Dimanche 11 août - 19ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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Dimanche 11 août - 19ème dimanche du temps ordinaire

Nous poursuivons le discours de Jésus sur le pain de vie : il appelle ses interlocuteurs à la foi, qui est la condition pour recevoir son enseignement et qui donne la vie éternelle. La foi est aussi la condition pour reconnaître le corps du Christ dans le pain qu’il nous offre. Le prophète Élie, nourri par du pain apporté par un ange, a reçu des forces pour marcher jusqu’à l’Horeb : c’est la foi en ce don de Dieu qui l’a rendu capable d’une telle épreuve physique. Par le don du Saint-Esprit, Jésus ressuscité nous donne la force de marcher à sa suite, c’est-à-dire de vivre selon l’esprit du Royaume : « cherchez à imiter Dieu » nous dit saint Paul. (Prions en Eglise)

 faire à Dieu.DIMANCHE 11 AOÛT - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
(Messe à 10h30 à ARC-lès-GRAY et à VALAY)
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UNE PRIÈRE de Pierre Charland, pour ce dimanche (Prions en Église)
SEIGNEUR, TU ES MA FORCE
Seigneur Jésus, tu es ma force.
Je veux marcher en ta présence jusqu'à la demeure du Père.
Tu m'as sauvé et je t'appartiens ; sans toi je ne suis rien.
Donne-moi ton pain de vie qui protège de la mort.
Séduits par les attraits du monde, il m'arrive de te tourner le dos et de m'éloigner de ta lumière.
Mais loin de toi, je flétris, je m'épuise, car toi seul connais mon coeur.
Certains jours, je fonce aveuglément, coupé du souffle bienfaisant de ton Esprit.
Je laisse la peur, l'angoisse et le doute semer en moi tristesse et division.
Fortifie-moi de ta parole et nourris-moi de ta chair !
Enseigne-moi à vivre dans la vérité et à aimer sans limites, ni arrière pensée.
Tu, Seigneur, le sens et l'horizon du chemin qui conduit à notre maison !

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÈGLISE


PREMIÈRE LECTURE | 1 Rois 19, 4-8
« Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. »
Le prophète Élie se sent épuisé parce qu’il ne compte que sur ses propres forces pour se soustraire aux tribulations qui l’accablent. L’intervention d’un ange qui lui apporte de quoi se restaurer va bouleverser sa situation. Nous pouvons entendre là un appel à discerner les soutiens que nous recevons pour continuer notre route, malgré les épreuves.

Le prophète Élie vient de remporter, sur le mont Carmel, une improbable mais sanglante victoire, seul contre la horde des prêtres de Baal. Seul, vraiment ? C’est son Dieu qui a fait descendre le feu du ciel contre ces prêtres. La victoire du prophète laisse en lui un goût amer. Le combat a été rude et l’hostilité de la reine Jézabel le hante toujours. L’homme de Dieu erre au désert et supplie Dieu de lui reprendre sa vie. Dieu n’entend pas abandonner son prophète. Il lui envoie un ange pour lui redonner goût à la vie et lui permettre de poursuivre sa mission de prophète, « car il est long, le chemin qui [lui] reste ». Élie reprend des forces et il connaîtra encore une longue et fructueuse carrière.

Lecture du premier livre des Rois (19, 4-8)
« Fortifié par cette nourriture, il marcha jusqu’à la montagne de Dieu »
En ces jours-là, le prophète Élie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange! » Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. – Parole du Seigneur

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PSAUME | 33
« Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! »
Ce verset du psaume servait très fréquemment de chant de communion dans l’Église ancienne : le Seigneur révèle sa bonté quand il nous nourrit de la chair de son Fils et nous reconnaissons que ce qu’il nous donne est bon comme un met succulent.

La mention de « l’ange du Seigneur » qui réconforte Élie est sans doute la raison principale qui explique le choix du psaume 33 ce dimanche. Le prophète vit des moments difficiles. Les « frayeurs » et les « angoisses » qu’il éprouve sont bien réelles puisque la reine Jézabel cherche à le faire mourir. Élie en vient à douter de lui-même et n’a plus le feu sacré : il ose même demander au Seigneur de « reprendre » sa vie. Dieu n’exauce pas une telle prière. Au contraire, par l’intermédiaire de son ange, Dieu ordonne au prophète de « se lever » et de « manger ». Élie est « fortifié » et il reprend résolument la route vers la montagne sacrée. Dieu ne l’a pas laissé tomber et le prophète pourra continuer à témoigner d’un Dieu qui entend toujours le cri du pauvre.

