Dimanche 8 septembre - 23ème dimanche du temps ordinaire - "Effata" — Paroisse de Gray

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Dimanche 8 septembre - 23ème dimanche du temps ordinaire - "Effata"

« Effata ! Ouvre-toi ! » Pour guérir un homme souffrant de surdité et de mutisme , Jésus prend de son temps précieux. Il emmène le malade à l’écart, puis joint les gestes aux paroles de guérison. Oui, Jésus guérit les sourds et les muets. Il se penche sur eux en prenant son temps. À tous, il o re une parole d’espérance et de confiance. Aujourd’hui, présentons-lui tous nos malades et veillons sur eux en marchant à leur rythme. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE
(Messe à 10h30 à Autrey-lès-Gray et à Valay)

UNE PRIÈRE de Normand Provencher, pour ce dimanche (Prions en Eglise)
TU NOUS RECRÉES DE L'INTÉRIEUR
Seigneur Jésus, notre libérateur, nous te remercions de nous accueillir tels que nous sommes :
trop souvent sourds à tes appels et maladroits pour exprimer notre foi.
Au moment favorable, redis à chacun et chacune de nous : « Ouvre-toi ! »
Seigneur Jésus, nous te louons et te remercions, car tout ce que tu fais pour nous est admirable ;
tu nous recrées de l'intérieur.
Enfin, nos oreilles entendent ta parole et les appels de nos frères et soeurs dans le besoin.
Enfin, notre langue est déliée pour nous mettre au service de l'annonce de la Bonne Nouvelle
et pour être la voix des sans-voix.
Seigneur Jésus, pour ces signes de la venue du Royaume, nous te louons et te rendons grâce.

CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

Les textes de ce dimanche nous révèlent une fois de plus de quel amour nous sommes aimés par Dieu. Ils nous disent aussi quels sont les plans de Dieu pour nous atteindre avec son amour. Il veut prendre sa revanche (1re lecture) sur la mort, le mal qui défigure l’homme. Il veut l’aimer, le guérir (psaume). Pour cela, il vient ouvrir nos cœurs, nos oreilles, nos yeux ; « Effata ! Ouvre-toi ! » Comme une injonction d’amour : ouvre-toi ! sinon je ne pourrai pas me répandre en toi, et prendre ma revanche d’amour en te libérant du mal.

PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 35, 4-7a
« Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. »

Lorsqu’Isaïe parle de la vengeance de Dieu, il parle de sa revanche contre le mal (qui atteint et abîme l’homme, le défigure) et non contre l’homme. Dieu ne veut pas punir l’homme, il veut le guérir, l’aimer, prendre soin de lui, le garder tout contre lui.

L’oracle du prophète est manifestement placé à l’enseigne d’une bonne nouvelle : « Dites aux gens qui s’affolent : “Soyez forts, ne craignez pas.” » Ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’Isaïe utilise des images fortes. Il évoque ici la « vengeance » de Dieu, car celui-ci doit d’abord rétablir la justice et renverser les puissants et les oppresseurs. Puis vient l’annonce libératrice des renversements spectaculaires au profit des infirmes : aveugles, sourds, boiteux et muets retrouvent la pleine santé. Isaïe célèbre tout aussi bien la dimension cosmique du salut : les régions désertiques et les terres brûlantes se changent en torrents et en eaux jaillissantes.

Lecture du livre du prophète Isaïe (35, 4-7a)
« Alors s’ouvriront les oreilles des sourds et la bouche du muet criera de joie »
Dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride. La terre brûlante se changera en lac, la région de la soif, en eaux jaillissantes. – Parole du Seigneur

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PSAUME | 145
« Je veux louer le Seigneur, tant que je vis. »

Réjouissons-nous et louons Dieu qui nous aime, nous libère, nous guérit dès qu’une petite ouverture se fait en nous. Il s’infiltre pour aimer, nous rendre beau devant lui. Le Seigneur est très actif. Ouvrons-nous donc !

Le psaume présente de nombreuses affinités avec l’oracle d’Isaïe et la pensée des prophètes en général. Il n’y a rien là d’étonnant, puisque les psaumes sont un condensé de l’Écriture et que, d’autre part, Isaïe et les prophètes présentent également un grand nombre d’hymnes et de cantiques. Tout comme Isaïe, le psalmiste parle de cette étape préalable au salut : le rétablissement de la justice en faveur des « opprimés ». Le psalmiste présente lui aussi le salut comme un renversement de situation : « Le Seigneur délie les enchaînés […] ouvre les yeux des aveugles, […] redresse les accablés. » Le message des prophètes n’aura donc pas été vain : il inspire et nourrit la prière de la communauté.

