète Malachie que le chantre du psaume 130. L’attitude de l’apôtre, pourtant fier de sa formation pharisienne, tranche par rapport aux prêtres du temps de Malachie et aux pharisiens de son temps. Paul prône une approche affectueuse et cordiale, centrée sur « la parole » et « l’Évangile de Dieu », et non sur une série de rites et de préceptes appliqués à la lettre, au détriment de la sincérité du cœur et de la liberté des croyants.

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (2, 7b-9.13)
« Nous aurions voulu vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais même nos propres vies » Frères, nous avons été pleins de douceur avec vous, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous aurions voulu vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais jusqu’à nos propres vies, car vous nous étiez devenus très chers. Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu. Et voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu : quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants.

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ÉVANGILE | Matthieu 23, 1-12
Critique de l’enseignement et de l’attitude des « scribes » et des « pharisiens », le message de Jésus est en parfaite continuité avec celui des prophètes. Il est dur, certes, mais salutaire. Jésus déplore principalement la discordance entre le discours que tiennent les pharisiens et leurs actions : « Ils disent et ne font pas. » Malheureusement aussi, ils cherchent la notoriété, le prestige et la gloriole. Tout cela est bien triste, mais Jésus propose une voie alternative, celle de l’humilité et du service envers l’autre. À la différence des pharisiens, Jésus passe de la parole aux actes : il est le véritable et « seul maître ». L’enseignement qu’il dispense ne fait qu’un avec sa vie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (23, 1-12)
« Ils disent et ne font pas » En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. » 

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Benoît Gschwind, prêtre assomptionniste, Prions en Église

UNE VIE ACCORDÉE À LA PAROLE

Les scribes et les pharisiens ne sont pas à la fête ! Ce n’est ni leur fonction ni leur titre mais leur attitude, leur hypocrisie permanente que Jésus remet en question. Les lectures de ce dimanche semblent toutes résonner de la même manière contre ceux qui disent et ne font pas. Leur hypocrisie discrédite leur fonction. Ils disent que la loi de Moïse est essentielle mais leur agir est à cent lieues de ce qu’ils annoncent. La Loi est pour tous, mais ils savent la contourner jusqu’à se faire remarquer et prendre les places et les titres d’honneur, fascinés par l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes et par celle que les autres leur renvoient. Ils disent et ils ne font pas ! En cela, ils sont loin de la vérité. Dans ce passage d’Évangile, nous pourrions être tentés de braquer le projecteur sur les scribes et les pharisiens, alors même que ces versets conduisent à la contemplation du Christ lui-même. Le serviteur des serviteurs révèle une cohérence parfaite entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il est le Chemin et la Vérité et, en cela, Christ est notre maître et notre seul maître. Parole de Dieu, Verbe fait chair, il nous apprend le chemin de son Père. Il nous révèle son visage pour que peu à peu nous devenions des témoins vivants de ce que Dieu fait dans le monde, en nous et autour de nous. Être témoins du Christ ressuscité, c’est accueillir sa parole et accorder sans cesse nos actes à cette Parole.