Dimanche 7 juillet - 14ème dimanche du temps ordinaire - "N'est-il pas le charpentier ..." — Paroisse de Gray

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Dimanche 7 juillet - 14ème dimanche du temps ordinaire - "N'est-il pas le charpentier ..."

L’évangile du jour montre Jésus dans son pays natal : ses paroles, ses actes ne sont pas reconnus car leurs sens humains poussent ses concitoyens à ne voir en lui que le fils du charpentier. Leurs sens bloquent leur foi. Dans la première lecture et la deuxième lecture, il en va de même : le manque de foi empêche de reconnaître les envoyés de Dieu, les porte-parole. Pourtant, Dieu a besoin de notre foi pour nous sauver. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 7 JUILLET - 10h00 - BASILIQUE - MESSE
(Messe à 10h30 à Autrey-lès-Gray et Célébration de la Parole à Pesmes à 10h30)

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE
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PREMIÈRE LECTURE | Ézékiel 2, 2-5
« Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. »

Sans relâche, quelle que soit la gravité de nos fautes, Dieu n’a de cesse de venir à notre rencontre, de provoquer notre foi. Il ne désespère jamais, même s’il sait que nous ne l’écoutons pas car il veut tous nous sauver, jusqu’au dernier. C’est pourquoi il nous envoie des prophètes.

Les prophètes ne sont pas des extraterrestres : d’abord et avant tout, ils sont des « fils d’homme », enracinés dans l’histoire humaine. C’est à ce titre que Ézékiel est interpellé par l’Esprit et c’est au milieu de ses frères et sœurs d’Israël qu’il devra exercer son ministère. Il a la lourde responsabilité de transmettre la parole du Seigneur Dieu à « une nation rebelle », dont les fils ont un « cœur obstiné ». Ézékiel est toutefois investi d’une force venue d’en haut, qui l’aidera tout au long de son ministère à se « tenir debout ». La mission ne fait que commencer et la seule présence d’un prophète au milieu d’Israël montre clairement que Dieu ne se lasse pas d’espérer la conversion de son peuple.

Lecture du livre du prophète Ézékiel (2, 2-5)
« C’est une engeance de rebelles ! Qu’ils sachent qu’il y a un prophète au milieu d’eux ! »

En ces jours-là, l’esprit vint en moi et me fit tenir debout. J’écoutai celui qui me parlait. Il me dit : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi. Les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné ; c’est à eux que je t’envoie. Tu leur diras : “Ainsi parle le Seigneur Dieu…” Alors, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas – c’est une engeance de rebelles! – ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. » 

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PSAUME | 122
« Vers toi j’ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel. »

Au milieu des épreuves, du « mépris des orgueilleux », il y a l’espérance du ciel. Nous sommes invités, lorsque l’épreuve est là à détourner nos yeux de notre souffrance pour les lever vers le ciel

Ce psaume appartient au recueil des chants des montées (Ps 121 – 134), qui ont été composés, pour la plupart, autour de la période de l’Exil et sont donc contemporains d’Ézékiel. Le psaume laisse entrevoir que l’intervention des prophètes Jérémie et Ézékiel n’aura pas été vaine. Le psalmiste évoque une double expérience : celle du serviteur et de la servante, qui attendent tout de leur maître ou de leur maîtresse. C’est toute la communauté, hommes et femmes, qui réclame un retour en grâce auprès de Dieu : « Nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié. » Devant l’étendue de ses malheurs, le peuple au cœur obstiné reconnaît désormais que son salut ne peut venir que du Dieu contre lequel il s'était révolté.

Psaume 122
Refrain : Nos yeux, levés vers le Seigneur, attendent sa pitié.  

