Dimanche 22 septembre - Le chemin du serviteur — Paroisse de Gray

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Paroisse de Gray Paroisse de Gray

Dimanche 22 septembre - Le chemin du serviteur

Jésus révèle à ses disciples sa destinée tragique et glorieuse : il va être arrêté et va mourir avant de ressusciter. Pourtant, ses plus proches se préoccupent davantage de leur place aux côtés de leur Maître. Qui est le premier ? Qui est le plus grand ? Être serviteur de tous, voilà le chemin emprunté par Jésus. Il nous montre la voie. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 22 SEPTEMBRE - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
Intervention de membres de la Pastoale de la Santé du diocèse
(10h30 - Messe à Arc-lès-Gray et à Valay)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

 

Lecture du livre de la Sagesse (2, 12.17-20)
« Condamnons-le à une mort infâme »
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
________

L’auteur reprend un thème maintes fois abordé dans les psaumes ainsi que chez Jérémie et Isaïe : les souffrances et la persécution du juste. Le projet que formulent « ceux qui méditent le mal » est à la fois sournois et d’une violence extrême. La vie et les paroles du juste les contrarient fortement, alors ils ironisent sur l’assistance qu’il espère obtenir de son Dieu. Les voilà résolus à passer à l’action : ils vont accabler le juste d’outrages et de tourments et le condamner à « une mort infâme ». Mais ils font fausse route : dans un second discours tenu du fond des enfers (Sg 5), ils reconnaîtront avoir complètement erré, tandis que le juste, lui, aura été délivré par son Dieu.
___________________________

PSAUME 53 
Refrain : Le Seigneur est mon appui entre tous.
Par ton nom, Dieu, sauve-moi, par ta puissance rends-moi justice ;
Dieu, entends ma prière, écoute les paroles de ma bouche.
Des étrangers se sont levés contre moi, des puissants cherchent ma perte : ils n’ont pas souci de Dieu.
Mais voici que Dieu vient à mon aide, le Seigneur est mon appui entre tous.
De grand cœur, je t’offrirai le sacrifice, je rendrai grâce à ton nom, car il est bon !
______

La voix du psalmiste est celle d’un juste persécuté qui fait appel à Dieu, de qui il attend salut et justice. Il connaît ses persécuteurs – des « étrangers » et des « puissants » –, qui n’ont aucun « souci de Dieu ». L’espoir renaît chez lui, car Dieu se révèle un appui fidèle et lui vient effectivement en aide. La liturgie n’a pas retenu l’imprécation problématique du verset 7, dans laquelle le juste souhaite que « le mal retombe » sur ses persécuteurs. L’essentiel est de voir que le dernier mot du psalmiste n’est pas la vengeance envers ceux qui lui ont fait du mal, mais l’action de grâce envers la bonté de Dieu.
_________________

LECTURE DE LA LETTRE DE SAINT JACQUES (3, 16 – 4, 3)
« C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix »
Bien-aimés, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas; vous demandez, mais vous ne recevez rien; en effet, vos demandes sont mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs
______

Jacques invite ses « bien-aimés » à faire un profond examen de conscience. Il constate que le climat est loin d’être serein dans la communauté : il parle ici de « jalousie », de « rivalités », de « désordre », de « conflits », voire de « guerres » intestines et de « convoitises ». Le constat est plus que désolant. À la différence des deux lectures précédentes, il n’est pas question de persécutions venant de l’extérieur, mais de maux internes qui gangrènent la communauté. Jacques rappelle donc l’idéal à poursuivre, celui de « la sagesse qui vient d’en haut », et dont les fruits sont : bienveillance, conciliation, miséricorde, paix et justice.
_______________________________

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (9, 30-37)
« Le Fils de l’homme est livré… Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous »
En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé . »
_____

Pour la deuxième fois (voir Mc 8, 31), Jésus fait l’annonce de sa Passion, de sa mort et de sa résurrection à venir. Si cette deuxième annonce suscite encore l’incompréhension et la peur des disciples, c’est que ces derniers souhaitent toujours un messie triomphant et glorieux. Or Jésus ne dissocie jamais sa mort de la perspective de sa résurrection. Ce qui choque le plus dans la réaction des disciples, ce n’est pas tant leur incompréhension que leurs considérations bassement futiles. Les propos de Jésus sont graves et eux se demandent encore qui est le plus grand parmi eux ! Jésus leur rappelle qu’il n’est pas venu en conquérant mais en serviteur de la multitude. À eux d’en faire autant.
_____________________________

COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Eglise

LES APÔTRES ET L'ENFANT  

Ce dimanche encore, les disciples sont traversés par la peur car ils n’osent même plus interroger leur Seigneur ! Et ils ne comprennent pas davantage ce que Jésus leur dit en annonçant sa Pâque imminente. À l’incompréhension et à la peur, s’ajoute la gêne. Voilà que Jésus met à jour la médiocrité de leurs ambitions face à la mission qu’il veut leur confier. Seul compte le protocole ecclésiastique, non la mission apostolique ! Et c’est un enfant qui leur fait la leçon. Le voilà témoin du Christ face à un groupe d’adultes inquiets voire dépassés. Peut-être a-t-il perçu que les Écritures, comme le livre de la Sagesse, parlent de celui qu’attend le peuple de Dieu ? Peut-être a-t-il compris que la présence prophétique du Messie d’Israël vient corriger nos désirs mal orientés que dénonce Jacques ?

En silence, l’enfant est placé au milieu des disciples et entre au plus intime du témoignage apostolique. Il accepte de laisser le Ressuscité orienter son existence, en devenant signe de l’accueil et de la disponibilité. En face de cette leçon apostolique, nos querelles ecclésiales semblent picrocholines, et dérisoires nos luttes pour le pouvoir, surtout quand il prétend s’exercer au nom de l’Évangile. Au moment où nos vies reprennent leur cours habituel, après la coupure de l’été, deux leçons nous sont données : sortir de la peur et dépasser le protocole. Alors nous pourrons chanter joyeusement avec le psalmiste : « Je rendrai grâce à ton nom. »