Dimanche 27 octobre - Clés de lecture — Paroisse de Gray

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Dimanche 27 octobre - Clés de lecture

« Prends pitié de moi ! » L’évangile de ce jour esquisse l’itinéraire de la foi. Un chemin qui nous conduit des ténèbres à l’admirable lumière du Christ. L’aveugle Bartimée en appelle au Messie, compatissant envers les malheureux. Et sa prière est exaucée. La nôtre peut l’être aussi. Merveilles que fait pour nous le Seigneur ! (Prions en Eglise)

DIMANCHE 27 OCTOBRE - 10h00 - MESSE A LA BASILIQU
(10h30 - Messe à Champlitte et à Pesmes)

" Va, ta foi t'a sauvé." (Marc 10,22)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – Dieu est à l’œuvre ! Mais nous ne le voyons pas toujours. Peut-être est-ce la raison pour laquelle saint Marc nous rapporte la guérison de l’aveugle Bartimée à Jéricho. À l’image du peuple de Dieu après l’exil à Babylone, nous nous sentons parfois comme « le petit reste d’Israël ». C’est à partir de lui que Dieu restaurera la vigueur de ce peuple, en le ramenant à Jérusalem. C’est pour nous une préfiguration du salut : nous marchons vers le royaume de Dieu, la Jérusalem céleste.

 

1ère LECTURE

Le prophète Jérémie a dû accompagner le peuple aux heures les plus sombres de son histoire, avec la double invasion de Nabuchodonosor et de ses troupes, et les deux vagues de déportation des Judéens à Babylone. Mais Jérémie est homme d’espérance et l’oracle qu’il prononce appartient à une section de son livre (Jr 31 – 33) qu’on appelle « livre de la consolation ». Il annonce à ses contemporains que Dieu va faire revenir les exilés de Babylone, les guérir de leurs blessures et les rassembler « des confins de la terre ». Car Dieu est non seulement un guide, mais aussi « un père pour Israël ». L’heure n’est plus aux lamentations mais aux « cris de joie » et aux « louanges ».

Lecture du livre du prophète Jérémie (31, 7-9)
« L’aveugle et le boiteux, je les fais revenir »
Ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! » Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient. Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné. – Parole du Seigneur
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PSAUME 125

Ce psaume des montées célèbre le retour des captifs « à Sion ». C’est d’ailleurs le psaume emblématique du retour à Jérusalem. Ce qui avait été annoncé par Jérémie, et qui pouvait sembler n’être qu’un rêve, est maintenant devenu réalité. Les pleurs et les gémissements font désormais place à « des rires », à « des cris de joie » et à une « grande fête ». Ce renversement de situation est l’œuvre de Dieu. L’étonnement est tel que les captifs y voient un événement aussi prodigieux que la sortie d’Égypte. Le retour d’exil est un nouvel exode, et il mérite amplement d’être célébré parmi les grands exploits, « les merveilles » du Seigneur en faveur de son peuple.

Psaume 125
Refrain : Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
uelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! 
Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert. Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. 
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2ème LECTURE

Le rôle du grand prêtre est essentiellement celui d’un intercesseur. Que ce soit dans la prière liturgique en général ou dans les « sacrifices pour les péchés », il doit faciliter les « relations avec Dieu ». Les grands prêtres ne sont pas infaillibles et certains ont courtisé le pouvoir politique au détriment de leurs responsabilités religieuses. Ceux-là ont oublié que leur sacerdoce est d’abord une vocation, un appel de Dieu. Pour l’auteur de la lettre, le grand prêtre par excellence, Jésus, a non seulement reçu un appel de Dieu, mais il a aussi été « engendré » par Dieu et il demeure « prêtre […] pour l’éternité. »

Lecture de la lettre aux Hébreux (5, 1-6)
« Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité »

Tout grand prêtre est pris parmi les hommes; il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron. Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité. – Parole du Seigneur.
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ÉVANGILE SELON SAINT MARC (10, 46b-52)

La guérison de l’aveugle Bartimée est, dans l’Évangile de Marc, le dernier miracle opéré par Jésus. Le cheminement de l’aveugle a quelque chose d’exemplaire. L’homme est aveugle physiquement mais il voit déjà clair spirituellement. Sa double supplication – « Fils de David, prend pitié de moi » – est une éclatante profession de foi en la messianité de Jésus. À Jésus qui l’appelle, Bartimée répond avec enthousiasme : il bondit, littéralement, pour « venir à Jésus » qu’il salue affectueusement sous le titre de « Rabbouni »(mon Maître). Jésus n’a pas besoin de procéder à un rituel quelconque, si ce n’est de reconnaître la foi de cet homme, qui l’a « sauvé ».

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (10, 46b-52)
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Marie-Caroline Bustarret, théologienne, enseignante aux facultés Loyola Paris (Prions en Eglise)

BONDIR VERS LA RENCONTREr

Dans ce récit de la rencontre entre Jésus et Bartimée, arrêtons-nous sur ce qui précède l’échange entre les deux hommes. C’est avant leur face à face que commence véritablement la guérison. Aveugle, Bartimée est réduit à mendier. Son handicap lui vaut d’être méprisé et relégué aux périphéries de la ville, le lieu qui lui est dédié est le bord du chemin, à l’écart de la foule. Mais cet homme, tout aveugle et marginal qu’il soit, n’est ni sourd ni étranger à ce qui se passe. Il semble même paradoxalement plus clairvoyant que les « voyants », lui qui reconnaît en Jésus le Messie – en témoigne le titre messianique « fils de David » qu’il lui adresse. Il pressent que de cet inconnu pourrait venir une libération. Poussé par la volonté de le rencontrer, le voilà qui se met à crier vers lui et à faire un tel tapage que nul
ne peut l’ignorer. C’est là que Jésus l’appelle. Outre sa guérison, voici ce qui est remarquable : avant même de connaître Jésus, Bartimée est déjà en mesure de bondir vers lui. Il est habituel d’affirmer que c’est la rencontre avec Jésus qui met en route, donne de l’élan et du courage. Or, ici, l’élan précède la rencontre car dans le cœur de cet homme travaille déjà un grand désir et c’est précisément sa capacité à l’exprimer qui lui ouvre le chemin vers son Sauveur. Le Seigneur attend de nous que nous fassions de même et que nous lui adressions sans réserve les grands désirs qui nous habitent.