Vers toi j’ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel, comme les yeux de l’esclave vers la main de son maître.
Comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié. 
Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous : notre âme est rassasiée de mépris.
C’en est trop, nous sommes rassasiés du rire des satisfaits, du mépris des orgueilleux ! 
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DEUXIÈME LECTURE | 2 Corinthiens 12, 7-10
« Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »

Il ne s’agit pas de cultiver ses faiblesses, mais de les reconnaître et d’accepter sa petitesse. Non pas comme une fatalité mais comme un lieu où nous nous rappelons que nous avons besoin de Dieu. Un lieu d’ouverture à son amour et non un lieu de fermeture ou de lutte acharnée, seul contre sa faiblesse.

Paul est un théologien de haut niveau. Il a été à l’école des plus grands rabbins de l’époque et sa rencontre avec le Christ a été l’illumination suprême. Mais Paul est aussi l’écrivain du Nouveau Testament le plus enclin à l’introspection. Il sait reconnaître ses fragilités et la lutte intérieure qu’il doit mener « dans [sa] chair » contre Satan. « Par trois fois », il porte cette lutte dans sa prière. Comme le Christ en agonie, Paul ne sera pas dispensé de l’épreuve qui le tourmente. Il ne sera toutefois pas seul pour y faire face, car Dieu lui promet le concours de sa grâce. Dans la faiblesse qui est sienne, Paul a le mérite de s’en remettre à la puissance de cette grâce qui agit en lui.

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (12, 7-10)
« Je mettrai ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure »

Frères, les révélations que j’ai reçues sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.  
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ÉVANGILE | Marc 6, 1-6
« N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ? »

Il peut être difficile d’accepter que Dieu se soit fait homme, qu’il ait pu s’abaisser. Il est plus facile, et certainement plus rassurant, de le voir en héros tout-puissant qui vient à notre secours. Pourtant, Dieu n’est pas héros, il est beaucoup plus. Il nous rejoint dans notre vie la plus intime, la plus intime, la plus ordinaire. Il a connu la souffrance pour y être présent avec nous.

Jésus a déjà sillonné les chemins de la Galilée, fait de nombreuses guérisons et dispensé un enseignement nouveau. Alors qu’il retourne « dans son lieu d’origine » et enseigne dans la synagogue, les gens s’étonnent au sujet de sa grande sagesse et de ses « grands miracles ». Ils lui rendent ainsi un hommage indirect. Sauf qu’ils n’arrivent pas à concilier le caractère exceptionnel de l’enseignement et des gestes de Jésus avec ses origines modestes. Ils sont même « profondément choqués à son sujet ». À son tour, Jésus s’étonne du « manque de foi » de ses concitoyens. Mais, en authentique prophète qu’il est, Jésus poursuit sa route et son enseignement "dans les villages d'alentour".

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (6, 1-6)
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays »

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Église

PROPHÈTES AUJOURD'HUI  

Pour Ézékiel comme pour Jésus, l’annonce prophétique suscite de vraies résistances. S’adresser au peuple d’Israël en lui rappelant sa vocation unique au cœur de l’histoire humaine coûte cher aux prophètes d’hier et d’aujourd’hui. De même, quand Jésus proclame un enseignement et invite à un changement de vie par une guérison intérieure, il n’est guère entendu par ses proches. Enfin, les confidences de Paul sur l’écharde qui l’empêche de se croire au-dessus de tous les autres confirment ce que nous disent Ézékiel et Marc sur le combat prophétique. En effet, c’est au plus intime de chacun de nous, ainsi que de l’Église, que l’on trouve les résistances les plus fortes à la nouveauté de l’Évangile. Certes, il y a beaucoup d’Églises qui connaissent la persécution sur notre planète. Et, dans nos sociétés démocratiques et libérales, nous voyons bien que notre propre témoignage se fracasse sur les rochers de l’indifférence, de l’enfermement dans la consommation ou de l’autoréférentialité. Nous savons pourtant qu’en accueillant au cœur de nos existences troublées la Parole faite chair, nous sommes envoyés au cœur d’une société rétive, comme témoins du Christ vivant. Et, comme à chaque fois que nous nous approchons de la communion eucharistique, nous nous rappelons avec force que nous n’en sommes jamais dignes, même si nous y sommes toujours invités. Que Dieu achève ce qu’il a commencé !