Dimanche 8 janvier - Epiphanie du Seigneur
En Occident, l’Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ».
Pour laisser à l’Epiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l’Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l’Epiphanie. (Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD)
MESSE À LA BASILIQUE À 10h00 À LA BASILIQUE
Remise du Crédo aux catéchumènes
Quête pour l'Aide aux Églises d'Afrique (voir ci-contre en page d'accueil)
Après la naissance de Jésus célébrée à Noël, les trois rois mages, Balthazar, Gaspard et Melchior sont venus l’adorer,
reconnaissant en lui sa divinité.
« A la vue de l’étoile, les mages se dirent entre eux :
Voici le signe du grand Roi, allons à sa recherche ; offrons-lui en présent l’or, l’encens et la myrrhe, alléluia »
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Comme chaque année, l’Église de France organise une collecte le dimanche de l’Épiphanie, deuxième dimanche après la fête de Noël, pour soutenir les projets pastoraux d’un certain nombre de diocèses du continent africain sous la responsabilité de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples à Rome.
Cette quête pontificale, gérée par l’association Aide aux Églises d’Afrique, est une occasion d’exprimer, par la prière et par le partage, notre soutien à 224 diocèses dans 28 pays d’Afrique, majoritairement francophones.
Ces diocèses, par leur vitalité et leur vive espérance, sont un vrai témoignage pour notre Église de France, qui accueille aussi par ailleurs des prêtres venus de ces diocèses africains. La quête a lieu dans tous les diocèses de France.
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" LES MAGES NE SE SONT PAS MIS EN ROUTE PARCE QU'ILS AVAIENT VU L'ÉTOILE
MAIS ILS ONT VU L'ÉTOILE PARCE QU'ILS SE SONT MIS EN ROUTE."
(Pape François, janvier 2017)
CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 8 JANVIER 2023
(Prions en Eglise)
PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 60, 1-6
Le mot grec « epiphaneia » veut dire « manifestation ». De tous les livres de l’Ancien Testament, c’est celui d’Isaïe qui compte les plus beaux passages sur l’épiphanie du Seigneur, traduite ici par le vocabulaire de la lumière : « Elle est venue, ta lumière […]. Les nations marcheront vers ta lumière. » Jérusalem devient ainsi la ville lumière : « Alors tu verras, tu seras radieuse. » Voilà qui nous prépare à recevoir l’évangile du jour, qui porte sur la visite, ou mieux dit, « la visitation » des mages, guidés par une lumière providentielle qui les conduit à Jérusalem, puis à Bethléem. C’est sans doute la lecture de ce passage d’Isaïe qui a été à l’origine
de la tradition voulant que les mages soient des « rois » qui apportent, entre autres choses, « l’or et l’argent », des présents qui conviennent pour célébrer la naissance de l’enfant-roi.
Lecture :
Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres
couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton coeur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME | Psaume 71
Le psaume 71 décrit un roi idéal, ayant pleins pouvoirs, et soucieux de la « justice » et du « droit ». On peut penser évidemment au Salomon « première manière », dont le royaume s’étendait « de la mer à la mer, […] et jusqu’au bout de la terre ! » Le passage d’Isaïe a cependant été écrit plusieurs siècles après le règne de Salomon, qui avait perdu tout le lustre de ses premières années de
règne. Le psalmiste nous parle ici d’un roi des rois, devant qui tous les rois des pays lointains ( Tarsis, les Îles, Saba et Seba) s’inclinent et l’adorent. Ce roi idéal aura le plus grand souci du « pauvre », du malheureux, et du faible ». Ce sera précisément le
souci de Jésus dans tout son ministère.
Psaume :
Refrain : Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
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DEUXIÈME LECTURE | Éphésiens 3, 2-3a. 5-6
Paul s’adresse aux Éphésiens avec un mot cher à des groupes d’initiés qui pratiquent, dans le monde gréco-romain, ce qu’on appelle des « religions à mystères ». L’Apôtre est l’auteur du Nouveau Testament qui utilise le plus souvent le mot « mystère » (22 fois sur un total de 28). Sa vision du mystère est tout le contraire de celle des religions secrètes : Paul parle de « la grâce que Dieu m’a donnée
pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère. » Mystère ne veut pas dire « secret », mais « révélation », faite d’abord aux « saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit » et destinée « à toutes les nations […] par l’annonce de l’Évangile ».
Lecture :
Frères, vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître
le mystère. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE | Matthieu 2, 1-12
Les mages, « venus d’Orient » viennent à Jérusalem pour s’enquérir de l’endroit où serait né « le roi des Juifs ». Hérode est bouleversé en apprenant la chose et choisit de réunir « tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ ». L’élite religieuse répond sans hésiter : « À Bethléem en Judée ». Pourtant, aucun d’entre eux n’ira à Bethléem et le roi Hérode, s’adressant aux mages, prétend vouloir s’y rendre pour « se prosterner devant [l’enfant-roi] ». Seuls les mages, ces païens, se laissent guider par l’étoile qui leur « était apparue » et se rendent à Bethléem pour offrir à l’enfant-roi « de l’or, de l’encens et de la myrrhe », cette dernière étant une préfiguration de sa mort.
