Dimanche 25 août - 21ème dimanche du temps ordinaire - Choisir de servir — Paroisse de Gray

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Dimanche 25 août - 21ème dimanche du temps ordinaire - Choisir de servir

« Voulez-vous partir, vous aussi ? » C’est à nous que Jésus pose la question aujourd’hui, question qui place chacun en vérité devant le Seigneur et qui nous oblige à lui redire notre attachement, notre amour. Pour renouveler ainsi l’expression de notre foi, nous avons besoin de l’Esprit Saint. Implorons sa venue dans nos cœurs. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 25 AOÛT - 10h00 - MESSE A LA  BASILIQUE NOTRE-DAME
(10h30 : Messe à Valay)

Une prière de Yolande Richard pour ce dimanche (Prions en Église)

NOS PAS DANS LES TIENS
Seigneur, nous connaissons tous des gens qui sont partis et qui ont choisi de prendre leur distance avec l'Église.
C'est vrai que tes paroles ne sont pas toujours faciles à entendre ni à comprendre.
Elles sont parfois dures et exigeantes.
Elles nous poussent à renoncer à nous-mêmes.
Et il nous arrive, à nous aussi, d'être attirés par d'autres voies qui nous semblent plus faciles et moins rudes.
Quand nous hésitons à te suivre, quand nous sommes tentés d'aller voir alleurs, aide-nous à te rester fidèles.
À nous rappeler tout ce que tu as fait pour nous.
Et à sentir, comme Pierre, que rien ni personne, ne pourrait jamais nous combler comme toi.
Rends-nous capables de mettre nos pas dans les tiens et de t'accorder toute notre confiance.
 

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

Dans le chapitre 6 de l’évangile selon saint Jean, nous entendons la fin du « discours sur le pain de vie ». L’enseignement de Jésus est si difficile à entendre que de nombreux disciples le quittent. Les douze Apôtres, par la voix de Pierre, expriment une confiance renouvelée au Christ qui a les paroles de la vie éternelle. Ils font ainsi écho à la foi exprimée par le peuple d’Israël dans le livre de Josué (1re lecture). Cette relation intime à Dieu, nous sommes appelés à la vivre en nous sentant membres du corps du Christ, l’Église pour laquelle Jésus a donné sa vie (2e lecture).

PREMIÈRE LECTURE | Josué 24,1-2a.15-17.18b
« Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu. »

Les tribus d’Israël sont placées devant un choix par le prophète Josué : vont-elles servir les dieux de leurs pères ou le Dieu unique qui les a libérés de l’esclavage ? La réponse est radicale. Il n’y a pas d’autre choix possible : Israël rend grâce à Dieu qui accomplit des signes pour son peuple et le protège tout au long du chemin.

Josué convoque les douze tribus d’Israël et leurs chefs au sanctuaire de Sichem pour renouveler l’Alliance avec le Seigneur. Pour bien comprendre l’enjeu de ce rassemblement, il faudrait lire aussi les versets 2b à 14. Josué y dresse un résumé de l’histoire du salut, depuis l’appel d’Abraham jusqu’à l’installation en Terre promise, en passant par la sortie d’Égypte et le séjour au désert sous la gouverne de Moïse et Aaron. Josué somme le peuple de faire un choix clair : servir les dieux étrangers ou continuer de suivre le Seigneur, qui les a guidés tout au long de leur parcours. Le peuple se rallie avec enthousiasme au choix de Josué et des siens, et tous désirent « servir le Seigneur ».

Lecture du livre de Josué (24, 1-2a.15-17.18b)
« Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu »
En ces jours-là, Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem; puis il appela les anciens d’Israël, avec les chefs, les juges et les scribes; ils se présentèrent devant Dieu. Josué dit alors à tout le peuple : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. » Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage; c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu. »
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PSAUME | 33
« Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. »

Comme dimanche dernier, nous chantons le psaume 33. Les versets de ce dimanche constituent un bel écho à la première lecture : le Seigneur est attentif aux justes, il écoute leur cri et les protège des méchants.

