"Le Christ, ces jours, est en Ukraine"
UKRAINE : "LE CHRIST, CES JOURS, EST EN UKRAINE"
Méditation du Père Christian Delorme, Cuire, 28 février 2022
Le Crucifié ces jours est en Ukraine.
Il est avec les jeunes qui meurent dans les combats,
les civils qui fuient les bombardements et qui sont écrasés par les bombes,
les femmes, les vieillards et les enfants qui ont peur et se cachent,
les blessés dans les hôpitaux surchargés,
les mères qui pleurent leur fils tué.
Ô Jésus ! pourquoi, pourquoi la guerre ?
Le Crucifié ces jours a mal et crie : « J’ai soif ! »,
et encore : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Il est couvert de sang, le sien et celui des autres.
Avec toutes celles et tous ceux qui l’entourent il a peur.
Il dit : « Ma vie, ô Père je te la donne !
Je suis venu pour que pas un seul ne soit perdu ».
Ô Jésus ! jusques à quand la destruction de l’homme par l’homme ?
Le Crucifié ces jours n’a pas de tombeau.
Son corps mutilé pend aux carrefours des rues de Kiev et d’ailleurs.
Joseph d’Arimathie n’a pu obtenir que soit recueillie sa dépouille,
et les femmes de sa famille et de son entourage ont été empêchées de le rejoindre.
Ni prières ni aromates pour lui !
Point d’ange consolateur !
Ô Jésus ! qu’ils sont longs les vendredis saints du monde !
Le Crucifié ce jour vient mendier ma solidarité.
Il me dit : « J’ai besoin de toi ».
Il met son corps entre mes mains.
Il me montre les Ukrainiens et dit : « Voici ta mère, voici tes frères ! »,
et puis : « Ce que tu fais à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que tu le fais ! ».
Il en appelle à ma révolte, à ma prière, à mon jeûne, à mon partage.
Ô Jésus ! me voici !
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UKRAINE : « AU NOM DE DIEU, JE VOUS DEMANDE D'ARRËTER CE MASSACRE ! » implore le Pape
Au terme de la prière de l’Angélus, ce dimanche 13 mars,
le Saint-Père a lancé un vibrant appel à la fin de la guerre entre l’Ukraine et la Russie,
alors que les bombardements se poursuivent sur le territoire ukrainien, faisant de nombreuses victimes, y compris parmi les civils.
Adelaide Patrignani – Cité du Vatican
Le visage grave, le Souverain Pontife a lancé un appel ferme depuis la fenêtre du palais apostolique, face à des milliers de personnes rassemblés sur la Place Saint-Pierre et aux abords.
« Au nom de Dieu, je vous le demande: arrêtez ce massacre !», a-t-il demandé, obtenant comme réponse immédiate les applaudissements de la foule.
« Frères et sœurs, nous venons de prier la Vierge Marie. Cette semaine, la ville qui porte son nom, Marioupol, est devenue une ville martyre dans la guerre déchirante qui ravage l'Ukraine, venait-il de déclarer auparavant. Face à la barbarie du meurtre d'enfants, d'innocents et de civils sans défense, il n'y a pas de raisons stratégiques qui tiennent la route: la seule chose à faire est de mettre fin à l'inacceptable agression armée, avant qu'elle ne réduise les villes en cimetières», a-t-il alerté.
« La douleur dans le cœur, je joins ma voix à celle du peuple qui implore la fin de la guerre. Au nom de Dieu, que les cris de ceux qui souffrent soient entendus et que les bombardements et les attaques cessent ! Que l'on se concentre réellement et résolument sur la négociation, et que les couloirs humanitaires soient efficaces et sûrs. Au nom de Dieu, je vous le demande : arrêtez ce massacre !», a imploré François.
À plusieurs reprises ces dernière semaines, notamment le 27 février dernier, le Pape a appelé à la fin du conflit en cours.
