Dimanche 3 novembre - " Tu aimeras" - Clés de lecture
(Prions en Eglise)
DIMANCHE 3 NOVEMBRE - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
Messe des familles, participation de l'Ordre de Malte
(10h30 - Messe à Arc-lès-Gray et à Valay)
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE
Lecture du livre du Deutéronome (6, 2-6)
« Écoute, Israël : Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur »
Moïse disait au peuple : « Tu craindras le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses décrets et ses commandements, que je te prescris aujourd’hui, et tu auras longue vie. Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité, dans un pays ruisselant de lait et de miel, comme te l’a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères. Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » – Parole du Seigneur.
Le Deutéronome porte bien son nom : il veut dire « deuxième loi ». C’est effectivement une relecture des événements de l’Exode et du séjour au désert du peuple hébreu sous la gouverne de Moïse. Cette relecture s’est faite peu avant l’Exil, longtemps après la mort de Moïse. Le discours de Moïse présenté aujourd’hui atteint des sommets de réflexion et d’intériorisation spirituelles. La Loi est affaire d’écoute attentive, qui se traduit par une mise en pratique cordiale dans la vie quotidienne. Mieux encore : elle est fondée sur le respect et l’amour inconditionnels du Dieu unique. Loin d’être un fardeau, elle est source de vie, de bonheur et de fécondité.
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Psaume 17
Refrain : Je t’aime, Seigneur, ma force
Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu! Quand je fais appel au Seigneur, je suis sauvé de tous mes ennemis.
Vive le Seigneur! Béni soit mon Rocher! Qu’il triomphe, le Dieu de ma victoire !
l donne à son roi de grandes victoires, il se montre fidèle à son messie.
Le psalmiste professe d’emblée son amour pour Dieu : « Je t’aime, Seigneur. » Cette déclaration d’amour se décline avec la plus longue séquence d’attributs divins de tout le psautier : « Ma force, […] mon roc, ma forteresse, […] mon libérateur, […] mon bouclier, le Dieu de ma victoire. » Ce sont là des métaphores de la protection que Dieu accorde à celui qui l’invoque. Mais qui est ce dernier ? Le verset titre du psaume, en hébreu, nous renvoie à la figure de David, délivré de tous ses ennemis, incluant Saül. C’est d’ailleurs le même David qui est évoqué à la toute fin du psaume comme « roi » victorieux et comme « messie » à qui Dieu demeure « fidèle ».
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Lecture de la lettre aux Hébreux (7, 23-28)
« Jésus, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas »
Frères, dans l’ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de rester en fonction. Jésus, lui, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas. C’est pourquoi il est capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. C’est bien le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, innocent, immaculé; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. La loi de Moïse établit comme grands prêtres des hommes remplis de faiblesse; mais la parole du serment divin, qui vient après la Loi, établit comme grand prêtre le Fils, conduit pour l’éternité à sa perfection. – Parole du Seigneur.
Le contraste entre le sacerdoce de « l’Ancienne Alliance » et celui de Jésus est on ne peut plus tranchant. D’une part le sacerdoce ancien impliquait une multitude de prêtres, tous mortels et devant se succéder les uns aux autres, tandis que Jésus « demeure pour l’éternité » et « possède un sacerdoce qui ne passe pas ». D’autre part, les grands prêtres étaient « des hommes remplis de faiblesse », alors que Jésus a été « conduit pour l’éternité à sa perfection ». Il n’existe en lui aucune faiblesse et il est le seul « capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu ».
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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (12, 28b-34)
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain »
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
Voici un scribe sympathique, qui pose une question pertinente à Jésus et qui rebondit ensuite de façon judicieuse. La réponse de Jésus à la question du scribe est imparable, puisqu’elle est une citation directe du credo énoncé dans le passage du Deutéronome lu aujourd’hui. Cette citation comprend les deux derniers versets de ce passage, appelé en hébreu : « Shema‘ Israël » (« Écoute, Israël »). Jésus connaît bien sa propre religion… Mais il ne s’arrête pas là. Il complète le credo du Shema‘ en ajoutant un verset tiré, cette fois, du Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). Jésus et le scribe sont, là aussi, sur la même longueur d’ondes et Jésus le reconnaît spontanément.
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
L'AMOUR DU PROCHAIN
L’épisode de l’évangile de ce dimanche fait suite à une série de controverses entre Jésus et les connaisseurs de la Loi de Moïse. Après les sujets de l’impôt et de la résurrection des morts, une nouvelle interrogation surgit : quel est donc le premier des commandements ? Devant la réponse de Jésus, et en expert des Écritures, le scribe réalise que l’histoire de son peuple est une lente découverte de l’identité de Dieu. Entre celui à qui Noé sacrifia des animaux (Gn 8) et celui interrogé par Samuel (1 S 15, 22) ou chanté par David (Ps 39), Dieu n’a cessé de se révéler. Le Dieu de la Bible n’est pas un Dieu en colère qui veut la souffrance, mais un Dieu qui entend le cri des pauvres (Ps 33), ouvre un avenir et donne l’espérance (Jr 29). Avec douceur, l’unique Dieu se dévoile à son peuple, inédit et patient, comme un Dieu aimant attendant d’être aimé en retour. Serait-ce la fréquentation des Écritures qui permet à ce scribe d’interpréter l’indice que Jésus met devant lui ? En effet, il découvre une nouvelle relation avec Dieu, celle qui passe désormais par l’amour du prochain. Jésus dispense un enseignement sans faute. Et en tant que Fils de Dieu, il vit en lui-même ces deux amours inséparables. Aujourd’hui, par le don de son Esprit, Jésus nous rend capables nous aussi d’aimer de la sorte. « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35).