Si les tribus d’Israël ont choisi, à Sichem, de servir le Seigneur, c’est qu’elles reconnaissent tout ce qu’il a fait pour elles depuis la sortie d’Égypte. Elles ont pu goûter et voir « comme est bon le Seigneur ». Les tribus ont rencontré de multiples dangers et subi de profondes épreuves dans la traversée du désert. Mais elles savent d’expérience, désormais, que Dieu ne les a jamais abandonnées et qu’il les a délivrées de tous les malheurs qui les ont touchées. Leur choix de « servir le Seigneur » n’aura pas été un saut dans l’inconnu. Dans cette nouvelle terre qui leur est donnée, les tribus se doivent maintenant de produire des fruits à la hauteur des bienfaits reçus.

Psaume 33 
Refrain : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire
Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé.
Le mal tuera les méchants; ils seront châtiés d’avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. 
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DEUXIÈME LECTURE | Éphésiens 5, 21-32
« Nous sommes les membres de son corps. »

Une lecture superficielle de ce texte pourrait faire supposer que la femme est inférieure à l’homme. Paul rappelle pourtant que, comme le Christ a donné sa vie pour son Église, le mari est appelé à tout donner pour sa femme. Il reprend les paroles de Jésus sur l’union de l’homme et de la femme qui est le signe de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

Paul livre ici un point de vue original sur la réalité et le symbolisme du mariage chrétien : « Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église. » C’est l’union de l’homme et de la femme qui est porteuse de ce mystère. Mais qu’en est-il de l’exhortation de Paul à la « soumission » ? On ne parle pas ici d’une relation d’infériorité, qui serait humiliante. Au contraire : la « soumission » signifie ici la prévenance et le soin qu’on doit avoir les uns envers les autres et elle est ultimement « soumission au Christ ». Soumission n’est pas ici servilité mais service. La relation entre la femme et le mari doit précisément se vivre dans un esprit de service, de respect et d’amour mutuels.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (5, 21-32)
« Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église »
Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien! puisque l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel; il la voulait sainte et immaculée. C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église
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ÉVANGILE | Jean 6, 60-69
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

La question de Pierre ne doit pas se traduire par : « Nous te suivons parce que nous n’avons trouvé personne d’autre… » mais par : « Tu es le seul envoyé de Dieu. » Il n’exprime pas seulement un lien affectif, mais un lien de foi, une certitude ancrée au plus profond de lui-même : « Nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » À la suite de Pierre et des Apôtres, nous pouvons nous interroger sur notre relation intime à Jésus.

C’est maintenant au tour des disciples de Jésus de récriminer, voire d’être scandalisés par les propos qu’il tient sur le pain de vie : « Ce discours est rude ! Qui peut l’entendre ? » La crise est réelle et profonde. Jésus sait en effet « depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait ». La crise est telle que « beaucoup de disciples » mettent fin à leur aventure avec Jésus. Les Douze veulent-ils partir eux aussi ? Pierre se fait le porte-parole de la foi du groupe : « Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Le choix est clair pour l’instant mais il sera plus difficile à maintenir lors de la Passion de Jésus.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 60-69)
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle »
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant!… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulezvous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire de Lisieux (Prions en Église)

UNE PAROLE RUDE ET LIBRE

« Àpartir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner » (Jn 6, 66). Jésus s’y est-il mal pris ? Pour une fois qu’il ne parlait pas en paraboles ! A-t-il été trop clair ? Trop « cash », comme on dirait aujourd’hui ? « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (Jn 6, 60). Non seulement Jésus ne se démonte pas et ne présente pas d’excuses pour ses paroles choquantes, mais il demande aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Jésus est libre. À Nazareth déjà, alors que ses propos avaient déplu et qu’on voulait le précipiter du haut d’une falaise, « lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin » (Lc 4, 30). Le secret de Jésus, c’est de vivre sous le regard du Père et de faire de la volonté du Père sa nourriture. Elle est rude, la parole de Jésus. Si l’Église lui est fidèle, nécessairement, la parole de l’Église sera rude elle aussi : elle dira la grâce du Royaume, qui dévoile la logique du prince de ce monde. C’est la même miséricorde que Jésus manifeste tant dans l’accueil des pécheurs que dans la proclamation de la vérité ou l’exhortation à la conversion. C’est cette miséricorde que l’Église est chargée d’annoncer au monde, en se tenant non sous le regard des hommes mais sous celui du Père. Comme Jésus, elle doit pouvoir dire : «Je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné » (Jn 8, 28)