Le Saint-Père a ensuite encouragé les fidèles à «l'accueil des nombreux réfugiés, en qui le Christ est présent». Il a aussi rendu grâce «pour le grand réseau de solidarité qui s'est formé». «Je demande à toutes les communautés diocésaines et religieuses de multiplier les moments de prière pour la paix. Multipliez les moments de prière pour la paix, a insisté le Successeur de Pierre. Dieu est seulement un Dieu de paix, il n'est pas un Dieu de guerre, et ceux qui soutiennent la violence profanent son nom. Maintenant, prions en silence pour ceux qui souffrent et pour que Dieu convertisse les cœurs à une ferme volonté de paix», a enfin demandé François, avant que les pèlerins ne se recueillent un instant.
Des dizaines de morts dans le bombardement d’une base militaire
Cet appel du Souverain Pontife intervient alors que les forces russes ont bombardé ce dimanche une base militaire située dans la région de Lviv, dans l’ouest de l'Ukraine, près de la frontière polonaise, une zone jusque-là relativement épargnée par le conflit. Au moins 35 personnes ont été tuées et 57 blessées, selon les autorités locales. La base de Yaoriv était l'un des principaux centres servant aux exercices militaires conjoints avec l'Otan.
La ville de Marioupol, dans le sud-ouest, continue quant à elle d’être assiégée par les forces russes. Bombardée depuis près de deux semaines, la cité garde l'espoir de voir arriver un convoi d'aide humanitaire, dont la venue est prévue ce dimanche.
Toujours au sud et au bord de la mer Noire, la métropole d'Odessa se prépare à une offensive des troupes russes, qui se concentrent pour l'heure à une centaine de kilomètres à l'est, sur la ville de Mykolaïv. Les bombardements massifs ont notamment touché un centre de cancérologie et un hôpital ophtalmologique. Neuf morts ont été déplorés ce dimanche par le gouverneur de la région.
Le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique du Pape François, envoyé sur le terrain par le Souverain Pontife, est en ce moment sur la route du retour vers Rome. Il a passé près d'une semaine auprès de la population frappée par le conflit, d'abord en Pologne en se rendant dans des centres d'accueil pour réfugiés puis à la frontière avec l'Ukraine, et ensuite sur le territoire ukrainien, notamment près de Lviv. C'est là qu'il a célébré samedi une messe avec la communauté catholique locale.
Premiers bilans
L'armée russe maintient également sa pression sur Kiev, tentant d'encercler la capitale. Selon l'état-major ukrainien, les soldats russes cherchent à éliminer les défenses à l'ouest et au nord de la ville afin de la bloquer.
« Environ 1 300 » militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février, a indiqué samedi 12 mars Volodymyr Zelensky, dans un premier décompte officiel fourni par les autorités ukrainiennes depuis le début de l'invasion. L'armée russe aurait perdu «environ 12 000 hommes», affirme le président ukrainien. La Russie, de son côté, a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan à ce jour, avec 498 soldats tués. Par ailleurs, au moins 579 civils ont été tués, selon le décompte de l'ONU paru samedi également. L’organisation précise toutefois que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.
Près de 2,6 millions de personnes ont quant à elle quitté le pays depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, d’après l’ONU.
(Vatican News avec AFP et RTSinfo)
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Dans le diocèse de Besançon, Mgr. Jean-Luc Bouilleret a demandé de faire sonner les cloches de toutes les paroisses
à 19h00 le lundi 28 février
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GUERRE EN UKRAINE : RÉACTIONS ET APPELS DES ÉGLISES DANS LE MONDE
Source : Vatican News
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi à l'aube dans une déclaration à la télévision une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays. De puissantes explosions ont retenti dans plusieurs villes. Les dernières réactions des conférences épiscopales, institutions ou organismes liés aux Églises.
