Dimanche 21 juillet - 16ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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Dimanche 21 juillet - 16ème dimanche du temps ordinaire

« Ils étaient comme des brebis sans berger. » Après leur première mission, les Douze sont fatigués et Jésus les envoie se reposer. Mais les foules, avides d’écouter le Christ et ses disciples, accourent. Elles cherchent des chemins de guérison et de salut. Saisi de compassion, le Christ se remet à la tâche. Demandons-lui de revêtir nos cœurs de compassion pour tous les chercheurs de sens et d’espérance. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 21 JUILLET - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
(pas de messe à 10h30)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

Il y a une belle unité dans les lectures de ce dimanche. Car si le même thème explicite du berger et ses brebis figure dans la 1re lecture, le psaume, et l’évangile, il est présent dans la 2e lecture également, même si les termes diffèrent. Il y a les bons soins qu’un bon berger réserve à ses brebis, et il y a la mission du Christ venu instaurer la paix entre tous les hommes : telle est notre foi, telle est notre mission de disciples.

 

PREMIERE LECTURE | Jérémie 23, 1-6
« Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées. »

En matière de responsabilité face à l’avenir, les « pasteurs », c’est-à-dire aujourd’hui les élus, les responsables politiques, sont souvent jugés négativement. Mais le prophète Jérémie fait valoir la bonté du Seigneur, bonté qui surpasse les exactions des humains et qui fera régner le droit et la justice.

Alors que Jérusalem et Juda sont au bord de la catastrophe, le prophète Jérémie reproche aux derniers rois de Juda et aux responsables du Temple d’avoir versé le sang d’enfants innocents sur les lieux mêmes du Temple et introduit le culte des idoles. Le prophète les interpelle et les accuse d’avoir failli à leur tâche de pasteurs du peuple. Dieu va donc se faire le pasteur de son peuple : rassembler les brebis dispersées, les ramener « dans leur enclos », assurer leur fécondité, et susciter de nouveaux pasteurs qui les conduiront, les protégeront et les libéreront de tout danger et de toute peur. Par-dessus tout, il va « susciter pour David un Germe juste », exerçant « dans le pays le droit et la justice ».

Lecture du livre du prophète Jérémie (23, 1-6)
« Je ramènerai le reste de mes brebis, je susciterai pour elles des pasteurs »

quel malheur pour vous, pasteurs ! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage – oracle du Seigneur ! C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, contre les pasteurs qui conduisent mon peuple : Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, et vous ne vous êtes pas occupés d’elles. Eh bien! Je vais m’occuper de vous, à cause de la malice de vos actes – oracle du Seigneur. Puis, je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées. Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. Je susciterai pour elles des pasteurs qui les conduiront; elles ne seront plus apeurées ni effrayées, et aucune ne sera perdue – oracle du Seigneur. Voici venir des jours – oracle du Seigneur, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, et Israël habitera en sécurité. Voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur est-notre-justice. » – Parole du Seigneur.

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PSAUME | 22
« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. »

Ne nous lassons pas de chanter le psaume 22 et de goûter sa beauté. Il chante en effet ce qu’est la grâce de Dieu pour qui croit en lui, et le seul fait d’accepter Dieu comme berger nous assure « grâce et bonheur » tous les jours de notre vie. Étant écrit en « je », ce psaume peut aussi faire l’objet de notre méditation quotidienne.

Le « je » du psaume pourrait faire penser qu’il s’agit là d’une expérience personnelle, gratifiante certes, mais somme toute intimiste et réservée à quelques privilégiés. Tout y est si réconfortant : « des prés d’herbe fraîche », des « eaux tranquilles » et un hôte divin qui prépare la table et la coupe pour qui habitera « la maison du Seigneur ». Mais le psaume fait aussi état de grandes épreuves face aux ennemis et, notamment, de la mort. Ce Dieu qui fait « revivre » et qui « rassure » (l’hébreu dit : « console ») a tout du Dieu qui ramène les exilés de Babylone, les fait renaître à la vie, et leur redonne la joie d’habiter dans sa maison : le Temple retrouvé et rebâti.

Psaume 22
Refrain :  Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. 
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. 
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. 
Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. 

