Prêtre au service du doyenné de la Plaine de Gray : Frère Serge
Depuis le 1er décembre, avec l’accord de ses supérieurs et de Mgr Jean-Luc Bouilleret, le frère Serge Tyvaert est à nouveau accueilli dans notre diocèse.
En effet, le frère Bruno Cadoré, Maître général de l’Ordre des Dominicains, lui a accordé trois années de disponibilité pour discerner la vocation érémitique qu’il porte en lui depuis de nombreuses années. Frère Serge mènera cette forme de vie, faite de prière et de travail, dans l’ermitage de Notre-Dame de Leffond. Dans un premier temps – pendant la réalisation des travaux nécessaires à son installation – il réside au presbytère de Vellexon. Comme il l’a fait ces dernières années, à Pesmes puis à Vellexon, Frère Serge sera également au service du doyenné de Gray pour les célébrations des dimanches et des fêtes, ainsi que pour les sacrements du baptême et de la réconciliation
L’ermitage de Leffond, situé près des sources de la Colombine, est d’abord un lieu de pèlerinage. La chapelle, qui abrite une belle statue de Notre-Dame datant du XVIe siècle, a été bâtie au XVe siècle sur des fondements remontant au XIIe siècle. C’est à la fin du XVIIe siècle que le logement attenant fut construit par les frères de la Congrégation diocésaine des ermites de Saint-Jean-Baptiste. Au cours du XVIIIe siècle la chapelle fut consacrée comme église et des prêtres – dont certains fort savants – ont résidé à l’ermitage. Le dernier prêtre résidant y est décédé il y a cent ans. L’ermitage fut ensuite le berceau de la fromagerie Milleret, qui y fit naître, en 1921, le Charcennay. Aujourd’hui, grâce aux habitants de Charcenne, les bâtiments sont entretenus, la chapelle fleurie et ouverte aux visites les dimanches après-midi d’été.
Qu’est-ce qu’un ermite ?
La vie solitaire n’a pas de sens sans la foi dans le Seigneur. Car c’est Lui qui le premier appelle une personne à se consacrer entièrement à son service, en priant pour le salut du monde. L’ermite mène cette vie très régulière de louange et d’intercession dans un retrait plus strict de la vie courante, dans le silence et la solitude, tout en subvenant à ses besoins par un travail intellectuel ou manuel. Familier des Écritures qu’il étudie assidûment, l’ermite imite Jésus lui-même, qui se retirait seul, la nuit, pour prier son Père (Lc 6,12 ; Mt 6,6), qui était tenté au désert pendant quarante jours et quarante nuits (Mt 4,1-2), et qui a prié pour ses disciples et pour le salut de tous les hommes à Gethsémani (Mt 26,36-46). Parfois, la nuit se fait lumière et, dans le secret, Dieu se fait connaître intimement (Os 2,14) dans une grande lumière (Mt 17, 1-9) et une grande paix (Lc 8,22-25). Cette communion est un don qui est fait à l’ami de Dieu, au profit de tous les hommes.
Dans l’Église, la vie érémitique est attestée dès le IIIème siècle (saint Antoine). Elle est à la racine de la vie monastique (bénédictins, cisterciens, chartreux…) et de la vie religieuse (dominicains, franciscains, carmes…). Le prophète Elie et saint Jean-Baptiste sont ses protecteurs et ses modèles. En Franche-Comté, saint Romain et saint Lupicin, les fondateurs de l’abbaye de Saint-Claude, ont d’abord été des ermites. On peut aussi citer saint Valbert, près de Luxeuil, et saint Colomban qui se retirait souvent seul, dans un ermitage. On se souviendra également que, selon la tradition, saint Ferréol et saint Ferjeux aimaient prier dans une grotte près de Besançon, comme leur successeur l’évêque saint Maximin retrouvait des forces à Foucherans.
Dans le diocèse de Besançon, l’un des plus anciens ermitages connus est celui de Sainte-Anne de Vellefaux. Aujourd’hui, il y a quelques centaines d’ermites en France, surtout en Provence, dont environ 70% sont des femmes. La mise à jour du droit de l’Église, suite au Concile Vatican II, a permis de leur donner un véritable statut.
Nous nous réjouissons pour la figure particulière de vie consacrée que Frère Serge incarnera pour notre diocèse et nous lui souhaitons la bienvenue pour ce temps de discernement.