- Les évêques italiens demandent d’arrêter la « folie de la guerre »
Dans une déclaration publiée depuis Florence jeudi 24 février, la Conférence épiscopale italienne condamne «fermement la mauvaise décision de recourir aux armes» et dit sa solidarité avec les Ukrainiens. «Chaque conflit apporte la mort et la destruction, déchire le tissu social et menace la coexistence des nations. Le souvenir de ce qui s'est passé sur le Vieux Continent au siècle dernier doit nous amener à désavouer tout discours de haine et toute référence à la violence, en nous incitant au contraire à cultiver les relations amicales et les résolutions de paix», poursuivent-ils.
Réunis dans la capitale toscane pour la rencontre "Méditerranée, frontière de paix", les prélats italiens en appellent «à la conscience de ceux qui ont des responsabilités politiques pour qu'ils arrêtent au plus vite la folie de la guerre». Ils invitent enfin tous les fidèles de la Péninsule à prier pour la paix et à jeûner, en particulier le 2 mars prochain, mercredi des Cendres, comme l’a demandé le Pape François lors de la dernière audience hebdomadaire.
- « Immense inquiétude» des évêques de France
La Conférence des Évêques de France s’est exprimé ce jeudi dans un communiqué signé par Mgr Éric de Moulin-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF. «La décision du Président de la Fédération de Russie d’intervenir militairement en Ukraine enclenche un processus de guerre qui suscite en nous une immense inquiétude», déclarent les évêques, au yeux desquels la Russie «brise unilatéralement un processus de paix engagé depuis des années et viole le droit international». «Les Ukrainiens défendent leur pays, avec ce qu’il représente d’histoire et culture, de marche dans la dignité vers la liberté. Les Européens savent que la guerre n’est jamais une solution, affirme la CEF Ils savent aussi qu’il ne peut y avoir de paix sans justice ; de nos jours, la justice passe par le respect du droit international», est-il rappelé.
Le président de la CEF appelle les catholiques de France à prier pour les Ukrainiens et pour le retour de la paix en Ukraine, pour toutes les victimes de la violence aveugle que porte la guerre. «Prions aussi pour le peuple russe tout entier, dans sa diversité, ajoute Mgr de Moulin-Beaufort. Dans notre prière, n’oublions pas les soldats, les familles qui seront endeuillées, les personnes qui seront blessées. N’oublions pas non plus les populations civiles et, parmi elles, les plus fragiles et les pauvres qui sont trop souvent les premières victimes des conflits. La responsabilité des dirigeants qui décident la guerre est immense à leur égard».
La CEF s’unit enfin à l’appel du Pape François à une journée spéciale de prière pour la paix, le 2 mars prochain, Mercredi des Cendres. «Nous offrirons cela pour la paix et la justice, en communion avec tous ceux qui en Ukraine et en Russie aspirent à la paix, à la vérité et à la justice», assure l’épiscopat français qui invitent les fidèles à suivre cette initiative.
- Les évêques péruviens s’unissent à l’appel du Pape François
Outre-Atlantique, l’Église s’inquiète aussi des perspectives potentielles d’un conflit armé entre l’Ukraine et la Russie. «Tout au long de l'histoire, il y a eu des conflits sanglants, où ceux qui souffrent le plus sont les populations civiles, les victimes innocentes des guerres. Si cette violence se poursuit, de nombreux foyers seront laissés en deuil et il y aura une crise de réfugiés et de déplacements de centaines de milliers de personnes», écrit Mgr Miguel Cabrejos, président de la Conférence épiscopale péruvienne, dans un message diffusé ce 24 février.
Au nom des évêques de son pays, Mgr Cabreros invite toute l’Église péruvienne et les personnes de bonne volonté à se joindre à la journée de jeûne et de prière demandée par le Pape François pour le Mercredi des Cendres, le 2 mars.
« En même temps, nous invitons les évêques à demander à leurs prêtres de prier pour la paix à toutes les messes et à tous les fidèles de prier le Saint Rosaire, comme la Sainte Vierge Marie nous l'a toujours demandé», conclut ce message rédigé depuis Lima.
