9 juillet - 14ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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9 juillet - 14ème dimanche du temps ordinaire

Ouvrons notre coeur.
A l'Esprit d'humilité et de confiance qui donne le repos à notre âme.
A l'Esprit de charité qui fait de nous les disciples du Christ appelés à soulager tous ceux dont le fardeau est trop lourd. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 9 JUIN - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 9 JUILLET 2023 (PRIONS EN ÉGLISE)

Quel roi pour quelle royauté ?
Zacharie promet aux survivants de l’Exil la venue d’un roi mystérieux : il sera victorieux et sa domination sera universelle.
Mais il sera aussi « juste » et « pauvre », du jamais-vu dans l’histoire de la monarchie !
Seuls Dieu ou son Messie peuvent revendiquer ces attributs.


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PREMIÈRE LECTURE | Zacharie 9, 9-10
Zacharie ose secouer la torpeur des survivants de l’Exil et les inviter à la joie. Il leur annonce un roi à venir – mais quand et comment ? – qui sera humble, pacifique et victorieux. Sa domination universelle n’est pas sans rappeler celle du roi Salomon, mais sa « pauvreté » laisse entrevoir une royauté tout à fait différente. Le messie de Dieu inaugurera une ère nouvelle de paix et de justice, qui dépassera ce que toute royauté humaine peut procurer et qui bénéficiera aussi bien aux nations qu’aux habitants d’Israël.

Lecture du livre du prophète Zacharie (9, 9-10)
Ainsi parle le Seigneur : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.
Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays. »
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PSAUME | Psaume 144
L’appel du prophète n’aura pas été vain : le psalmiste et sa communauté exaltent, louent et bénissent leur Dieu et roi, « toujours et à jamais ». Ils n’ont de cesse de professer les attributs de ce Dieu : tendresse, patience, amour et bonté « pour tous » et « pour toutes ses œuvres » (strophe 2). Leur profession de foi repose sur une triple conviction : la parole de Dieu est toujours vraie ; Dieu est fidèle en toutes ses œuvres; son soutien est indéfectible pour « tous ceux qui tombent » et « pour tous les accablés ».

Psaume 144 
Refrain : Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! 
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. 
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. 
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits. 
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit, fidèle en tout ce qu’il fait.

Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. 
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DEUXIÈME LECTURE | Romains 8, 9. 11-13
Paul oppose très fortement deux régimes de vie : selon la chair et selon l’Esprit. Non pas que la chair soit mauvaise en soi et, encore moins, qu’elle soit méprisable. Car nous sommes tous et toutes des êtres de chair, créés par Dieu. Paul parle ici d’une « emprise de la chair », d’un attachement à des plaisirs purement passagers, égocentriques, et contraires aux valeurs et aux fruits de l’Esprit qui habite en nous.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (8, 9.11-13)
Frères, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.
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ÉVANGILE | Matthieu 11, 25-30
La prière de Jésus rapportée par Matthieu a, dans les versets 25-26, des accents tout à fait uniques. C’est manifestement une prière de louange, qu’on a appelée « le Magnificat de Jésus ». Un magnificat qui s’adresse à la fois au « Père » et au Créateur, « Seigneur du ciel et de la terre ». Dans sa brièveté même, la louange de Jésus s’en tient à un seul motif : la bienveillance du Père qui se révèle aux « tout-petits » plutôt qu’aux « sages et aux savants ». La déclaration qui suit cette prière confirme que Jésus entend, lui aussi, privilégier les tout-petits dans sa mission de révélateur du Père. Ce qu’il fait d’ailleurs non seulement en paroles mais aussi en offrant réconfort et repos à ceux qui croulent sous le poids de la souffrance et du mal de vivre.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (11, 25-30)
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
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LE RÈGNE SANS LA PUISSANCE
Commentaire du dimanche, Jonathan Guilbault, directeur éditorial de Prions en Église Canada