Psaume 145
Refrain : Je veux louer le Seigneur, tant que je vis
Le Seigneur garde à jamais sa fidélité, il fait justice aux opprimés, aux affamés,
il donne le pain; le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger.
Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours !

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DEUXIÈME LECTURE | Jacques 2, 1-5
« Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi ? »

Dieu ne pense pas comme nous, il ne voit pas comme nous : nous sommes aveugles et nous nous fions aux apparences. Renonçons donc à nos vues pour nous ouvrir à celles de Dieu. Effata. Ouvre-toi !

L’apôtre Jacques joue sur plusieurs registres, notamment celui de la prophétie et de la sagesse bibliques. Il se montre ici excellent pédagogue et nous présente un cas qui n’est pas sans rappeler l’exhortation de Jésus à ne pas chercher les meilleures places à table. La leçon est claire : il ne faut pas faire acception des personnes selon la richesse de leurs habits et de leurs bijoux. Bien au contraire, il faut savoir reconnaître ceux que Dieu a choisis, les « pauvres aux yeux du monde, pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ».

Lecture de la lettre de saint Jacques (2, 1-5)
« Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres pour en faire des héritiers du Royaume ? » Mes frères, dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, n’ayez aucune partialité envers les personnes. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au vêtement sale. Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant et vous lui dites : « Assieds-toi ici, en bonne place »; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou bien : « Assieds-toi au bas de mon marchepied. » Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon de faux critères ? Écoutez donc, mes frères bien-aimés! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé? – Parole du Seigneur.
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ÉVANGILE | Marc 7, 1-8.14-15.21-23
« Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : “Effata !”, c’est-à-dire : “Ouvre-toi !” »
C’est à nous que Jésus parle : « Ouvre-toi à moi, à ma parole ! » Pour nous guérir, nous sauver, nous aimer, Dieu attend que nous nous ouvrions à lui d’une manière ou d’une autre, que nous posions un acte ou une parole volontaire qui nous ouvre à lui pour qu’il puisse agir.

S’il y en a un qui ne fait pas acception des personnes, c’est bien Jésus. Il a multiplié les guérisons en Galilée et à Jérusalem et il a guéri au moins un Samaritain (un aveugle). Nous le retrouvons ici en territoire païen, Tyr et Sidon, au nord, et dans le territoire de la Décapole, à l’est. Des gens amènent un sourd et muet à Jésus et le supplient « de poser la main sur lui ». Sans même chercher à savoir quel est le degré de foi de ces gens, Jésus se recueille, « les yeux levés au ciel », et redonne l’usage de l’ouïe et de la parole à l’homme qu’on lui avait amené. Malgré la consigne du silence imposée par Jésus, la foule présente acclame Jésus : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (7, 31-37)
« Il fait entendre les sourds et parler les muets »
En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata! », c’est-à-dire : « Ouvretoi! » Ses oreilles s’ouvrirent; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » 
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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Vincent Leclercq, prêtre assomptionniste, Prions en Eglise

À COEUR OUVERT

J ésus se rend en territoire païen. Il traverse les frontières pour rejoindre ceux qui n’ont jamais entendu le message du salut. Jadis conquise par les Assyriens, la Décapole est une série de dix villes que Rome a voulues autonomes de l’administration juive. Son but étant de diviser pour mieux régner. Mais Jésus rencontre là un homme dont le problème concerne autant les croyants que les non-croyants : il est sourd et il n’arrive pas à s’exprimer. Jésus mobilise la puissance de son amour, symbolisée par l’imposition des mains, pour le guérir de sa surdité mais surtout de son incapacité à écouter Dieu et à communiquer avec autrui. Il le libère de son enfermement. Il nous arrive aussi d’être sourds ; incapables d’écouter certaines personnes en famille, en communauté ou en société. 
Nous fermons nos cœurs à ceux qui ont d’autres idées ou qui viennent d’ailleurs. Et nous ne trouvons plus aucune parole libératrice ou bienfaisante à leur dire. Nous sommes devenus muets. À chaque eucharistie, le Seigneur rejoint le corps que nous formons. Sa présence nous guérit de nos divisions pour que nous marchions à sa suite. « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » Notre mission est d’écouter l’autre. Sans quoi, il nous est difficile d’écouter Dieu et d’être une Église missionnaire, capable d’ouvrir les lèvres de tous et de chacun à sa louange.