- « La diplomatie est la seule issue possible» selon Pax Christi International
« L'envoi de soi-disant "opérations de maintien de la paix", augmente la perspective d'une guerre entre la Russie, l'Ukraine, et les Etats-Unis et ses alliés de l'OTAN avec des conséquences catastrophiques potentielles pour le monde», analyse Pax Christi International dans un communiqué paru ce 24 février.
Le mouvement catholique international pour la paix redoute «d'immenses souffrances pour le peuple ukrainien avec des milliers de morts, de réfugiés, la disparition du potentiel de générations de jeunes et d'enfants, et une destruction massive avec des effets durables sur l'économie du pays et sur la paix mondiale». «De même, l'impact de l'utilisation des armes sur l'environnement sera énorme et dévastateur. Du côté russe, il y aura de nombreuses victimes parmi les soldats, souvent de jeunes conscrits, qui sont entraînés dans des actions de guerre», prévient Pax Christi.
Le mouvement né en France en 1945 soutient que «la diplomatie est la seule issue possible si l'on veut préserver la paix».
« Ne laissez pas l'implacable mécanique de la guerre l'emporter sur la patiente quête de la paix. Il est encore temps de donner à la paix la chance qu'elle mérite. Elle est un don de Dieu, personne ne peut en disposer à la légère !», lit-on en conclusion de ce communiqué.
24 février 2022 : DÉCLARATION DE Mgr. Éric de MOULINS-BEAUFORT,
archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France
Lire ici
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DÉCLARATION DU CONSEIL D' ÉGLISES CHRÉTIENNES DE FRANCE
Appel à la paix
Lire ici
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LA GUERRE EST CONTRAIRE A LA VOLONTE DE DIEU, HIER, AUJOURD'HUI ET DEMAIN !
Aussi nous nous tournons vers Dieu et vous invitons à prier pour la paix.
Nous souhaitons ainsi donner une voix aux personnes vivant en Russie et en Ukraine.
Celles-ci viennent d’Églises particulièrement touchées par le conflit et avec lesquelles nous entretenons des liens au sein de la Communion d’Églises protestantes en Europe.
Elles ont — nous avons tous — besoin de notre prière aujourd’hui.
- Des sœurs et des frères de Russie partagent leurs pensées avec nous en ce moment
L’Archevêque Brauer, de Moscou, écrit : « Je suis profondément préoccupé par ce que se passe dans mon pays. Et je suis tout autant dans la confusion concernant l’état des relations entre des pays et des peuples qui sont liés et qui sont également chers à mon cœur. Les derniers signaux d’une possible guerre sont particulièrement terrifiants... En ce moment, tout en moi se tait ; une seule pensée demeure : Seigneur, prends pitié ! »
Cet appel devient un besoin intérieur urgent : Seigneur, prends pitié ! Préserve-nous de l’arbitraire politique, du pouvoir du mal et des effusions de sang. Malgré toutes les tensions, garde-nous dans l’unité de ton Esprit-saint.