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DEUXIÈME LECTURE | Éphésiens 2, 13-18
« C’est lui, le Christ, qui est notre paix. »

« C’est lui, le Christ, qui est notre paix » : n’est-ce pas là le cri de notre foi, le témoignage de notre espérance et la mission qui nous est confiée ? Célébrer le Christ Sauveur du monde, Prince de la paix, nous affermit dans la foi et dans l’espérance d’un monde meilleur. Célébration qui s’achève par notre envoi en mission : nous sommes appelés à faire gagner la paix chaque jour.

Quoique brève, la lettre aux Éphésiens est une grande lettre, toute de lumière et d’une grande profondeur théologique. Le mot-clef de l’extrait d’aujourd’hui est « paix ». Non seulement ce mot définit le climat actuel qui règne au sein de la communauté, mais il couvre l’ensemble de « la Bonne Nouvelle » annoncée par le Christ et du salut qu’il a accompli « par le moyen de la croix ». Ce salut n’est rien de moins qu’une réconciliation des Juifs et des païens et la création d’un « seul Homme nouveau ». Christ a « détruit […] le mur de la haine » et c’est lui, en communion avec le Père et l’Esprit, qui est le garant et la source de la paix qui doit régner dans les communautés chrétiennes.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (2, 13-18)
« Le Christ est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité »

Frères, maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. – Parole du Seigneur.

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ÉVANGILE | Marc 6, 30-34
« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Alors, il se mit à les enseigner longuement. »

Il y a un temps pour tout. Et, pour Jésus, le temps de vivre un moment de repos, à l’écart, avec ses disciples. Puis le temps de poursuivre inlassablement sa mission. Face à ceux qui errent dans les difficultés de la vie, face à ceux qui s’égarent, face aux oubliés, il ne peut cacher le salut. En effet, venu révéler la bonté du Père, il annonce le Royaume qui commence avec lui.

Jésus ne se présente pas explicitement comme « le bon pasteur ». Mais il agit en tant que tel. On ne parle pas ici d’eaux tranquilles, mais de désert : un lieu inhospitalier que Jésus choisit cependant pour procurer le repos à ses Apôtres de retour de mission. Cette retraite bien méritée est toutefois de courte durée. Les gens accourent en foule pour retrouver Jésus. Celui-ci ressent bien, en bon pasteur qu’il est, le désarroi de ces gens : « Il fut saisi de compassion parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. » Son enseignement est nourriture pour le cœur et redonne vigueur à tous ceux qui l’écoutent.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (6, 30-34)
« Ils étaient comme des brebis sans berger »

En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Benoît Gschwind, évêque de Pamiers, Prions en Église

INVITATION AU REPOS

Les disciples reviennent de leur première mission. À entendre Jésus, qui les invite à se reposer à l’écart dans un endroit désert, ils doivent être fatigués ! Sans doute ont-ils beaucoup marché, parlé, écouté. Les rencontres prennent sens dans la relecture et dans la prière. Aller à l’écart, c’est la démarche permanente de Jésus, qui sans cesse plonge dans ce cœur-à cœur avec son Père dont il reçoit sa mission. Ne pas prendre le risque de la relecture, c’est risquer le plongeon dans un activisme qui ne permettra pas d’accueillir le travail de l’Esprit en nous et autour de nous. Aux disciples qui apprennent leur métier de missionnaire, Jésus lance cette invitation au repos. L’évangile de ce jour nous indique qu’il n’est pas toujours facile d’aller à l’écart, et qu’il faut en prendre les moyens. Jésus et les disciples, en quête d’un endroit désert, vont même devoir changer physiquement de lieu, prendre la barque pour un ailleurs. Il ne s’agit pas de fuir la foule, mais de se nourrir personnellement pour mieux nourrir la foule et répondre à son attente. Après la traversée, Jésus et les disciples retrouvent la foule. Leur désert, leur lieu à l’écart, était ce moment fugace, mais nécessaire, de la barque et de la traversée. Jésus est pris de compassion pour la foule. Ses paroles et ses mots vont guider et nourrir cette foule sans berger, qui, à l’écoute de Jésus, devient peuple rassemblé par la Parole.