« Voici votre président, celui que vous attendiez : il est pauvre et faible. » On s’imagine mal se réjouir à l’écoute d’une telle ­annonce. On dirait plutôt une harangue sarcastique. Quel peuple désire être gouverné par une personne impuissante ? Pourtant, c’est la Bonne Nouvelle proclamée par Zacharie, puis reprise par Jésus. S’il nous paraît évident que l’on doit la comprendre sur le plan spirituel plutôt que sur le plan politique, c’était moins clair pour Israël. D’ailleurs, est-on si certain de bien saisir ce qui est en jeu ici ? Typiquement, la figure du roi concentre en elle-même nos fantasmes de pouvoir, d’où sa récurrence dans les contes pour ­enfants. Nous souhaitons spontanément vivre une vie de roi. Ou, de nos jours, le quotidien imaginé de tel influenceur, de telle vedette, de tel athlète. Jésus nous dit que ces désirs, parfois subtils, inavoués, nous font vivre dans l’illusion, et donc dans une déception continuelle. Avec une soif de bonheur, de force, de sécurité jamais étanchée. Sans compter que cette soif nous oblige souvent à devoir gagner une course contre notre prochain, au lieu de l’aimer. Ainsi, que notre Seigneur soit pauvre et faible, voilà vraiment une bonne nouvelle ! Car son joug devient infiniment plus léger que celui imposé par les forts. Le seul combat qu’il nous reste à mener est celui nous opposant aux forces, en nous et hors de nous, qui nous rendent esclaves d’un désir qui ne mène nulle part : dominer, être tout-puissant, accaparer la place de Dieu.
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VIVRE SELON L'ESPRIT
Méditation biblique - Lettre de saint Paul apôtre aux Romains (8,9.11-13)
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église

Le temps de l’observation
Plusieurs oppositions structurent les versets de la deuxième lecture : entre la vie selon la chair et la vie selon l’Esprit, entre la vie et la mort. Peut-être est-il important de rappeler ce qu’est la « chair ». Ce mot revêt différentes connotations chez Paul. Ici, il est assorti d’une valence négative. « Chair » ne renvoie pas uniquement à la fragilité naturelle de toute créature humaine, mais au fait qu’elle est asservie à sa convoitise, à ses passions, à son égocentrisme, toutes choses conduisant à la mort. Or il se trouve que l’Esprit nous a été donné. Dès à présent, il habite en nous : tel est le fruit de la Pâque du Christ. Voilà qui nous ouvre à d’autres possibles qu’à cette fatalité qui consiste à nous conformer aux agissements de l’homme « pécheur ». Et ce don nous oblige, en ce sens qu’il appelle une réponse­, un ajustement. Une « dette » que nous pouvons hono­rer grâce à l’Esprit, afin d’accéder à la vie. N’est-il pas du côté de l’incorruptibilité ?

Le temps de la méditation
Si le salut est déjà là, nous sommes encore en attente de son plein accomplissement. Et c’est justement l’Esprit qui nous « conduit » (cf. Ga 5, 16) de l’esclavage – lequel nous empêche de vivre en enfants de lumière – à la ­liberté des fils et filles de Dieu. Ce qui fait écho à la relecture de l’histoire d’Israël par Isaïe : Dieu a « conduit » son peuple de la terre de servitude à celle de la promesse (cf. Is 63, 14). Nous habitant, l’Esprit nous inspire la route à suivre, il nous purifie, nous transforme, nous renouvelle, nous dilate­, lui qui est « amour […] répandu dans nos cœurs » (Rm 5, 5). Dans le contexte de l’épître aux Romains, la libération porte plus particulièrement sur un certain « légalisme » qui nous incite à vivre notre existence chrétienne à la force du poignet, en nous fondant sur nos bonnes œuvres pour être sauvés. Mais l’Esprit nous fait entrer dans une autre dynamique, celle de l’accueil de la grâce, qu’il nous appartient de désirer et à laquelle il nous reste à nous ouvrir sans compter.