- Des voix préoccupées nous arrivent également de l’Ukraine. Par exemple, de la paroisse luthérienne Sainte-Catherine à Kiev, le pasteur Matthias Lasi écrit :
« Beaucoup de gens à Kiev ont peur, mais ils sont habitués à vivre dans l’incertitude et la peur. C’est pourquoi la vie continue comme d’habitude. Tous ceux qui le peuvent se sont préparés pour le pire : ils ont changé leurs économies en euros, ont préparé des bagages en cas d’urgence et fait des réserves de provisions pour subsister quelques jours. Nous espérons et prions que la diplomatie réussira à établir un règlement pacifique. Pour beaucoup de membres de notre paroisse, la situation est d’autant plus difficile qu’il y a seulement quelques semaines, ils étaient très préoccupés pour leurs proches au Kazakhstan. De nombreuses familles ont également des proches en Russie. Dans notre situation très inquiétante, je remercie tous ceux qui pensent à nous et à nos sœurs et frères en Russie. »
- De Beregszász, dans l’ouest de l’Ukraine, Sándor Zán Fábián, évêque de l’Église réformée hongroise, écrit
« La première victime de la guerre, il y a huit ans, était un soldat appartenant à notre Église. Nos paroisses sont loin de la guerre dans le Donbass — mais nos jeunes gens doivent y aller comme soldats. Ainsi l’ouest de l’Ukraine est également affecté par la guerre. Nous sommes témoins de l’exode des jeunes qui quittent les paroisses de langue hongroise : nous avons perdu de nombreux membres qui ont immigré à l’ouest pour ne pas avoir à prendre part à la guerre. Nos paroisses, dans cette région pauvre de l’Europe, se vident de leurs forces. Nous prions notre Seigneur et Dieu tout-puissant que les peuples slaves de l’Est se reconnaissent les uns les autres comme une seule famille et vivent en pays ensemble. Cela est vital pour nous et pour tous les autres peuples vivant en diaspora. En tant que minorité hongroise, nous sommes menacés par cette situation. Celle-ci fait fuir du pays tous ceux qui sont en capacité de le faire. Nous prions pour les différentes nationalités en Ukraine. Nous prions particulièrement pour les populations slaves, afin qu’elles vivent en paix. »
- Intercession à partir d’éléments venant de l’Église luthérienne en Russie et de l’Église Orthodoxe en Ukraine
- Dieu tout-puissant, tu sais le peu de force que nous avons pour nous dresser contre les abus de pouvoir, la corruption et la violence. Regarde avec compassion les souffrances et les lamentations de ceux qui souffrent du conflit armé en Ukraine — et de tous ceux qui craignent une guerre plus large.
- Soutiens-nous par ta force irrésistible, pour que nous fassions ta volonté et que la lumière de ta vérité brille sur la terre. Libère-nous des épreuves de la guerre. Que ceux qui ont perdu leurs maisons trouvent de nouveaux lieux où s’installer, nourris les affamés, réconforte ceux qui pleurent, unis ceux qui sont séparés.
- Fais de nous des instruments de ta paix et de ta justice, et équipe-nous de tout ce qui est nécessaire pour servir nos compagnons en humanité. Ne permets pas que ton Église perde quiconque par colère envers d’autres humains ou envers des proches ; au contraire, toi le Dieu généreux, accorde-nous une réconciliation rapide.
- Nous sommes effrayés par une guerre qui apporterait de nombreuses souffrances — en Ukraine, en Russie et dans toute l’Europe. Nous prions pour tous celles et ceux qui ont des responsabilités en Russie, en Ukraine, en Biélorussie, aux États-Unis et dans l’Union européenne ; qu’ils trouvent des moyens de sortir de l’escalade de la rhétorique guerrière. Aide-nous à désarmer nos mots et nos actes. Adoucis les cœurs de ceux qui se sont endurcis et aide-nous à revenir à la connaissance de ta sagesse.
- Par-dessus tout, renforce notre foi, revivifie notre espérance et apprends-nous à aimer.
- Préserve-nous de l’arbitraire des puissants de ce monde et amène-les à reconnaitre leurs limites.
- Bénis-nous dans ta paix pour que nous puissions travailler ensemble, main dans la main, pour un monde plus libre et plus juste, à ta gloire et ta louange.
• Prions le Notre Père...
Le Conseil presbytéral
de l'Église protestante unie de Besançon & Environs
SEIGNEUR, PREND PITIÉ ! CE SONT LES MOTS QUI REVIENNENT DANS NOS ESPRITS SANS CESSE.
Seigneur prends pitié !
Alors qu’une guerre sans déclaration de guerre a embrasé l’Europe,
nous restons bouche-bée devant l’impensable, l’inimaginable, l’invasion de l’Ukraine, pays souverain.
Seigneur, prends pitié !
Alors que les appels à la raison, au dialogue, et tous les efforts diplomatiques sont restés lettre morte face à un dictateur emmuré dans un récit mensonger, l’Ukraine est attaquée, ses habitants bombardés, jetés sur les routes.
Seigneur, prends pitié !
Vois nos larmes et notre désespoir.