Evangile :
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
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ET SOUDAINEMENT DIEU APPARAÎT
Commentaire du dimanche de Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
Le peuple auquel parle Isaïe est dans la nuit. Le retour à Jérusalem n’a rien d’éclatant. Les temps sont sombres et l’on est découragé. Au milieu des ténèbres, le prophète sait discerner les premiers rayons de l’aube, la proximité de l’aurore, le moment ou le jour naît. Le prophète Isaïe annonce la lumière de Dieu. Car Dieu va se manifester et fera resplendir sa gloire sur la Terre. « Lève les yeux alentour, et regarde, conseille le prophète, alors tu verras. » Dans le passage de l’épître aux Éphésiens, Paul témoigne auprès des premières communautés d’un éclairage extraordinaire reçu de Dieu : son salut est universel, il s’adresse à tous les peuples, à toute la Création sans distinction. Cette révélation cachée par le passé est à présent dévoilée dans le Christ, la lumière de Dieu. C’est le message de l’évangélisation. Et nos mages dans tout ça ? Ces astrologues étrangers arrivés à Jérusalem observent, connaissent et comprennent le ciel. Ensemble, ils marchent les yeux levés vers l’étoile et l’oreille attentive aux traditions et prophéties d’une culture qui n’est pas la leur. Ils cherchent un roi, et ils trouvent un nouveau-né dans un abri improvisé par temps de recensement. Et c’est bien lui le roi, le prophète et le prêtre ! Est-ce parce que leur recherche est sincère ? que leur esprit scientifique reste ouvert ? qu’ils marchent en caravane, comptant les uns sur les autres ? qu’ils ne se contentent pas des apparences… que nos mages reconnaissent Dieu ? Et que Dieu se révèle comme il lui plaît !
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QUAND DIEU NOUS RESTAURE
Méditation biblique Livre d'Isaïe 60, 1-6 d'Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église
Le temps de l’observation
Les versets de la première lecture appartiennent à la troisième partie du livre d’Isaïe (Is 56 – 66), qui correspond au retour de l’Exil à Babylone. Ils font état d’une expérience de salut après une période d’errance loin de la Terre promise – avec le ressenti qui s’est ensuivi, évoqué par : « Nous attendons la lumière, et voici les ténèbres. » (Is 59, 9) Le chapitre 60 du livre d’Isaïe marque donc un tournant, le temps de la détresse est révolu et la lumière advient car « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37) : comme de faire lever sa gloire sur Jérusalem, autrement dit de donner à son peuple d’expérimenter sa lumineuse présence ; de ramener les captifs à Sion, la ville mère ; de faire affluer les richesses des nations qui désormais le louent. Cela étant, le don gratuit de Dieu appelle une réponse de la part de Jérusalem : « debout », « resplendis », « regarde », « lève les yeux ». Car il s’agit d’accueillir la nouveauté de Dieu.
Le temps de la méditation
Quelle est la volonté de Dieu sur nous, sinon que nous ouvrions les yeux à sa présence agissante, que nous devenions à notre tour lumière, que notre cœur se dilate aux dimensions de la terre entière ? À travers le prophète, le Seigneur nous enjoint de renoncer à l’inertie qui nous rive au sol, ou au repli qui rétrécit notre champ de vision. Il nous rappelle également que la lumière dont nous sommes appelés à briller ne vient pas de nous, mais de lui, dont la présence est d’abord intérieure : « Car Dieu, qui a dit : Du milieu des ténèbres brillera la lumière, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ » (2 Co 4, 6). Ainsi notre vocation première est-elle de nous laisser transformer « pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 11, 33). Ce qui nous donne à réfléchir sur notre mission, aussi éloignée de la démission que de l’agitation ou du paraître. De quoi nous réjouir également de ce que Dieu peut opérer en nous et autour nous.
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Prière d’Yves Garbez : « Ô Jésus, il en a fallu des kilomètres pour que les Mages Te trouvent » :
« Il en a fallu des kilomètres pour que les Mages venus d'Orient Te trouvent, Toi, Jésus, au fond d'une étable, arrivant petitement dans le champ des humains.
Il en a fallu des kilomètres à ces migrants du monde entier pour s'éloigner des zones de guerre, trouver un abri, un refuge, un accueil auprès de populations douillettes dans leurs habitudes.
Il en a fallu des kilomètres à Toi, Dieu, pour rejoindre l'homme, fuir la persécution d'Hérode et toutes celles d'aujourd'hui, pour rejoindre la liberté et la paix, pour être reconnu dans le monde comme un Sauveur et un Libérateur.
Et il nous faudra des kilomètres pour nous éloigner de nos routines, nos possessions, nos égoïsmes et pour marcher vers la Lumière, pour suivre enfin l'Étoile... Sois cette Étoile, brille au-dessus de nous, devant nous, en nous pour que nous participions à ton Rayonnement !
Ainsi soit-il. »