Dimanche 4 août - 18ème dimanche du temps ordinaire - "Moi, je suis le pain de la vie" — Paroisse de Gray

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Dimanche 4 août - 18ème dimanche du temps ordinaire - "Moi, je suis le pain de la vie"

Après le signe de la multiplication des pains entendu dimanche dernier, nous commençons aujourd’hui le long discours de Jésus sur le pain de vie. Les foules sont à la recherche de quelque chose de matériel qui puisse assouvir leur faim, comme les Hébreux au désert. À cette chose désirable qui garantirait la vie, tel un trésor à conserver dans un grenier, Jésus oppose la relation de foi, à laquelle tout disciple doit consentir. Il ne faut pas tant regarder la nourriture que l’action réalisée par Jésus : elle révèle la prévenance de Dieu pour les hommes. La miséricorde de Dieu nous fait vivre chaque jour, et elle prend des formes différentes selon les situations que nous rencontrons. Pour cela, rendons grâce à Dieu. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 4 AOÛT - 10h00 - MESSE à la BASILIQUE
(10h30 - Messe à Champlitte et Célébration de la Parole à Pesmes)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

 

PREMIÈRE LECTURE | Exode 16, 2-4.12-15
« Moïse leur dit : “C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger.” »

Peu après avoir traversé la mer Rouge, le peuple hébreu est confronté à la faim dans le désert. La tentation est forte de regretter l’Égypte qui, malgré la servitude, assurait une nourriture agréable ; mais la vraie tentation est de remettre en cause sa foi dans le Seigneur. C’est dans la difficulté qu’on éprouve sa foi. Voilà un enseignement pour aujourd’hui.

Les célébrations du passage de la mer Rouge et de la libération des Égyptiens ont été de courte durée. À peine les Israélites ont entrepris leur marche vers la Terre promise, voilà qu’ils se mettent à « récriminer ». Ils se voient déjà condamnés à mourir de faim et s’en prennent à leurs guides, Moïse et Aaron. En fait, c’est Dieu qui est visé, et le peuple ose critiquer celui-là même qui leur a procuré la liberté. À l’impatience et aux critiques du peuple, Dieu répond par de nouveaux exploits. Il procure « du pain à satiété » (la manne) et de la viande (les cailles). Chacun devra recueillir sa ration quotidienne et répondre au don de Dieu en marchant désormais selon sa loi.

Lecture du livre de l’Exode (16, 2-4.12-15)
« Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous »
En ces jours-là, dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron. Les fils d’Israël leur dirent: « Ah! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : “Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.” » Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. » 
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PSAUME | 77
« Tel un berger, il conduit son peuple. »

Parce que Dieu a montré sa fidélité à son peuple, nous pouvons aujourd’hui encore l’implorer : qu’il comble nos faims et qu’il se montre un bon berger pour son troupeau.

Le psaume 77 est le plus long qui soit consacré à l’exode d’Égypte des Israélites et à leur séjour au désert. S’il détaille les récriminations et les trahisons du peuple, il rappelle les exploits de Dieu en faveur de ce peuple rebelle. Dieu s’est montré prodigue en faisant « pleuvoir la manne » et en procurant aux Israélites « le pain des Forts ». Le Dieu libérateur qui a mis en déroute les Égyptiens s’est fait « berger » pour conduire son peuple et le faire entrer « dans son domaine sacré ». La libération d’Égypte était assurément une œuvre puissante mais Dieu continue d’accompagner son peuple en le pourvoyant « de vivres à satiété ».

Psaume 77 
Refrain : Le Seigneur donne le pain du ciel !  
Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté ; nous redirons à l’âge qui vient les titres de gloire du Seigneur.
Il commande aux nuées là-haut, il ouvre les écluses du ciel : pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel. Chacun se nourrit du pain des Forts, il les pourvoit de vivres à satiété.
Tel un berger, il conduit son peuple. Il le fait entrer dans son domaine sacré. 
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DEUXIÈME LECTURE | Éphésiens 4, 17.20-24 
« Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté. »

À notre baptême, a débuté notre conversion. Chaque année à la vigile pascale, nous déclarons rejeter le mal mais le combat est quotidien. Saint Paul le rappelle aux Éphésiens.

Depuis le début de sa lettre, Paul n’avait que des louanges à adresser aux Éphésiens et il appréciait en particulier l’esprit d’unité et de paix qui les rassemblait. Il décèle toutefois une faille chez certains qui retournent à leurs vieilles habitudes païennes et renouent avec « l’homme ancien corrompu par les convoitises ». Il y a toujours de la place pour la conversion et pour la « transformation spirituelle de la pensée » et des pratiques. Paul propose de nouveau aux Éphésiens de se revêtir « de l’homme nouveau » et de retrouver le chemin de la vérité par une recherche constante de la justice et de la sainteté.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (4, 17.20-24)
« Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu »

Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ, si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.
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ÉVANGILE | Jean 6, 24-35
« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim. »

Après avoir multiplié les pains et les poissons, Jésus commence un long discours pour donner la signification du signe qu’il a réalisé. Comme la Samaritaine, son auditoire n’a dans un premier temps qu’une compréhension matérielle de ce que Jésus apporte. Il nous faut accueillir la totalité du discours de Jésus pour découvrir ce qu’il nous donne en profondeur.

Jésus ne se contente pas de multiplier les pains pour une foule affamée. Il explique le sens de son geste. La nourriture qu’il a procurée à la foule est présage d’une autre nourriture, plus durable celle-là : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. » Jésus nourrit la foule, mais il veut que la foule elle-même se soucie de « travailler » pour cette nourriture impérissable. Cette nourriture vient du ciel. Il faut la désirer et la recevoir comme une nourriture pour le cœur. Cette fois, la foule a compris et elle réclame vivement ce pain. Jésus est lui-même « pain de la vie » offert à tous et pouvant combler toute faim.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 24-35)
« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif »
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire? Quelle œuvre vas-tu faire? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » 
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Jonathan Guilbault, directeur éditorial de Prions en Église Canada

EN TERRAIN INCONNU

I l y a quelque temps, j’ai animé un pèlerinage à Lourdes et à Fatima. Nous étions cinquante-quatre personnes – dont une femme de 91 ans ! Dans un groupe d’une telle taille, les irritants proliféraient au moindre contretemps. Chaque pépin créait une onde d’exaspération. Ce qui a sauvé notre voyage : célébrer la messe tous les jours, pour renouveler notre sens de la gratitude. Notre bande de pèlerins n’était pas si différente des fils d’Israël en Exode, ou des foules qui suivaient Jésus en lui demandant des signes. Dans les trois cas, de grandes attentes se heurtent à une réalité qui leur résiste. Sans aucun doute, nous souhaitons tous gagner en liberté et en sagesse. Mais admettons-le : quand les occasions se présentent, notre enthousiasme chute rapidement. Car il s’agit, presque toujours, de sortir de notre zone de confort, en terrain inconnu. Un pèlerinage n’est pas une extase de tous les instants. La liberté qu’offre Dieu non plus. Ce qui nous nourrit en profondeur, dans la vie spirituelle, coïncide rarement à ce que nous désirons sur le moment. Devenir l’homme nouveau, la femme nouvelle au sens où l’entend saint Paul, c’est peut-être justement vivre dans la conviction de foi inébranlable que Dieu nous devance toujours, qu’il sait mieux que nous de quel pain nous avons besoin pour la route.