Entends les cris de détresse des hommes et des femmes meurtris, endeuillés, blessés, terrorisés.
Ramène à la raison l’agresseur, soutiens les malheureux
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UKRAINE : VENT D'EST, VENT D'OUEST SUR LA DÉMOCRATIE
Source : Eglise catholique en France / L'oeuvre d'Orient
La majorité des 45 millions d’Ukrainiens ne conçoivent l’ancrage et la destinée de leur État-nation qu’à l’ouest, dans l’Europe occidentale. Désir inacceptable pour Vladimir Poutine pour qui elle fait pleinement partie du « roman national » russe.
- Une crise enlisée et à hauts risques
Quand cet article a été rédigé mi-janvier, Russes et Américains se retrouvaient à Genève pour parler – sans les Européens – de cette crise, dans un climat de guerre froide. Rappelons les faits : il y a 30 ans, les Ukrainiens rompent par référendum leur lien avec la Russie/ex-URSS. Une révolution chasse le dirigeant pro-russe Viktor Ianoukovytch en 2014. Le mouvement pacifique dit de Maïdan réclame une entrée dans l’Union européenne et aussi dans l’Otan. En 2014, la Russie annexe la Crimée qui appartenait à l’Ukraine. À l’est, le bassin minier du Donbass, où la majorité de la population est russophone, fait sécession. Débute une guerre qui a fait plus de 13 000 victimes du côté de Kiev, et se poursuit à basse intensité. Les séparatistes sont soutenus par Moscou. Des dizaines de milliers de soldats russes s’entraînent à la frontière orientale, laissant planer la menace d’une invasion. Les dangers sont maximaux, beaucoup dépend du choix de Vladimir Poutine.
- Deux lectures des origines
Au sein de ce peuple tiraillé, quatre divergences fondamentales entre Moscou et Kiev se conjuguent dangereusement, inextricablement : autour de l’État de droit, de la géopolitique, de l’Église et de l’histoire.
Pour Vladimir Poutine, à qui ce sujet tient à cœur, et dans le sentiment populaire russe, l’Ukraine est une partie de l’identité nationale qui, sans elle, restera orpheline. Poutine voit son berceau dans le petit royaume de la « Rous de Kiev » au IXe siècle. Pour beaucoup d’Ukrainiens, en revanche, leur pays a été façonné par l’orthodoxie byzantine et ses évêques, et a connu des colonisations/influences occidentales (Pologne, Autriche-Hongrie). L’attachement à l’Occident a été accru par le souvenir des exactions, des tsars à Staline.
« Ce sont deux logiciels historiques, deux incapacités à considérer que deux États-nations se sont constitués progressivement sur les bases de la Rous de Kiev », relève le chercheur Antoine Arjakovsky, fondateur de l’Institut d’études œcuméniques de Lviv.
Pour le Kremlin, une entrée éventuelle dans l’Otan, que réclame le président Volodymyr Zelenski, et la peur que l’Ukraine soit un « porte-avions » contre elle, sont des chiffons rouges. Si l’Occident, dit Vladimir Poutine, « entend faire de l’Ukraine une anti-Russie, nous n’accepterons jamais ».
- Un mouvement d’Ukrainiens européens
La grande majorité des Ukrainiens « se définit aujourd’hui comme Ukrainiens européens. Cette partie-là a gagné à Maïdan en 2014 », assure Antoine Arjakovsky. Beaucoup ne veulent plus se contenter d’un statut d’État neutre. Que les membres de l’Otan aient promis à l’Ukraine l’appartenance à leur alliance, sans rien faire pour cela, a conduit à l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass, raisonnent beaucoup.
« Si un pays décide de se doter de la sécurité d’une alliance défensive, comment s’y opposer : l’Ukraine fera partie un jour de l’Otan », juge ce chercheur qui a organisé quatre séminaires pour émettre des pistes pour la paix.