Psaume 33
Refrain : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !

Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. 
Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! L’ange du Seigneur campe alentour pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon! Heureux qui trouve en lui son refuge ! 

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DEUXIÈME LECTURE | Éphésiens 4, 17.20-24 
« N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau. »

La joie, à l’opposé de la tristesse, est un fruit de l’Esprit Saint. C’est pourquoi saint Paul nous exhorte à donner de la joie en retour à l’Esprit Saint, ce qui suppose de vivre la concorde fraternelle et le pardon, le cas échéant.

Alors qu’il s’apprête à conclure sa lettre, Paul met la barre très haute : « Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. » Ce Dieu à imiter est trinitaire. Les Éphésiens sont en effet « marqués [du] sceau » de l’Esprit : ils doivent éliminer tout ce qui va à l’encontre de l’Esprit et vivre dans un esprit de générosité, de tendresse et de pardon. Paul s’inspire ici d’une des clauses du Notre Père : « Pardonnez-vous les uns aux autres comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. » Et ce n’est pas tout. Il faut imiter le Christ : « Vivez dans l’amour comme le Christ nous a aimés… » Vaste programme dont l’exécution s’avère la plus belle offrande qu’on puisse faire à Dieu.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (4, 30 – 5, 2)
« Vivez dans l’amour, comme le Christ »

Frères, n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bienaimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur. – Parole du Seigneur.
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ÉVANGILE | Jean 6, 41-51
« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

L’enseignement de Jésus ne peut pas être reçu si on ne reconnaît pas en lui l’envoyé de Dieu. C’est donc la question de la foi qu’il pose maintenant à ses interlocuteurs. Chaque eucharistie est l’occasion pour nous de reconnaître ce don qu'il nous fait de sa personne, sa « chair, donnée pour la vie du monde ».

Les récriminations des Juifs contre Jésus ne sont pas sans rappeler celle des Hébreux au désert, lassés de la manne qui venait du ciel. Les Juifs qui ont été témoins de la multiplication des pains font plus que récriminer. Ils s’en prennent ouvertement à la déclaration de Jésus : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Une déclaration qu’ils jugent incompatible avec les origines connues de Jésus. Il y a bien là un grand mystère : Jésus est non seulement l’un des nôtres, mais il est le seul à avoir vu le Père et à pouvoir le révéler au monde. L’enseignement qu’il livre sur Dieu n’est pas théorique : il est nourriture qui donne accès à « la vie éternelle » et à la résurrection « au dernier jour ».

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 41-51)
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel »
En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

LE PAIN DE L'ÂME  

Selon le dernier bilan de la faim dans le monde, environ un tiers de la population mondiale s’est trouvé en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave en 2022. Manger et bien manger restent parmi nos préoccupations les plus importantes. Alors, quand Jésus se présente comme « le pain vivant descendu du ciel », en quoi cela peut-il nous concerner ? Dieu nourrit ses serviteurs. De nombreux passages de l’Ancien Testament affirment ce trait caractéristique de Dieu : il donne à manger. La première lecture illustre cet aspect avec l’épisode d’Élie et l’ange du Seigneur, que l’on pourrait aussi appeler : « Dieu, une galette et une cruche d’eau ». Par deux fois, Dieu vient toucher ce prophète perdu, le confirmant dans sa mission. Fortifié par cette nourriture corporelle et spirituelle, 
Élie se rend jusqu’à la montagne de Dieu. Dieu ne nous laisse pas mourir de faim. Nous avons besoin de nourriture physique et de nourriture spirituelle. Pour les contemporains de Jésus, cela ne fait aucun doute : l’homme ne vit pas seulement de pain. Aujourd’hui, c’est moins évident. La vie corporelle est presque systématiquement dissociée de la vie de l’âme. Nous vivons comme si la vie spirituelle n’existait pas. C’est pourquoi l’accueil de Jésus comme celui qui rassasie aussi notre vie spirituelle en la rendant immortelle est l’un des plus grands défis de notre foi. Qui est donc ce Jésus qui donne à manger aux foules ?