Il reste qu’une partie des chrétiens ayant soutenu Maïdan sont déçus par une Europe qui s’éloigne des valeurs chrétiennes. « Des Ukrainiens disent : on s’est battu pour la civilisation européenne mais ce qu’on voit, c’est une vision ultralibérale voire libertaire ».
- Entre Églises, une grande avancée
La grande bonne nouvelle pour quelque 31 millions de baptisés ukrainiens a été, en 2018, une fusion de deux Églises : l’Église orthodoxe autocéphale, jadis sous contrôle soviétique, s’est fondue dans la nouvelle Église de Kiev créée sous le patronage du patriarcat de Constantinople, contre la volonté du patriarcat de Moscou. Dont une partie du clergé et des fidèles a rallié cette nouvelle Église où l’on prie en langue ukrainienne.
Une querelle de chiffres oppose cette Église, très pro-Maïdan, qui revendique la première place – 15 millions de fidèles – aux orthodoxes affiliés au patriarcat russe qui ont historiquement le plus de paroisses (quelque 12 000 contre 8 000). Descendants des ex-« uniates » jadis martyrisés sous Staline, cinq millions de grecs-catholiques complètent le tableau, ainsi qu’environ 700 000 catholiques romains.
- « Yalta ecclésiastique »
Que peut le Vatican pour apaiser les tensions opposant cultures et confessions ? François n’a pas un rôle aisé en cherchant le dialogue avec le patriarche Kirill. Car Moscou et Constantinople sont dans un schisme profond. En jeu le leadership dans l’orthodoxie.
Or que dit l’Église orthodoxe russe dans la crise ? On n’entend aucune condamnation de la politique du Kremlin, pointe-t-on à Kiev. « Moscou a fait beaucoup pression sur Rome pour dire que les Gréco-catholiques sont ceux qui posent problème et qu’il vaudrait mieux rester dans l’ecclésiologie de Jean-Paul II sur les deux poumons de l’Église, oriental et occidental. Or, on ne peut se contenter d’une Yalta ecclésiastique », analyse M. Arjakovsky. À l’époque de la globalisation, les Gréco-catholiques peuvent au contraire favoriser un rapprochement non seulement entre Rome et Constantinople, entre Rome et Moscou, mais aussi entre orthodoxes mêmes.
Jean-Louis de La Vaissière
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Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui nous débutons une nouvelle étape de notre pèlerinage : celui de la crainte vers la dignité.
Le Seigneur, notre Dieu accorde la dignité à toi, à moi et à chaque personne. Il nous donne sa dignité divine, la dignité de son Esprit, nous proposant de vivre avec Lui, de donner et d’offrir la vie.
Nous sommes confrontés à un grand danger de destruction, d’effacement de notre dignité et de la souveraineté de notre État. De tout ce qui nous est cher. Et ce qui est important en ce moment, c’est de ne pas concéder à « l’ennemi de l’humanité » plus de pouvoir qu’il n’en a déjà dans ce monde. Il faut repousser le diable et nous tourner vers la face de notre Sauveur.
Cette nouvelle étape de notre pèlerinage commence dès aujourd’hui. Marchons ensemble, avançons forts, assurés et confiants. Pour cela, il faut être en bonne forme physique. Il faut se coucher à l’heure. Il faut se soutenir les uns les autres. Il ne faut pas perdre notre temps en inquiétudes, peurs, ni fantasmes terrifiants. Par contre, il faut agir : chaque jour aider quelqu’un, aider les proches des soldats, informer les gens, rendre heureux notre prochain.
Commençons et finissons chaque jour dans la prière. Car en Dieu est la vérité, la justice et notre force.
Que le Seigneur bénisse nos défenseurs. Que Dieu bénisse l’Ukraine. Que notre Sauveur vous bénisse et installe la paix dans votre cœur, que vous soyez forts et que vous puissiez cheminer de la crainte vers la Dignité donnée par Dieu.
Mgr Borys Gudziak
Archevêque Métropolitain de Philadelphie, pour les Ukrainiens catholiques des États-Unis
Chef du Département des relations extérieures de l’Église gréco-catholique ukrainien
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